Maelström
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Déception (pv Mateo)

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L'Ancien
L'Ancien
Il a bien fallu sortir de la demeure. Encouragé, voire trainé par une Morel soucieuse de corriger les turbulences entre le fils et le père. Pour elle, il a bien voulu acheter la maison. Pour elle, il a bien voulu quitter ses terres fertiles et la grande ville pour s’enterrer ici, dans une autre partie du Pays de Galles, toujours plus grisâtre solitaire et pénible. Pour elle, il a bien voulu échapper à ses promesses et parcourir les rues difficiles de la ville.

Mais voilà la vieille ville, ses pierres, ses regards et l’odeur crasseuse de l’huile. Un garage. De toutes les voies que celui-ci pouvait choisir, c’est donc un garage. Et cela l’agace, fortement. Morel a tenu le secret aussi longtemps que possible, sans même avoir besoin de lui mentir. Elle est absente, piteuse décision. La Nuée aurait pu jouer les arbitres. Adoucir les discours de chacun. Mais elle est sans doute éreintée des faux-semblants.

Une voiture git là, carcasse vrillée par les années à la peinture disparue. Le moteur est à côté, objet de nombreuses observations. Il tente sans doute de réparer cette immondice. Ce que l’humain a fait de pire en matière de mouvement. L’essence, la turbine, le bruit, la pestilence. La pollution. Tout ce qu’il exècre. C’est venu avec les trains. Cela termine avec les avions. Fort heureusement ils sont loin de tout aéroport.

Seuls les bateaux ont encore sa patience. Mais aujourd’hui on troque les traversées aux croisières.

Son regard bleu se lève. A l’étage, un domicile. Il devrait sans doute sonner, s’annoncer, n’en fait rien. Ne tâchera pas non plus de grimper comme un singe. Il repose dans son manteau, le col à son menton, les cheveux blonds détachés. Profil juvénile mais sévère, aux mains gantées. Un plaid sur ses genoux. Hors du froid humide qui lui donne envie de s’élever.

Attends le mouvement, la présence.
La barbe.

Et clame sans cri avec la raideur du père froissé : « Il t’a fallu choisir un métier où abimer tes mains, bien évidemment. »
Mateo Fajardo
See the unseen
Mateo Fajardo
Il y a la vieille ford à désosser pour les pièces, voir s’il n’y a pas matière à remplacer l’alternateur de sa voisine au passage qui pourrait se vendre à un prix pas dégueu. Surtout qu’ils ne sont pas trop regardant par ici et que plus d’un habitant se contente de vouloir un véhicule pour aller faire les courses et rendre visite à de la famille dans les villages des alentours. Tu n’as pas de clients, aujourd’hui. Et t’es même supposément fermé, mais tu as manqué de temps cette semaine pour tout mener à bien et tu n’as rien de prévu aujourd’hui pour te faire lâcher le garage.

Et puis dans l'auto-entreprenariat, on apprend vite à ne pas trop regarder ses heures afin de mieux faire prospérer les affaires et au change, il y a de quoi faire une belle entrée d’argent si tu peux réanimer cette voiture et vendre les pièces encore bonnes de l’autre. Alors bien sûr quand la voix s’élève, tu as les mains graisseuse d’huile, un lacet détaché et tu sursautes tellement que tu te cognes le fond du crâne en te redressant.

Ving-cinq ans que t’as pas entendu cette voix, mais tu la reconnais comme si le temps n’avait eu aucune emprise. Et c’est un peu le cas, vu la silhouette vingtenaire auquel tu fais face, calé dans un fauteuil roulant, l’expression sévère et mécontente. Tu le fixes, abasourdis, pâle comme si tu avais vu un fantôme -ce qui est faux, puisque tu en vois régulièrement sans que ton sang déserte ton visage pour autant-. Et tu as l’impression d’être à nouveau un gosse pris en faute, comme si Grishka venait d’avaler d’une inspiration vingt-cinq ans d’absence pour te renvoyer à tes 18 ans d’une parole, d’un regard.

Grishka en puissance, quoi.

”...... Holly shit, mais… Mais d’où tu sors, bordel ???

Vingt-cinq ans pour revenir se poser comme une fleur ? Tu l’as cru disparu, puis mort. Et du deuil assourdit par le temps, tu passes à la blessure, nette, comme un coup de couteau qui te grave dans la chair qu’il est peut-être simplement partie sans avoir envie de revenir, sans avoir envie de donner la moindre nouvelle, sans le moindre regard, la moindre considération.

