Iman Maier - Streetlight People
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Dafydd Lloyd
Josephine Turner
Iman Maier
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Iman Maier
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Messages rp : 8
IMAN "ROBERT"MAIER
HURLEUR
01
La surface
TW : handicap invisible
- Identité : Iman Maier. Il s'est fait appeler Robert Mayer lors des années qu'il a passées à Liverpool (entre 18 et 30 ans), pour simplifier et aussi pour couper les ponts avec son passé. Aujourd'hui, il n'emploierait plus ce surnom qu'avec ceux qu'il l'ont connu ainsi. Pourquoi ce prénom ? Un réflexe.
- Âge : Trente-trois ans, âge fatidique auquel la vie est supposée prendre un tournant. La sienne étant faite de méandres, le remarquerait-il seulement ?
- Alignement : Hurleur, son père le sait, il doit encore le découvrir.
- Origines : Culturelles : françaises. Ethniques : libanaises. Là-bas, il s'est passé quelque chose au pied du château des croisés, et une jeune famille a dû quitter le pays ; seul le père et le fils se sont établis en France, la mère a disparu. Iman ne sait rien à ce sujet.
- Ardeurs : Il essaie d'éviter les passions humaines et de se consacrer à la Page, maîtresse moins dangereuse. Cela dit, elle cache bien son jeu : miroir magique, elle lui sert de pont vers eux.
- Occupation : Ex-prof de littérature, il tient une boutique d'antiquités saugrenues et de vieux bouquins obscurs, reflet assez exact de l'intérieur de son crâne.
- Altérité : Rien de surnaturel en soi, il est attiré par le surnaturel en revanche, comme un chien vers la forêt, et son père lui a transmis deux choses durant leur peu de temps ensemble : des bribes qui trouvent parfois leur place dans ses poèmes, comme "il est hors de question qu'un Absent nous dirige", ce qu'il associe intuitivement à une forme d'athéïsme rationnaliste ; ou le plaisir de combattre à la canne, qu'il vit comme une chorégraphie de danse. Une forme d'autodéfense dont l'arme n'effraie personne dans la rue, et qu'il peut pratiquer en redingote. Une rigolade - il n'est pas un tueur, n'est-ce pas ?
- Foyer : Un logement de fonction attenant à sa boutique, qu'il partage en colocation avec son vieux père, ouvrier retraité.
- Train de vie : Précaire, mais tout juste suffisant pour leurs besoins. N'est-il pas ici pour se faire oublier ?
02
eaux claires
engageant, hospitalier
manipulateur, désabusé
fantasque, espiègle
volontaire, obstiné
patient, frugal
la survie chevillée au corps
sujet au "sonder"
et au "chronosonder"
secret, rêveur
contemplatif, curieux
- Elevé par son père seul jusqu'à ses dix ans, rat de bibliothèque adepte d'auto-éducation, Iman lui a été retiré assez jeune et a grandi dans les pensionnats de l'assistance publique, à défaut de trouver une famille d'accueil. Il y a fait un apprentissage sommaire des métiers de la restauration et de l'hôtellerie, mais a vite utilisé cette base qui ne le satisfaisait pas pour financer des études plus poussées.
- Atteint de surdité des suites d'une otite dans son enfance, il dispose de diverses techniques pour communiquer, sa préférée étant l'écriture. Mais il peut aussi porter des prothèses auditives (il n'aime pas ça), lire sur les lèvres, ou utiliser le langage des signes. Très intuitif, si vous mimez avec assez de conviction ou s'il vous connaît très bien, il devinera une fois sur deux ce que vous lui voulez, même sans langage commun.
- La récupération est l'un de ses vices, les objets abandonnés auprès des bennes à ordures ou au long des chemins attirent invariablement sa curiosité et presque, pourrait-on dire, son empathie. Il est bricoleur et se détend en retapant des vieilleries pour leur offrir une seconde vie. Quand il ne leur trouve pas preneur, il les conserve, et son logement présente de ce fait une décoration plus qu'éclectique : le mot exact serait plutôt chaotique.
