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Party tonight - Feat. Lauren

2 participants
Josephine Turner
Josephine Turner

Party tonight

feat. Sis’

Janvier 1994
tw : alcool


Charbon aux yeux, rouge aux lèvres. Le trait se dessine, sous son œil, lentement, sûrement. Doigts souples, agiles, volant au-dessus de la coiffeuse blanche au si grand miroir. Miroir orné de milliers de photos, prises au dépourvu. Des amies, rires en éclats, au détour d’une échappée en ville. Son père, le regard sombre, qui ne remarque pas sa cadette qui le mitraille depuis le canapé du grand salon. Sa soeur, posant pour elle. Une autre d’elle, agacée. Enragée. Paysages de cet endroit perdu au milieu de nulle part. Leur nulle part. Forêt immense, bleu infini de l’eau. Nuages en coton, soleil brûlant. En gros plan, son œil d’un bleu azuréen. Un portrait d’elle, sa période aux cheveux très court, trop pour son père. Qui jouait le jeu de la mitrailler sous le soleil d’été, au bord de l’eau. Leonard, une fois, deux fois, pleins de fois. Déguisé. En cowboy, en indien, en roi, en prince. Des clichés pris au hasard, ou peut-être pas. Tout autour du cadre du grand miroir de la coiffeuse, recouvrant les murs, compagnons des affiches de groupes de rock, de chanteurs au charisme indomptable. Pour se souvenir, d’où elle vient. Pour être sûre où elle va… Le trait d’eye-liner se stoppe, terminant de lui donner un air irrésistible de danger. Elle court dans la salle de bain, allume le robinet, plonge ses mains dans l’eau gelée, avant de les glisser dans ses cheveux, pour les humidifier, leur donner une forme. Plaquer ses mèches contre ses tempes, derrière ses oreilles. Deux petites pinces, à l’orée de sa nuque, pour maintenir les cheveux rebelles. Satisfaite, elle observe son reflet quelques minutes. Ses grands yeux bleu explosent dans le charbon de son maquillage, hypnotiques. Un sourire s’étire doucement sur ses lèvres, elle dégrafe un bouton de sa chemise trop ample, pour dissimuler sa pauvre poitrine. Un autre bouton éclate. Parfait. Un baiser soufflé à son reflet, elle s’extirpe de la salle de bain, enfile ses bottes noires, épousant sa cheville. Un laçage approximatif, elle se relève, enfile sa veste en jeans trop large et s’empare de son sac qu’elle jette sur son épaule.

- Que la fête commence !

Un pas, un autre, elle se stoppe net derrière la porte de sa chambre. Main sur la poignée, elle entrouvre le battant, glisse un œil et une oreille attentive. Son esprit doucement s’ouvre et des murmures résonnent dans son esprit. Des voix, inaudibles, incompréhensibles. Elle ne maitrise pas tout… mais elle la capte, cette voix qu’elle recherche parmi toutes les autres. Celle de son père adoptif. Ses pensées bloquées, lorsqu’il sait que sa fille est là. Et pourtant, lorsqu’il croit qu’elle n’est plus attentive ou absente, il relâche ses barrières. Et parfois elle peut entrer dans son domaine… Ce soir, il est préoccupé. Ses pensées noires, troublées, peu claires. La télépathe a trop souvent de la peine à entrer dans son esprit de Mâchoire surentraînée… Peu importe. Elle se glisse dans l’entrebâillement de sa porte, s’avance à pas de loups dans le couloir de l’étage. Descendre les escalier, atteindre la porte de derrière, s’éclipser en douce sans qu’il ne la remarque. Gagné. Encore une fois. Un jeu devenu beaucoup trop aisé pour la fugueuse, que de s’échapper sous le nez de son père adoptif.
La jeune femme sourit et s’enfonce dans la nuit. Mais dans les poches, le froid mordant le bout de son nez, elle sourit. Prête à rejoindre une fête, dans un bar, aux nombreuses promesses de débauches et de folies. Elle sourit, parce qu’elle sera libre, ce soir. Libre de ses obligations de fille, libre de ses obligations de hurleuse. Libre de profiter de la vie et de tout ce qu’elle peut offrir.



