Maelström
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II. Contexte

Le Phare
Porteur de lueur
Le Phare

Dans la maison assoupie, Simon déambule à pas de souris. Le plancher crisse et craque, la bâtisse supplie pour son silence. Elle refuse l’éveil, manifeste sa hargne et son refus. Ce n’est pas une heure pour les escapades nocturnes. Assoiffé, Simon ignore les mises en garde.

Il descend les escaliers sur les fesses, se faufile dans un rayon de lune. Plongée dans le noir, la maison devient un nouveau terrain de jeu. Au mur du salon se reflète l’écran du téléviseur. L’image y crépite et grésille, se tord en un infini monochrome. Attiré par la lumière, il pianote du bout des doigts sur la télécommande muette. La neige n’en finit plus, le bruit est assourdissant.

Fracas dans la cuisine. Éclairer par le contre nuit, maman se tient là. Maman sourit, de toutes ses dents. Maman est raide et ses immenses yeux pâles font des lunes dans la pénombre. Simon remarque le liquide maculant le sol, les pieds de maman, ses orteils écrasant les débris de verre. Il y a un peu de carmin diffus dans la flaque de lait.

« Maman ? » La voix de Simon tremble. Il ne sait pas bien pourquoi, mais l’envie lui vient de se soulager ici. Comme un poing dans son ventre qui se resserre et ordonne.

Simon tient bon pour ne pas uriner sous les yeux de maman. Il patauge du bout des orteils dans la flaque. « Attention, mon lapin, tu pourrais te blesser. »

Elle a comme une cassure dans la voix. Chaque mot est découpé avec soin, taillé au canif et recraché sans joie. Un semblant de rire au fond de se gorge rêche. Une emphase froide sur le mot lapin. Le verre craque sous les pieds de maman.

Comme prise d’une illumination, elle balaye les débris de ses paumes. Ceux enfoncés à sa chair craquellent encore lorsqu’elle se lave les mains. C’est un peu plus de sang dans l’évier. Elle ne cesse pas de sourire. Toujours plus grand, mais sans tendresse. Puis, viens suçoter la plaie mêlée de sang et de lait à son doigt.

Simon n’a pas bougé. Maman est différente ce soir et elle le glace autant qu’elle l’amuse. Ses pieds nus laissent au carrelage des empreintes rouge vif. Lui esquive prudemment les débris pour prendre place à la table. Maman est de bonne humeur, ne râle même pas de le savoir debout à cette heure. Elle lui sert à la hâte un bol de lait encore frais, toute empressé de plonger sur le sien et lape comme un chat assoiffé sans le lâcher du regard.

Simon boit aussi. La sensation le ronge. Une lourdeur dans le ventre, dans la vessie et aux épaules. Quelque chose qui sent le rance, le pourri chez Maman. Il y a un accro dans son visage. Dans son sourire et dans ses yeux qui louchent un rien. Il a encore le lait au bord des lèvres quand ça chuinte dans le couloir. « Simon bébé qu’est-ce que tu fais debout à cette heure ? »

La voix endormie de Maman. Il dévisage l’autre. La Maman étrange assise à ses côtés. Il se lève, quitte la cuisine un pas après l’autre. Elle le suit des yeux, vissée à sa chaise. Son pas s’accélère, il se détourne, cours presque et bondit dans les bras de Maman. La vraie, la merveilleuse, la bien réelle et toute inquiète. « Qu’est-ce qu’il y a mon lapin ? Tu as fait un cauchemar ? »

Il acquiesce. N’en sait trop rien. Maman fait « Shht lapin, ce n’est rien, tu veux dormir entre papa et moi ? »

Il aperçoit la cuisine de là où il est. Bien hissé à l’épaule de Maman. Dans la pénombre scintillent deux yeux jaunes. Une main qui de loin, semble le saluer. Simon ferme les yeux de toutes ses forces. Que la vilaine Maman disparaisse et que le cauchemar prenne fin. Il espère fort. Qu’entre Maman et Papa, il sera protégé. Qu’elle ne grimpera pas les escaliers, marche par marche, le rejoindre. Se glisser elle aussi dans le lit à ses côtés. Le noyer de lait jusqu’à ce qu’il s’étrangle.




Malfearn. Bourgade perdue dans les landes galloises, cinq-mille âmes au bas mot. Malmenée par les marées et balayée par les vents. La vie y est dure, à l’ancienne, comme on dit. On y pêche, on y élève les moutons, le bétail. On y fonde des familles, on se complaît dans son accueillante torpeur.

Riche de son passé historique, Malfearn attire les foules, curieux comme simples touristes. On y vient pour son air marin, son allure pittoresque. On y vient parfois pour les mauvaises raisons.

Quelque chose grouille à Malfearn. Comme les relents putrides d’une drôle d’obscurité. On y entend des rumeurs, on y raconte des histoires. À vouloir enterrer le passé, il ressurgit de la pire manière. Que dire à propos des promeneurs disparus dans les bois alentour ? Comment justifier l’exile des habitants ayant trouvé refuge au large, séduit par l’île d’Awel et sa communauté ? Comment se protéger, barricader sa porte et ses fenêtres, se faire oublier des intrus aux visages multiples qui hantent le voisinage ?

Je suis déjà à l’intérieur.

Ce n’est qu’un murmure porté par le vent. Des histoires à faire peur qu’on a tôt fait d’oublier tout en tournant religieusement son loquet. On ne parle pas des bois, on ne parle pas de la secte. On ne parle pas des disparus, des visages figés et trop souriants. Des gens qui changent, des suicidés.

Une belle journée de plus dans une si belle bourgade.

Sous la surface rampent les monstres. Il y a ceux qui savent, ceux qui enquêtent. Et ceux qui luttent. Les Hurleurs, tapis dans l’ombre, prêts à mordre, à purifier. Il y a les étranges, les innocents. Il n’y a à Malfearn rien qui ne tourne rond.

Ne m’oblige pas à réveiller les autres.

Il y a les destins entremêlés en pelote, le monde visible, le monde secret, et tous ceux qui, d’un instant à l’autre, sont prêts à basculer.

Quoiqu’il arrive, qu’importe ce qui gratte à votre porte.

Rien ne vaut le risque.


Le Phare
Porteur de lueur
Le Phare

Maelström est un forum fantastique/folk horror. Nous sommes en 1994 au Pays de Galles. Malfearn est une petite ville imaginaire située entre la mer celtique et les landes.

Elle est le théâtre de nombreux évènements surnaturels perpétués depuis des siècles. On ignore le pourquoi de la concentration de ces phénomènes en ces lieux spécifiquement. Sur une île à l’écart de la ville se trouve également un culte isolé.

Les Hurleurs, communauté de chasseurs de surnaturel établi elle aussi depuis des siècles y possède un siège. On y retrouve également des humains lambda, d’autres dotés de dons extralucides. D’autres humains encore, ont changé et sont devenus ce que les Hurleurs appellent de Unseelies. Des créatures dangereuses et chaotiques, bien que pas nécessairement belliqueuses.

Différents métiers sont possibles, nous sommes ouverts à toutes sortes de concepts. Bien que le forum fasse la part belle au mystère, à l’horreur et à la lutte entre les Hurleurs et les Unseelies, il est possible de jouer à la manière dont vous l’entendez.