”D’où tu sors…”
L'Ancien
L'Ancien
C’est un homme qui lui fait face. Un homme aux traits durs, à la mâchoire maquillée par une barbe, à la salissure du travail et au regard apeuré puis rageur. Un homme, pas un enfant, pas ce jeune idiot au talent féroce qui s’est déterminé à le décevoir. Un homme qui jure, et Grishka se crispe de plus belle, la mine froissée par ces insultes aussi crasseuses que le cambouis qui orne ses mains. Il n’a jamais supporté les jurons. Le langage, arme des dignes, est le premier fer d’irrespect. Et voilà qu’il en est la cible, lui, son propre père.

Quelle insolence.

Comme à son habitude, Grishka ne répond qu’aux questions qui l’arrangent. Celle du temps disparu, n’est qu’un soupir qu’il préfère passer sous silence. Quelques années à peine, prisonnier, qu’est ce donc réellement face à son âge ? Il en oublie bien sûr la mortalité de Mateo. Ce temps qui, s’il est à demi figé pour le dragon, passe comme un de ces trains hystériques dans le paysage de son héritier.

« Morel m’a dit que tu étais un artisan. » Et dans artisan, il y a art. Métier respectable s’il n’est discutable selon la vocation. Mais il n’y a aucun art à rechaper les pneus et à vidanger les huiles. Il lui en fera la remarque, plus tard, quand cette idiote reviendra à la maison la bouche en cœur, pleine d’espoir sur leur réconciliation. Il doute que Mateo en ait la sagesse. C’est toujours ainsi, avec les enfants.

Car le physique de mâle ne le trompe pas sur la mentalité obtuse qui lui fait face. Mateo demeure ce gamin prompt à le provoquer.

« Et donc, voici ton établissement. » Un regard à la Ford, l’autre aux carcasses. L’odeur est pestilentielle. « Bien. Si tu t’y amuses, tant mieux donc. Tu as l’air d’être en bonne santé. Et épanoui. »



Mateo Fajardo
See the unseen
Mateo Fajardo
Il balaie ta question, comme si elle n’avait pas d’importance. Et c’est peut-être exactement le point qui blesse. Elle n’a pas d’importance pour lui. Qu’importe ce qu’il ait décidé de foutre pendant vingt-cinq putain d’année, ça avait plus d’importance que toi. Et tu ne mérites pas de réponses, tu mérites pas qu’on s’y attarde, tu mérites pas le coup de désinfectant, ni d'entortiller la blessure dans la moindre gaze.

Et t’arrives pas à savoir si c’est lui le connard ou si c’est toi qui a été tellement pénible et chiant que n’importe quoi d’autre était mieux à aller voir. Pendant 25 ans.

Et puis maintenant il vient jeter un coup d’oeil. Et t’as pas besoin de te voir ou de regarder autour de toi pour savoir qu’en plus de ne pas être important, tu es décevant. Tu comprends même pas ce qu’il fout là, si ce n’est qu’il vient te jeter tout ça à la figure.

T’inspires lentement, te demande ce à quoi jouait ta mère en disant a Grishka que tu étais artisan, mais peu importe, vu le résultat.

Ou alors il ne serait simplement pas venu s’il avait su. Et il ne restera pas maintenant qu’il sait. Et putain qu’est-ce que ça te fait mal.

”Ça me rend heureux, si tu veux tout savoir.”

Tu le fixes un instant, interdit, comme face à quelque chose de dangereux. Tu n’as pas peur de lui parce qu’il pourrait te blesser physiquement, mais tu redoutes ses prochains mots, son prochain geste. Une part de toi veut t’accrocher à lui, l’autre veut lui hurler dessus, la dernière voudrait que tu ailles te réfugier à l’étage, hors de porté, pour chialer jusqu’à l’épuisement.

”Je sais que ça te plaît pas comme métier, mais dis toi que si tu repars 25 ans, je serai à la retraite à ton retour. Et après 25 de plus, tu pourras passer sur ma tombe.”

