Vivre à Malfearn
Le Phare
Porteur de lueur
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MALFEARN
Juchée entre landes et océan, Malfearn veille, étrange et biscornue dans la pénombre. Nimbée d’une perpétuelle brume matinale, fracassée par les vents, et demeure pourtant. Droite et inébranlable. Elle est réputée pour sa tranquillité, son charme rustique presque touristique. Pour l’atypie qui l’habite. Celle qui fait couler l’encre, trembler dans les lits et voyager les plus curieux des badauds.
01. LA VILLE
La bourgade a su garder son allure d’antan. Autrefois simple village, elle a su prospérer par son histoire et ses commerces. Le temps y est peu clément et les saisons rudes. Pour autant, elle fait le bonheur de ses habitants de longue date et a vu se perpétrer familles et fortunes. À Malfearn, tout le monde ou presque se connaît.
Les rues y sont étroites, les façades de pierres brunes et les portails en fer forgé. La nature y est prospère, sauvage, la fumée blanchâtre s’élève des cheminées dès l’hiver venu. Quelques minutes de marche à peine et vous voilà au bord des falaises. L’herbe grasse, les plages de roches accablées par les remous. Malfearn a quelque chose de féérique.
La ville est connue pour sa pêche et son exploitation de laine. Les troupeaux de moutons sont légion dans les alentours et offrent aux éleveurs une confortable notoriété. La quiétude des lieux et la nature environnante ont permis à des retraites et autres cures de bien être de voir le jour, apportant son lot de touristes par la même occasion. On qualifie volontiers l’endroit de spirituel et mystique. Idéal pour se retrouver et prendre le temps d’un nouveau départ. L’institut Greenfield vit le jour en 1972 pour répondre à ce nouvel engouement.
Tout n’est pas au goût des locaux. Certains tiennent à leur isolement, voient d’un mauvais œil ces étrangers arpentant leurs terres sans vergogne.
Ils y viennent aussi pour les mauvaises raisons. La curiosité malsaine face à l’étrange. Précédée par sa réputation, Malfearn est le théâtre d’évènements macabres. Coups de folie, disparitions, suicides et autres phénomènes inexpliqués. De quoi attirer les fouineurs. Bien sûr, les opportunistes y voient l’occasion idéale et les commerces obscurs fleurissent à la hâte, proposant amulette et séances d’utilité douteuse. Les explorateurs et passionnés de frayeurs se plaisent à explorer les environs à leurs risques et périls.
Tout ceci, bien sûr, ne sont que de simples rumeurs. Des racontars de vieux superstitieux, des histoires pour effrayer les enfants.
Riche de son histoire, Malfearn dénote, Malfearn fascine. Qui sait les secrets qu’elle dissimule entre ses ruelles alambiquées et ses charmants sourires. Qui sait ce qui, une fois la nuit tombée, se glissera dans votre chambre.
02. RÉGION
Malfearn est située au bord de la mer celtique dans le comté du Pembrokeshir, au sud-ouest du pays de Galles. Le climat y est venteux, l’air marin omniprésent. Si ce n’est le bord de mer bien souvent agité, la ville est aussi cerclée de paysages verdoyants et désertiques. Des bois épais et insondables complètent ainsi le tableau sauvage de l’endroit.
Nombre d’animaux marins ont trouvé refuge dans les environs. D’innombrables oiseaux et plus précisément des colonies de macareux. Des marsouins, phoques et dauphins y sont observables à l’état sauvage.
Les falaises sont abruptes, faites de roches grises et d’herbe verte. Les remous sont brutaux, le temps rarement à la baignade. Les champs et sont légion et les fermes, habitées comme en ruines, clairsèment le chemin jusqu’à Malfearn. La région est magnifique, prisée pour ses décors naturels et son air pur. Poussez à quelques kilomètres de la ville pour entrer à Sheperd's Garden, village typique et reculé en apparence, abritant en vérité les quartiers des Hurleurs du coin.
03. Mœurs & Coutumes
Les âmes, comme les visages, sont dures à Malfearn. L’ancien village de pêcheur, bien qu’adapté aux évolutions de la société, n’a pas oublié ses traditions. La vie y est simple, on existe au gré des saisons en harmonie avec la nature.
Si les vieilles générations ne voient pas toujours toutes ces nouveautés d’un bon œil, la jeunesse de Malfearn relève d’inventivité pour dynamiser leur ville tout en gardant en tête les croyances héritées de leurs aînées. La population s’étant diversifiée avec le temps, la religion catholique a encore la part belle dans la communauté, mais diverses associations locales proposent des espaces et groupes dédiés aux autres pratiques.
Des disquaires, libraires et quelques projections de films fleurissent entre les antiquaires et poissonniers. Le Maire semble avoir à cœur de moderniser la ville sans jamais oublier ses origines. Les légendes urbaines et célébrations locales vont bon train. L’hiver venu, on allume de larges bûchers sur la place centrale, l’alcool coule à flots et le bal populaire bat son plein. Au solstice d’été, les rues sont parsemées de fleurs et les marchés nocturnes éclosent.
À Malfearn, on aime les bonnes choses. L’alcool, certes, mais aussi les produits locaux, les repas partagés et préparés maison. Tout n’est pas idyllique, bien sûr. Quelques trafics ont cours dans les rues. Les plantes abondantes et champignons des environs font la part belle aux décoctions diverses vendues à prix d’or sous le manteau.
N’oubliez pas pour finir que nous sommes en 1994. Exit les téléphones portables et consorts. Les cabines téléphoniques se dressent dans la rue, les combinés fixes trônent dans les salons. Les ordinateurs, bien qu’existants, sont dédiés aux passionnés. On écoute des disques vinyle, des cassettes, on regarde la télé cathodique et on se promène avec un walkman. Le soir, on écoute la radio ou on attend le film de la soirée. Pas de réseaux sociaux, on communique par lettres, téléphone ou tout simplement en bas de la rue.
Quelques bus rallient Malfearn et le reste de la région.