- L'ésotérisme, les superstitions, il lie cela avec son père et a des sentiments ambigus à cet égard. D'un côté, ce sont de jolies histoires qui animent les soirées d'ennui et stimulent l'imagination. D'un autre côté, il est facile de s'y perdre comme dans n'importe quelle bouteille de spiritueux et d'y perdre le contact avec la réalité. Celle-ci, selon Iman, doit toujours rester prioritaire. C'est pourquoi il pratique la canne, aussi ; c'est un sport de combat, ça fait écho à ses époques artistiques préférées, et ça le maintient ancré dans la terre et dans son corps.
- Mener une double vie n'est pas une nouveauté pour lui. A dix-huit ans, il a déjà tout plaqué pour se réinventer et échapper aux fantômes de son passé, un en particulier, et c'est bien dommage : il lui a valu de beaux contacts à Cambridge, celui-là. Mais pas de regrets. La vie est trop courte pour ça. Et ce qu'il a pu vivre au cours de sa cavale dans le Nord de l'Angleterre en valait largement la peine. On n'écrit pas son autobiographie en deux lignes, pas vrai ?
- Grand consommateur de films muets, il tombe aisément amoureux d'un masque argenté aux yeux lourdement maquillés de noir qui surjoue un rôle tragique. Cesare, le somnambule du Docteur Caligari, a été l'un de ses premiers crush. Il se ruinerait en maquettes de ces films si elles existaient et s'il en avait les moyens, mais en attendant, il les construit lui-même, et les empile dans une armoire où elles forment une étrange colonne d'aquariums contenant de petits univers. Autant dire qu'il ne montre pas à tout le monde cet aperçu sur les zones les moins explicables de sa psyché. (En écho à ces mouvements artistiques d'avant-guerre, il a déterminé que son pseudonyme de drag est Dantzig Queen, même s'il ne l'a pas encore mis en application.)
- Son amour pour la langue anglaise est basé sur sa fluidité. Il l'a apprise sans aucune difficulté dans son enfance et s'est mis à lire pour le plaisir des romans en anglais plutôt que leur traduction. Il a toujours fantasmé une éducation dans ces grandes écoles prestigieuses que l'on voit dans les films, mais une fois sur place, s'est aperçu qu'il aimait mieux encore les foules bigarrées des quartiers populaires. Il apprend avec grand intérêt les expressions locales, les nuances dialectales et les subtilités langagières, et collectionne des cartes postales qui reprennent des proverbes régionaux.
- Cet attrait pour le langage, planète extérieure, si proche et toujours inaccessible par un aspect ou un autre, l'a naturellement conduit à investir l'écrit. Lors de son arrivée à Liverpool, il est devenu pigiste pour une revue à scandale et a bâti sur ces humbles fondations. Etudiant brillant, amoureux de Beaumarchais et des auteurs romantiques, lui-même poète à la sauvette, vendant ou offrant ses textes aux groupes de musique des bars locaux où il faisait ses devoirs et admirait les visages.
- Sa thèse a porté sur les techniques de sous-titrage. Il l'a présentée entièrement en langage des signes, projetant derrière lui pour ses professeurs ignorants de cette langue – c'est-à-dire tous – un plan fixe de son visage immobile, sous-titré par ses soins en anglais et en frangais. Ce petit exercice de style aurait pu couler sa réputation, mais Iman a joué de chance avec son jury : au lieu de cela, il lui a valu les honneurs. Comble de la fierté, il a commencé à enseigner lui-même à leurs côtés, ouvrant le cours éminemment moderne et pourtant ô combien intello de "Littérature et nouveaux médias".
- Devoir sans cesse fournir des efforts particuliers pour comprendre les autres et s'en faire comprendre aurait pu le rendre amer. Il a décidé de devenir plutôt malicieux. L'humour d'Iman est une chose à laquelle il faut se faire avec le temps, comme l'absinthe. Il s'apprivoise et joue avec vous, regagne les bois et réapparaît soudain à la belle saison, vous ne pouvez jamais totalement vous y fier et pourtant vous savez qu'il est bienveillant, qu'il ne cherchera pas à vous dévorer. Et vous vous doutez qu'il est toujours là dans l'ombre, prêt à surgir quand vous en aurez besoin.