Le bar hurle à la nuit. Les fêtards entrent et sortent, l’alcool coule à flots ininterrompus. Il n’est que vingt-trois heures, l’heure de tous les vices. Le regard amusé, déterminé, la brunette se dandine pour atteindre le bar. Elle se penche, fait un signe au barman surchargé. Un petit sourire, quelques mots hurlés au travers de la musique assourdissante, elle commande. Son verre tendu d’un clin d’œil, elle s’en empare et se retourne face au monde. Cette soirée, organisée par un gars qu’elle ne connaît même pas, n’est pas prête pour Josephine Turner. Son sourire ne s’efface pas, bien au contraire. Et les regards qu’elle croise l’intriguent.

- Jo ! Ramènes-toi !

Une petite blonde lui fait un signe, depuis une table. Cheveux relevés, maquillée de paillettes dorées et d’un rouge à lèvre rosé, elle brandit un shot plein. Jo se fraye un passage jusqu’à la table, saute sur le banc, retombe sur ses fesses, collée à la jolie blonde. Sa main s’empare de son menton, attire son visage à ses lèvres qui déposent alors un long baiser sur sa joue, au coin de ses lèvres. Le verre claque sur la table, elle vole le shot de son amie et le vide cul sec avant de le lui rendre. Aventureuse, elle lui lance un sourire.

- Ton crétin de frère t’a laissé sortir finalement ?

- Ton crétin de père t’a laissé t’échapper ?

Regard complice, elles sourient. Adultes au tempérament d’ado, les deux femmes sont prêtes à oublier le temps d’une soirée les tensions familiales aux nombreuses similarités… Les deux femmes éclatent de rire. Et se lancent dans une analyse complexe des fêtards venus s’enivrer d’alcool…


Lauren Turner
Lauren Turner

Party tonight

feat. Jo' l'hippo'

Janvier 1994
tw : alcool, débauche, vulgarité


Le cœur au bord du ravin. Le vide. La peur. Bah alors Turner, on vrille ? Ça tourne dans la tête, ça hurle dans cette fête et Lauren se retrouve bête. Tous ces gens pourtant, ce sont ses amis, à elle. Des personnes de son âge, d'autres un peu moins. Mais l'alcool semble lui donner un autre souffle. Plus sombre. Pour cette fois-ci. Comme le surnaturel s'était invité à la fête. Parce que le reste ne suffit pas visiblement… Son don qui se déclenche, sans ne rien avoir demandé, comme ça, alors que ça fait des mois qu'elle essaie de forcer, toujours plus, pour le comprendre, en saisir les subtilités.

Mais la voilà qui tangue, alors qu'au loin elle entrevoit quelque chose. Une voix, une silhouette, peut-être les deux. Sa gorge est sèche et ce qui l'entoure semble disparaître. Tu vrille vraiment Turner.

Mais le retour à la réalité est violent, claque, frappe. VLAN ! Retour en force au milieu de la musique, des fêtards alcoolisés et d'une ambiance décontractée. Coup d'oeil vers ce qu'elle a cru pouvoir apercevoir et se heurte difficilement à la vérité, une fois encore. Rien. Le néant. Seul un mur se dresse devant elle. T'es grave, Turner…

Elle soupire longuement avant de retrouver le regard de son amie qui semble l'interroger du regard durant quelques secondes. Mais Lauren sait comment y faire avec ces situations-là. Ne rien montrer, ne rien laisser paraître. Retrouver son air de cold bitch et faire comme si le monde entier lui appartient. Elle sourit alors et avise l'un des hommes proche d'où elle s'était égarée. « Regarde-moi ça, s'il est pas mignon… T'en ferais pas ton quatre heures de celui-là ? » Regard aguicheur pour encourager son amie à s'enfuir vers ledit mâle. Celle-ci semble se laisser prendre au piège et avise la situation. Et Lauren la voit finalement déguerpir telle une lionne en chasse et elle ne peut s'empêcher de rire tout en retrouvant son verre.