Tu hausses les épaules. Tu penses pas qu’il va rester. Et t’arrives pas à savoir si tu voudrais qu’il reste ou pas. Tu l’aimes même si ça te fait mal.
L'Ancien
L'Ancien
« Penses-tu que je sois ignorant de ta mortalité ? Que je n’y ai pas songé, maintes et maintes fois, quand Morel s’est chargée de te ramener à la maison ? » Grishka hausse un sourcil. La question sonne moins comme une provocation qu’une interrogation étrangement sincère. Mateo semble avoir découvert son humanité comme sa nouvelle passion. Et cela ne sonne pas exactement comme une mauvaise nouvelle, tout comme fait. « Tu as mis à profit ton éloignement. Morel insiste pour dire que c’est une bonne chose. Bien sûr, il y a les monstres qui trainent dans le voisinage… » Il parle bien évidemment des Hurleurs et pince les lèvres. « Une idée censée si on suppose que tu avais tout intérêt à me tenir éloigné compte tenu de notre dernier échange. »

Mateo n’avait certainement aucune envie de le revoir de sitôt et Grishka pourrait respecter cette volonté, disparaitre définitivement, après un dernier coup d’œil sur ce qu’il considère comme sa progéniture, quelle que soit la véritable définition qu’il pose sur ce terme. Héritier, ça, il ne l’est pas. Ni en musique ni en caractère. Peut-être seulement en entêtement.

Ses roues s’avancent, calmement, dans la crasse et la poussière de l’établissement. « Je boirai un thé, merci de me le proposer. » Puisque Mateo tient à ses mauvaises manières. « Avec beaucoup de lait. » L’odeur du cambouis est plus forte à présent, celle de la sueur de Mateo mêlée à la crasse de la mécanique. « As-tu eu le temps de te faire de amis par ici ? Des compagnes ou des compagnons ? »
Mateo Fajardo
See the unseen
Mateo Fajardo
Tu le fixes, fronces les sourcils, un peu décontenancé.

”Attends, tu crois que j’ai finis près d’un village de hurleurs parce qu’on s’est prit la tête il y a 25 ans et que je voulais te tenir loin de moi ?”

Tu le fixes, halluciné.

”Mais t’es complètement déconnecté, bordel. C’est pas moi qui tente de te tenir loin, c’est toi qui m’a abandonné. Je t’ai saoulé une fois de trop, tu t’es barré en faisant le mort pendant 25 ans et maintenant tu te pointes pour regarder comment j’ai tourné et visiblement c’est pas à la hauteur de tes espérances, mais comme ça l’a jamais été je vois pas qui en serait étonné.”

Tu crois pas que Grishka puisse être satisfait de toi peu importe ce que tu fais. C’est comme un objectif que t’as voulu atteindre par le passé avant de réaliser que c’était impossible et douloureux à poursuivre.

T’inspires un coup avant de grimacer à ses mots, hésites… Puis tu te dis qu’à ce stade, autant lui montrer ton appartement, peut-être parvenir à discuter de façon… plus posé qu’au milieu des caracasses de voitures dans un environnement qui, de toute évidence, le débecte.

”Tu veux monter chez moi pour le boire? L’escalier est assez large pour ta chaise…”

Tu ignores pour le moment la question sur les amis et partenaires de vie. T’es pas rendu là. Et t’es perdu face à la situation.
L'Ancien
L'Ancien
« Tes certitudes m’attristent Mateo. Je n’ai jamais pensé que tu me décevrais. Mais tu l’as fait volontairement, en sabotant ton examen. Ce qui t’enchantait c’était de me prouver que tu ne pouvais me contenter. Et tu as réussis à le faire, il est vrai. J’étais fâché. Que tu aies fichu en l’air ton talent. »

Grishka s’avance vers l’escalier, en avise la largeur, frôlant les véhicules stationnés dans le garage avec un air de dédain. Et finit par bloquer les roues, d’un geste sec, avant de se redresser péniblement. Son corps marque les années, peu à peu. Et ses pieds l’élancent douloureusement, les écailles s’enfonçant dans ses talons, les os déformés de sa véritable apparence.

« Aide ton père. » Qu’il ordonne plus qu’il ne demande avant de se rattraper maladroitement sur la rambarde. Ses lèvres se plissent. Son souffle se fait un peu plus rapide. Mais le dragon en lui reflue peu à peu, le laissant sous cette apparence humaine, les tempes à peine plus humides d’une sueur de douleur.

« Je ne t’ai pas fui pendant 25 ans. On m’a tenu éloigné, quelques temps. Puis j’ai préféré te laisser ta liberté. N’était ce pas ce que tu souhaitais ? Ai-je encore mal compris, Mateo ? »
Mateo Fajardo
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Mateo Fajardo
”... J’avais pas envie de te décevoir. J’en pouvais juste plus d’essayer de te rendre fier sans que ça fonctionne. Ça me rendait malheureux.”