- Si vous entrez dans sa salle de bain, vous trouverez beaucoup de maquillage. Il n'utilise pas tout mais il l'a au cas où. (Toujours son esprit de collectionneur.) Vous pouvez vous servir, il est toujours ravi de voir comment d'autres expriment leur propre créativité. Laissez-lui un message au rouge à lèvres sur le miroir et il ne vous en voudra même pas de votre effraction. La mise en scène, c'est quelque chose qui l'a toujours touché. Les petites attentions du quotidien.
- Vous trouverez aussi, dans sa chambre, un arbre généalogique et un album de vieilles photos fanées qui ont tendance à évoluer avec le temps. Il y ajoute de nouvelles branches, de nouveaux souvenirs, au fur et à mesure de ses découvertes parmi ses fournisseurs de brocante. Ils sont complètement fictifs et n'ont rien à voir avec ses origines réelles, dont il n'est pas informé. Certains se composent une famille de coeur à base d'amis et d'amourettes, lui, il adopte de vieux visages en noir et blanc.
Pour tous. Que représente Malfearn aux yeux de votre personnage ? Quel est son ressenti face au surnaturel et aux évènements étranges de la ville ?
C'est un refuge. Quelle meilleure destination pour laisser les fantômes du passé derrière soi, que précisément l'oeil du cyclone ? Ici, les gens ont autre chose à se soucier, ils ne vont pas creuser dans son passé somme toute inintéressant. Tout ce qu'ils attendent de sa part, c'est le maintien d'un petit commerce sans histoires où dénicher des cadeaux inattendus.
Pour les Augures & Unseelies. Comment votre personnage perçoit-il son état ? Comment vit-il son rapport au paranormal et comment se manifeste son étrangeté/pouvoir ? Quels sont ses rapports aux humains lambda ?
/
Pour les Hurleurs & Enfants du Déluge. Quelle est la relation de votre personnage à son culte ? Comment se manifeste sa dévotion à son clan et où se trouve sa place au sein de la communauté ?
L'idée de culte lui est restée étrangère, en revanche il a baigné, dans sa petite enfance, dans un enseignement quasi naturaliste du fantastique et des manières d'interagir avec les monstres sous le lit. Et des contes que sa conscience a oubliés mais dont son inconscient se souvient - la légende du Chevalier Robert et de ses cheveux bleus sous l'éclat du feu de Saint-Elme - des histoires que son père ne pouvait pas lui livrer sans les modifier, de peur de contrevenir aux interdits de son bannissement.
Son apprentissage a été brisé par l'annonce de sa maladie d'abord, puis par son retrait du domicile familial. Quand il a retrouvé son père à l'adolescence, il l'a jugé comme un vieux paranoïaque aigri et s'en est détaché. Ils étaient extraits de leur communauté d'origine par un exil dont il n'a jamais eu le récit exact, et il s'est tourné vers la société humaine tout naturellement, y trouvant des formes de réconfort, notamment dans les livres - mais jamais une paix réelle. Il a renoué avec son père récemment et ce dernier l'accompagne dans son installation sur l'île, prêt à se faire reconnaître des Hurleurs locaux et reprendre sa place parmi eux, malgré son âge et son mental vacillant.
Iman risque d'y être hostile pour commencer, craignant que son père ait retrouvé de mauvaises fréquentations qui profitent de sa faiblesse. Mais il pourrait aussi s'épanouir dans la découverte de son peuple. Encore mal à l'aise avec son côté combattant, il se rassure en se répétant qu'un type comme lui - intellectuel, charmeur, efféminé par certains côtés, flirtant sur la frontière du non-binaire - ne saurait être un danger pour qui que ce soit. Et collectionner les armes anciennes, leurs légendes et leurs auras, n'est qu'un loisir de midinette...