Lèvres trempées dans le liquide, la blonde se retrouve finalement seule malgré la marée de gens qu'elle connaît. Comme toujours. Alors pour éviter ses pensées, elle se met elle aussi en chasse de sa victime de la nuit. Elle avise un groupe d'hommes plus loin qu'elle connaît de on-dit et se met en route. Se glissant telle une anguille au milieu du groupe, sourire aux lèvres et yeux de biche, la voilà qui roule des hanches, joue du regard pour flatter l'égo de ces messieurs. Discussion décontractée avant que l'un d'eux avise un duo de jeunes femmes semblant bien s'amuser. « Vous les connaissez ? » Alors Lauren regarde plus précisément le couple pour lui donner une réponse, certaine que la visible jeunesse des deux jeunes femmes confirmera qu'elles ne font pas partie de son cercle d'amis. Après tout, cette soirée est supposée célébrer la réussite des examens de l'organisateur.

Sauf qu'en y regardant de plus près, Lauren reconnaît les traits familiers de sa cadette. Et en un instant, tout semble se refermer autour d'elle à nouveau. Que fait-elle ici ? Jakob est-il seulement au courant ou s'est-elle une fois de plus éclipsée de la maison à son insu ? Elle entend à semi mot l'intéressé glisser des mots à son ami d'à côté. « J'me la ferais bien, j'ai une chance tu crois ? » Et elle voit rouge, Lauren. Car si Jo peut lui taper sur les nerfs et qu'aujourd'hui, leur relation est plus que jamais bancale, ce n'est pas pour autant qu'elle ne va pas la protéger. « C'est ma soeur et elle a rien à foutre ici. Donc essaie même pas. » Mise en garde à demie mesure alors qu'elle laisse derrière elle le groupe d'hommes pour se diriger vers sa cadette.

Sans crier gare, elle s'installe entre les deux filles, coupant tout contact entre elles, avant de se tourner vers sa sœur. « Tu fous quoi ici ?! » Le ton est direct, strict, comme à son habitude avec elle, mais le regard trahit un semblant d'inquiétude pour Jo. Elle ne devrait pas être ici, pas avec des gens aussi âgés, dans cet état, à agir de la sorte.

Et puis Lauren aperçoit du coin de l'oeil l'homme intéressé de tout à l'heure qui ne semble pas avoir compris sa mise en garde. « Joue pas à l'idiote Jo et vire-le… »
Josephine Turner
Josephine Turner

Party tonight

feat. Sis’

Janvier 1994
tw : alcool

Les yeux fermés, la tête qui danse, sourire ivre figé sur les lèvres. La fêtarde inspire profondément. Dans cet endroit, elle se sent dans son élément. La nuit, la musique, l’alcool. La fête. La folie. Un espace pour enfin redevenir elle-même, sans devoir quoique ce soit à qui que ce soit. Pouvoir relâcher la pression et faire tomber ses barrières. Laisser entrer qui elle veut… Ignorer les imbéciles et les curieux à sa guise. S’amuser, tout simplement. Et oublier le mal qui rôde, le danger permanent des monstres et des traques. Oublier son devoir… Devoir stupide qui ne mène à rien. Rien d’autre qu’à une mort tragique… c’est ce qui les attend, hurleurs fous de se mesurer à la nuit et à ce qu’elle renferme. Une mort douloureuse. Alors elle danse, la Turner, elle danse à en perdre la tête. Elle boit à en perdre son esprit. Et glisse sa main sur la cuisse de la blondinette collée à ses côtés. Les verres s’enchaînent, leurs rires explosent sans réussir à couvrir le brouhaha ambiant mêlant musique et discussions enflammées. Josephine se sent bien, terriblement bien.

- Alors les filles, on s’amuse toutes seules ?

Les prédateurs sortent des bosquets, se glissent jusqu’aux biches, crocs affamés dégoulinant d’un désir animal. Jo relève son regard, alors qu’elle était en pleine conversation avec son amie, le plante dans celui du gars qui s’est assis à ses côtés sans prendre la peine de demander. Il sourit, de toutes ses dents, visiblement de quelques années son ainé. Ce soir, il compte bien repartir avec une fille, coûte que coûte. Et il les a remarqué, les plus jeunes, incrustées à une fête à laquelle elles n’étaient pas invitées. La brune lui a tapé dans l’œil… Il se la fera. Prenant son courage à deux mains, son cerveau entre ses jambes, il s’est approché. Ses copains les babouins ricanant ont vite suivi son exemple. Prises au piège. La hurleuse sourit. De ce sourire inquiétant qui tord ses lèvres lorsqu’elle a une mauvaise idée en tête.