03
Eaux profondes
Si vous voulez le rendre nostalgique :
De l'ambiance sonore de sa Savoie natale, il se rappelle les accents venus de tous les pays, les blagues à demi-mots sur les touristes, les chants folkloriques des chasseurs et des bergers, et la grande respiration chantante de la montagne. Les affreuses marmottes en peluche qui sifflaient dès qu'un client entrait dans une boutique de souvenirs, l'ambiance de musique classique étouffée par les tapis épais de la petite bibliothèque, le choc des bâtons ferrés sur les chemins de pierre, la rumeur des sabots et des cloches qui indiquaient l'approche d'un troupeau.
Un soir, il est certain d'avoir entendu hurler un loup.
La voix de son père, c'était une symphonie. Il y avait toute la poésie du monde dans ce qu'il lui lisait et ce qu'il lui récitait, et ce qu'il lui chantait. Il y avait tout le passé dont ils s'étaient coupés en s'installant dans ces montagnes, près du ciel. Il y avait toutes les vérités de la terre et tous les mensonges des eaux, toutes les pierres précieuses et l'or des fous.
Leur pays d'origine, Iman ne l'a jamais vu. Il sait qu'on lui a donné plusieurs noms depuis la préhistoire, la terre de l'arbre à encens, des blanches montagnes ou la terre rouge, Phénix. Il sait qu'on y trouve des châteaux des croisades et des tombeaux royaux de toutes les époques, des lieux de pélerinage pour toutes les religions. Il sait qu'on s'enfuit de ce pays et que d'autres, venus d'enfers plus profonds encore, y trouvent aussi refuge. Il sait qu'un dessert local emblématique réunit les pistaches, les amandes, le lait et le miel, l'eau de rose et la fleur d'oranger.
Il sait ce qu'il a lu dans les livres. Comme au sujet de sa mère, son père ne lui a rien raconté de précis. Si vous voulez le rendre nostalgique, demandez-lui d'où il vient.
Si vous voulez lui faire peur :
D'abord, il a eu mal. Si mal qu'il ne pouvait plus tourner la tête ou avaler, marcher ou se coucher, ou même penser. Il ne pouvait qu'attendre, comme un animal à l'agonie. Puis, il n'a plus entendu que le son sourd et mat de son coeur qui battait. Tous les autres sons s'étaient éteints et ce tambour frappait sans cesse, à le rendre fou. Puis, il n'a plus rien entendu.
Il avait si peur qu'il a hurlé sur tout le chemin de l'hôpital, entassé à la va-vite dans sa poussette de gosse dont ses longs membres maigres dépassaient de toutes parts, comme un mort qu'on va hâtivement jeter à la fosse des pestiférés. Et plus il hurlait sans parvenir à s'entendre, plus il avait peur.
Son père a parlé avec le médecin, puis on a fait des tests, puis ils ont parlé à nouveau, longtemps. Iman les regardait. Ce fut sa première leçon. Il apprenait à lire les visages.
Ils sont rentrés à la maison.
Son père a ouvert son livre de créatures fantastiques et a écrit sur la page, c'était la première fois que le gamin le voyait commettre un tel sacrilège et il resta pétrifié. Son père écrivit : "Tu peux lire et écrire, c'est le plus important." Cette phrase resterait dans son âme à jamais. Puis, sous l'image d'une mandragore qui s'époumonait en sortant de son pot : "Le jour où les mandragores hurleront, tu seras le seul à pouvoir nous sauver."
Iman prit le crayon et écrivit.
"Si elles sont heureuses, on peut juste les laisser là où elles sont."
Son père lui sourit et le prit dans ses bras. Il se souvient encore aujourd'hui de la force de son étreinte, de l'odeur de son costume, de la douceur de l'étoffe et de la fermeté des mains, de la chaleur qui l'enveloppait tout à coup.
Il reçut une plante en pot, décorée du nom de mandragore, dont il s'occupait en lui appliquant toutes sortes de petits rituels : l'entourer de cristaux chargés à la lueur de la lune, lui faire écouter du Mozart, la saluer d'une caresse...
Si vous voulez lui faire peur, menacez-le de lui crever les yeux.
Si vous voulez le mettre en colère :
Dès lors, Iman fut déscolarisé. Pendant que son père était à l'usine, l'enfant dévorait tout ce qui lui tombait sous la main à la bibliothèque. Cela dura quelques années, mais n'aurait pas pu durer toujours. Il n'entendit pas l'alarme à incendie et les pompiers le retrouvèrent évanoui sous un torrent de fumée.
Ce pauvre ouvrier ignorant n'était clairement pas apte à prendre soin d'un enfant aussi diminué. Iman fut placé dans un pensionnat avec les orphelins et les rescapés de demeures meurtrières. On lui attribua des aides auditives et on lui enseigna le service, le ménage, les sports d'équipe, le langage des signes. Il s'ennuyait prodigieusement. En manque de livres, il commença à en écrire.
Il échappa à seize ans en prenant son premier job à la station d'altitude voisine. Il devait y habiter mais voyait son père dès que possible, et se jurait de se réinstaller avec lui dès qu'il en aurait la liberté. Mais il ne lui fallut que quelques semaines pour réaliser que son absence avait fait des ravages.
La solitude avait condamné l'ouvrier au silence à son tour, le réduisant au dialogue avec ses tendances les plus cyniques. Il se ruinait chez le marabout du coin de la rue entre deux théories du complot au bistrot voisin. Iman tenta de le suivre, par loyauté, mais n'en garda que le goût de la boisson. Il devait se rendre à l'évidence, passé était le temps où son père serait toujours là pour lui. A sa place, il se mit à fréquenter un professeur de Cambridge venu pratiquer l'alpinisme, et joua sans difficulté la groupie évanescente en mal de beaux voyages et de sérénades mielleuses. Quand le professeur regagna l'Angleterre, il ramena Iman dans son sillage et l'inscrivit dans une école prestigieuse, tous frais payés. Il était entendu que sa virginité lui appartiendrait dès la seconde où ce serait légal, et le jeune garçon faisait mine de s'en réjouir par avance.
Vous voulez le mettre en colère ? Prenez-le pour un imbécile.
Si vous voulez vous en faire un ami :
Honteux d'avoir été pris pour un imbécile en retour et d'avoir perdu la partie, craignant de voir ses vilaines méthodes exposées sur le devant de la scène académique, le professeur de Cambridge se garda bien de poursuivre sa proie lorsque celle-ci disparut la veille de ses dix-huit ans, telle une princesse de conte subtilisée par quelque malédiction. Iman emportait peu de choses : un livre, d'ailleurs offert ; sa mandragore, dont il ne s'était jamais départi ; quelques effets personnels de bonne facture, et un an de cours dans la plus célèbre université au monde, avec tout le réseautage que cela suppose. Il s'inscrivit à l'Université de Liverpool et s'attacha à poursuivre ses études sans promettre ses charmes désormais, plutôt en enchaînant les petits boulots minables. Mais il s'amusait comme un fou.
La vie étudiante ici était complètement différente de ce qu'il avait connu dans ses divers pensionnats. Aucune contrainte, rien que la liberté. Elle devint son premier amour, elle avait le goût de l'absinthe et le chant des mandragores. Un amour à la folie.
Plus que jamais avide de savoir, il découvrit le charme étourdissant des nuits blanches, but à la source de toutes les cultures ce que la sienne ne lui avait pas légué, s'inventa et se réinventa, et de ces amours naquirent quelques écrits qui lui firent un petit nom. Si on lui avait posé la question alors, il aurait dit qu'il était arrivé au sommet de sa vie, et il n'avait pas encore trente ans.
Si vous voulez vous en faire un ami, ramenez une bonne bouteille ou suggérez-lui un joli motif de tatouage, ça lui rappellera sa folle jeunesse. Ces sensations violentes qui, pourtant, formaient un cocon entre lui et la vie, confortable et fiable comme aucun autre adulte ne semblait vouloir l'être. Son corps, enfin à lui. Enfin suffisamment pour qu'il envisage de le prêter à un autre.
Il connaissait le flirt, exercice de poète par excellence, il ne connaissait pas l'amour. Sa première aventure, comme toutes les aventures dignes de ce nom, débuta par un duel qui finalement n'eut pas lieu.