- Eh bien, qu’avons-nous là, joli coeur. Un séducteur et son clan de babouins. T’as vu deux lapins isolés, tu t’es dis que t’allais venir les secourir, c’est ça ? Comme c’est mignon.

Il ouvre la bouche, pour répliquer, elle lui colle son doigt sur ses lèvres. La blondinette laisse échapper un rire moqueur.

- Ah non ! Tu vas tout gâcher. Toi et tes potes, vous prenez la tangente et peut-être qu’on vous rappellera, mais seulement si on l’veut. Ca te va ? Aller, dégagez, on a des trucs de meufs à se raconter et on vous veut pas dans nos patte. Hop hop hop !

Le séducteur en carton hausse les sourcils, son ventre bouillonnant d’un désir qu’il ne saurait expliquer. Personne ne lui avait jamais parlé sur ce ton… Et étrangement, il ne ressent pas de la colère, tout au contraire… Il se lève, lance un regard à la brune qui le tient.

- Très bien, Calamity Jane. On va se revoir…

Elle ne l’écoute déjà plus, tournée vers son amie, retournant à sa conversation, à leurs jeux. Son coeur palpitant et sa gorge sèche. Elles recommandent, la soirée avance et la musique emplit le bar plein à craquer. Les gens dansent, elles s’y mettent aussi, de tout leur coeur. Et leur corps. Elles se cherchent, se chassent et se trouvent. Jo dépose un baiser sur sa joue, alors que sa main s’empare de la sienne pour l’attirer vers leur table, le souffle saccadé d’avoir trop dansé. Une nouvelle bière, première gorgée. Ou deuxième ? Elle ne sait plus trop. Et elles s’engagent à nouveau dans une longue conversation entrecoupée de rires.

Josephine sursaute lorsqu’une ombre se glisse entre elles. Un regard se fige dans le sien, capte son attention comme personne ne l’avait fait auparavant. Comme une seule personne sait le faire… Sa soeur. Et merde. Le fun est terminé. L’aînée Turner invective sa jeune soeur d’un ton sec et direct. Strict. Pourtant, son regard la trahit. Plus que de la colère, elle y lit de l’inquiétude. À juste titre… La cadette est sujette aux caprices et aux fugues, ce qui laisse un voile d’inquiétude constant au sein de la famille. Jo n’en fait qu’à sa tête. Et avant que la jeune hurleuse ne puisse répondre à la première question, Lauren renchérit, le regard figé sur l’homme de tout à l’heure, qui l’observe encore dans son coin avec ses babouins. Jo sourit, espiègle.

- Je m’amuse, voilà c’que je fous ici. Tout comme toi, si je ne m’abuse. D’ailleurs…

Elle se relève, s’éclipse comme une fusée en direction de l’homme en question. Un regard discret en arrière pour observer la réaction de sa soeur. Provocatrice alcoolisée, maitrise de soi embrouillée. Conflit familial bouillonnant. Elle se rapproche de lui, les babouins ricanent. Elle se penche vers son oreille, main sur son épaule, pour se faire entendre dans le brouhaha de la fête.

- Re-salut. Va falloir que tu arrêtes de nous mater comme ça, c’est glauque.

Il la regarde un instant, de haut en bas. Sourire carnassier aux lèvres.

- Je plaisante pas, arrête de nous mater et trace ta route, t’as aucune chance.

- C’est ta soeur qui t’envoie, c’est ça ?

Elle rit. Pour faire croire à sa soeur qu’elle flirte.

- J’suis une grande fille, gros crétin, j’ai pas besoin de chaperon. Alors avec ta meute, allez voir ailleurs au lieu de faire vos gros lourds.

Il ne sourit plus, le viril reproducteur à l’instrument en feu. Il grogne sous ses lèvres, le regard vrillant d’une Turner à une autre. Josephine s’apprête à s’en retourner lorsqu’il hurle dans son dos. Le cri ne parvient pas jusqu’à la table au loin, mais seules les oreilles de l’augure le perçoivent. Un cri ou une pensée ?

C’est ta soeur que j’vais baiser, dans c’cas.  

- T’as dit quoi, là ?

Le poing fuse, explose un nez sous des gerbes de sang. La hurleuse en rage.
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