La plante ? Bien sûr, il l'avait toujours. Elle était en plastique.
Et puis, un coup de téléphone arriva de la Savoie et il partit rendre visite à son père, pour qui les choses n'allaient pas fort malgré l'argent qu'il lui envoyait. Il croyait que ce serait un voyage de quelques semaines, un séjour anodin à la montagne, sentimental peut-être... Personne ne se doute, en descendant de l'avion, que c'est la cage qui l'attend.
Si vous voulez le tenir à distance :
On n'amène rien avec soi, en prison. Que sa peau et ce qu'elle raconte. La sienne, ses cheveux bleus d'alors reteints en noir en catastrophe, ses ongles débarrassés précipitamment de leur vernis, racontait une histoire de racaille échappée de l'assistance sociale, musculature nerveuse forgée aux cavales de la rue, tatouages incompréhensibles qui reflétaient sans doute des affiliations de gangs étrangers, silence hostile de celui qui n'a rien à perdre à refuser une main tendue. Son bilan sanguin, dont la rumeur a couru à travers les quartiers des détenus comme à travers une vaste famille de commères villageoises. Celui de quelqu'un qui s'est shooté dans des ruelles glauques. Pas un enfant de choeur. Un "vrai".
Pris en charge immédiatement. Sous contrôle, asymptomatique. Il n'aime pas en parler.
Dans l'ensemble, on le laissa tranquille.
Il était là pour quelque chose d'honorable, d'ailleurs, un casse en solitaire, manqué par pure malchance. Ce devait être un bon gars car son vieux père avait essayé de se dénoncer à sa place, après avoir été toute sa vie un employé modèle pour le patron que le gosse ingrat avait braqué.
On n'amène pas ses livres avec soi, en prison. Ses appareils auditifs, ce fut la croix et la bannière mais il n'avait pas vraiment envie d'entendre ce qui se passait autour de lui. Sa mandragore, il ne fallait pas rêver. Ses contacts de Liverpool ne savaient pas pourquoi il n'était pas revenu de France et toutes ses affaires avaient probablement été mises au clou. Quand il y pensait, à ça et à son poste tout neuf à l'Université, et aux bras dans lesquels il aurait voulu dormir, et aux sourires qui émaillaient l'insouciance des nuits étudiantes...
Il essayait de ne pas y penser. S'il était patient, il sortirait bientôt. Et ensuite – à ça non plus il ne fallait pas penser. Ce qui l'attendrait. Ce qui ne l'attendrait plus. Iman pleurait dans son sommeil en pensant à celui à qui il essayait de ne pas penser, à la pomme empoisonnée qui lui donnait envie de penser en lignes inégales avec des rimes à la fin, un instinct qu'il devait maintenant maîtriser. Comment allait-il, lui ?
Tandis que, bien malgré lui, le sevrage se faisait par la force, le laissant pour mort une fois ou deux. IL a survécu et il s'est remis à boire dès sa sortie. Avec modération comme on dit, mais il sait qu'à chaque fois il marche sur le fil. Le premier verre, c'est son père qui le lui a offert. Ils ont bu en silence.
Le vieux Maier n'aurait pas survécu à ces trois ans, lui. Ils le savaient tous les deux et maintenant que c'était fait, ils acceptaient le choix du plus jeune. Quand les mandragores avaient hurlé, il avait gardé la tête froide et il était temps de le suivre.
Trois ans de prison, il les a faits et si vous voulez l'éloigner, faites allusion à cet univers, ricanez, montrez votre ignorance. Il n'est pas sur Terre pour vous éduquer, surtout pas sur ce sujet.
Si vous voulez le consoler :
Vendues, ses affaires. Un employé administratif au sourire torve le lui apprit avec un plaisir narquois. Pour rembourser une partie de sa dette envers la société. Qui aurait racheté une plante en plastique vieille de plus de vingt ans ?
C'est ce qu'on lui a dit quand il est revenu à Liverpool. Cette fois, son père était avec lui, vieillard hagard auquel on aurait donné cent ans. Plus question de remettre un pied dans cette montagne natale dont les neiges n'avaient plus rien de pur, et où ses fréquentations douteuses avaient failli le pousser à la destruction. Ils allaient se faire oublier ensemble.
"Tu te faisais appeler Robert Mayer ? Tu avais honte de tes origines ?"
Non, c'était juste parce qu'il avait passé sa vie à la recommencer à zéro.
Les contacts fêtards des bars étudiants l'ont aidé à remonter la piste de son amant d'alors. Même s'il ne voulait plus de lui, son inspiration coupée à la racine, sa réputation et sa carrière brisées, Iman voulait être à ses côtés. Avec son vrai nom, avec sa vraie histoire, et prêt à le soutenir dans la maladie. Une amitié sincère, même à sens unique, vaudrait mieux qu'une amourette baignée d'illusions et bercée de paradis artificiels.
La réalité avant tout.
Son vieux séducteur de Cambridge lui rendit un dernier service, et ils furent quittes : il l'aida à localiser et à racheter une boutique de brocanteur qui allait fermer. Iman aurait le nécessaire, un toit pour lui et son fantôme de père, une activité discrète, de quoi se maintenir dans l'entourage de son amant et attendre que le moment de renouer contact se présente à eux. Le destin les avait jetés dans les bras l'un de l'autre, il avait suffi d'un instant de contemplation aux étincelles un peu trop chaudes pour être vraies, d'une mansarde et d'une faiblesse mutuelle. De ses cheveux bleus, aujourd'hui remplacés par une crinière noire de sirène... de l'impression qu'ils étaient immortels et pouvaient tout se permettre, que seul le plaisir existait sur l'horizon de leurs vies dorées.
Sous prétexte de quelques détails altérés et de cette brume qui les dissimulait, ils n'avaient tout de même pas tant changé...
Voilà ce que vous pouvez lui dire, si vous voulez le consoler.
04
Abysses
- Pseudo / Prénom : D'Astard.
- Pronoms : He, they, it. Pirate, personne, animal, dans cet ordre de préférence.
- Pays : France.
- Multicomptes : Aucun.
- Faceclaim : Jade Hassouné.
- Type de personnage : INVENTÉ, PRÉ-LIENS, ETC
- Comment avez-vous découvert le forum ? ...je ne sais plus. Mais ça a été le coup de foudre immédiat.
- Un petit mot ? Love.
Josephine Turner
Messages : 31
Messages rp : 14
Bienvenue par iciiiiii
Olala quel avatar!! Et ce métier ! Jo va venir dans sa boutique si souvent pour observer les antiquités et poser des questions en imaginant l’utilité des objets !! Et à essayer d’appendre quelques mots en langue des signes hihi en tout cas j’adore beaucoup ce que j’ai pu déjà lire, très hâte d’avoir la suite de cette fiche qui rend très curieux
Courage pour la fin de ta fiche et à bientôt en rp !!
Olala quel avatar!! Et ce métier ! Jo va venir dans sa boutique si souvent pour observer les antiquités et poser des questions en imaginant l’utilité des objets !! Et à essayer d’appendre quelques mots en langue des signes hihi en tout cas j’adore beaucoup ce que j’ai pu déjà lire, très hâte d’avoir la suite de cette fiche qui rend très curieux
Courage pour la fin de ta fiche et à bientôt en rp !!
Dafydd Lloyd
Messages : 131
Messages rp : 16
Mon dieu, cette fiche!!!! Je vois tellement des points communs avec Dave qui est lui aussi un amoureux de films en noir et blanc!!! J'aime beaucoup ce que dégage ton personnage. Bienvenue officiellement!!
Iman Maier
Messages : 21
Messages rp : 8
Merci ! Honnêtement, j'aime beaucoup vos avatars à tous les deux (et le chat ne m'a pas du tout influencé.) J'ai vaguement en tête la suite des événements, mais je vais rester malléable pour l'intégration d'éléments qui seraient utiles aux pré-liens auxquels je postule, dans l'idée où je serais reçu pour les deux concepts. J'ai déjà de la chance d'être aussi bien reçu sans cela, de toute façon !
Ange
Messages : 242
Messages rp : 31
Bienvenue sur Maelström !
Bienvenue à toi ici Beau personnage que voilà ! Il a sûrement trouvé à Malfearn de quoi se faire oublier, mais elle ne l'oubliera jamais lui Niveau ésotérisme et superstitions, il va être servi ici. J'aime son aspect de collectionneur de tout et n'importe quoi. Assurément qu'il y aura largement de quoi intéresser les badauds en ville ! Dans tous les cas, il aura largement de quoi pimenter son existence ici-bas. À très bientôt, dompteur de mandragores, et toujours disponible au besoin !
Un bon début.
N'hésite pas à consulter nos annexes et nos guides pour organiser la création de ta fiche. Les questions te sont également ouvertes au besoin !
Lorsque ta fiche sera achevée, n'oublie pas de nous le signaler juste ici pour que nous puissions nous occuper de ta validation. Pense aussi à remplir ton profil !
Bon courage pour la rédaction de ta fiche et à bientôt
Jakob Morgensen
Messages : 97
Messages rp : 34
Voila un personnage complexe et passionnant !! J'ai adoré en découvrir les particularités et il me tarde d'en voir davantage !! Il va sans dire qu'Iman pourra compter sur Jakob comme un client régulier de son magasin, lui aussi adore les vieux livres et les objets de collections !!
Iman Maier
Messages : 21
Messages rp : 8
Eh bien, Josephine et Jakob, il semblerait qu'on va avoir des choses à se dire.
Ange
Messages : 242
Messages rp : 31
Fiche validée
Une jolie fiche et un joli bonhomme que voilà ! C'est avec plaisir que je valide le tout après cette chouette lecture Iman va trouver sa place ici sans mal et j'enverrais sans doute Ange lui rendre visite un de ces jours, entre amateurs de curiosités et vieilleries Je te laisse donc aller te dégourdir les pattes en ville et faire toutes tes petites démarches !
Et maintenant ?
Maintenant que ta fiche est officiellement validée, il te reste quelques petites choses à faire !
Tu peux désormais créer ton carnet de bord pour recenser tes liens et tes rp.
Tu peux faire une demande de rang personnalisé pour embellir ton profil.
Tu peux demander un ajout de lieu si tu souhaite créer un commerce par exemple.
Bon jeu à toi et à bientôt
Iman Maier
Messages : 21
Messages rp : 8
Merci mon Ange, il y aura toujours quelques vieilleries pour toi à la boutique, et autres babioles. Je vais m'occuper de tout ça !
Vitold Chokowski
Messages : 32
Messages rp : 8
je me suis rendu compte que je n'avais pas posté mon message de bienvenue ici meh
ta fiche est délicieusement bien écrite et ce personnage est vraiment très intriguant. j'ai hâte de le voir se développer sur le forum et d'en partager les écrits avec l'ancien. bienvenue encore une fois !
ta fiche est délicieusement bien écrite et ce personnage est vraiment très intriguant. j'ai hâte de le voir se développer sur le forum et d'en partager les écrits avec l'ancien. bienvenue encore une fois !
Iman Maier
Messages : 21
Messages rp : 8
Merci merci ^^ j'ai hâte aussi, let's do this together
Je pense à créer la boutique quelque part et peut-être même un petit événement où tout le monde pourra venir trouver son bonheur
Je pense à créer la boutique quelque part et peut-être même un petit événement où tout le monde pourra venir trouver son bonheur
Lauren Turner
Messages : 33
Messages rp : 11
Bienvenue à toi par ici
Comme les autres, j'aime beaucoup le personnage, ça promet de belles choses Bon du coup, Lauren devra encore se taper de nouvelles babioles à la maison si Jakob et Jo passent dans ta boutique, mais elle s'y fera
Comme les autres, j'aime beaucoup le personnage, ça promet de belles choses Bon du coup, Lauren devra encore se taper de nouvelles babioles à la maison si Jakob et Jo passent dans ta boutique, mais elle s'y fera