Tu le suis… À comme réflexe d’essayer de le rattraper quand il se lève, comme si tu pensais qu’il allait tomber, mais il tient et tu t’arrêtes avant de le toucher, interdit, essayant de comprendre ce qu’il se passe vraiment. Les unseelies ne peuvent pas être blessé de façon définitive, pas de sorte qu’ils aient besoin d’un fauteuil, pour ce que tu en sais. Et Grishka tient sur ses jambes même si ça ne semble pas agréable. L’ordre ne te dérange même pas et tu viens glisser son bras sur tes épaules alors que ton bras s’enroule autour de sa taille pour l’aider à monter.
Ses mots portent ton regard sur lui, assimilant un instant ce qu’il te dit. On l’a tenu éloigné?

”... Je…” Tu cherches tes mots, hésites…: ”... J’aurais voulu qu’on ait l’équilibre pour que tu sois là et que j’ai quand même de la liberté… C’est… Tu m’a manqué et je savais pas si tu étais mort ou si tu voulais juste plus entendre parler de moi.”

T’as pas envie de te brouiller avec lui à nouveau. Pas envie qu’il parte non plus. T’es plus ce gamin d’autrefois. Et il t’a tellement manqué.
L'Ancien
L'Ancien
« Mais tu m’a déçu. Cet examen était important. J’aurais préféré que tu me dises clairement que cela ne t’intéressait plus plutôt que de faire ce que tu as fait. J’en ai entendu parler, après. J’ai distingué de la moquerie dans les propos que l’on tenait à ton sujet. Et cela m’a mis en colère. Contre eux, contre toi et contre moi. »

Le bras de Mateo s’enroule autour de sa taille et l’aide à se maintenir dans les escaliers. La douleur est une donnée absente à cet instant mais ses articulations malmenées par le changement peinent à répondre. Il lui faut beaucoup d’effort pour plier les genoux, gagner l’étage et son souffle, plus court, son front ceint d’humidité, trahissent soudainement son étrange vulnérabilité. Comme si quelque chose, sous son visage étrangement parfait, tentait de palier à la frustration de son inefficacité et désirais à tout prix reprendre le contrôle.

« Mais j’ai peu d’espoir concernant notre équilibre. Morel a toujours tenu le rôle du lien entre nous. J’ai des difficulté à m’exprimer sur votre plan émotionnel et tu attends de moi que j’agisse comme un humain. C’est incompatible. Seulement… » Il recule un peu, le contemple, ce visage d’adulte qui semble lui cracher au visage sa propre jeunesse figée dans la glace. « Je le regrette. C’est cela que je voulais t’exprimer. Et cela… me touche, que je t’ai manqué. J’ai parfois pensé à toi. »

Il ne se rend pas compte d’à quel point ces mots secs peuvent pourtant être insultant. Grishka inspire l’atmosphère plus intime de ces quartiers personnels. « A vivre ainsi au-dessus de ton établi il règne une odeur de gasoil. C’est à se demander comment tu fais pour ne pas tourner de l’œil. Vis tu seul ? As-tu trouvé quelqu’un ? Morel m’a dit que tu avais parfois… des relations mais je ne m’y suis pas attardé. Je ne pense pas que cela soit une très bonne idée pour toi. »
Mateo Fajardo
See the unseen
Mateo Fajardo
Tu l’écoutes en silence. Et tu ne sais pas comment cela te fait te sentir. Qu’on ait pu se moquer de toi et que ça ait mit Grishka en colère. Contre eux, toi, mais aussi lui. Et tu comprends mal en quoi lui serait en colère contre lui-même, mais tu ne tiens pas vraiment à avoir la réponse, là maintenant. Tu as le sentiment qu’elle pourrait t’être absolument désagréable.

”Je suis désolé de t’avoir déçu avec cet examen.”

Tu peux lui concéder ça. C’était sans doute une bêtise, surtout maintenant que tu peux y poser un regard mature. Toutefois, tu choisis aussi soigneusement tes mots parce que tu n’es pas désolé de chaque déception que tu lui occasionnes. Tu n’es pas désolé d’être toi, pas désolé du chemin que tu as décidé de faire dans la vie.

Tu l’aides à monter marche par marche. Et tu te rends compte que si l’eau à coulé sous les ponts pour toi, c’est aussi le cas pour lui, quand bien même le temps glisse sur son dos sans sembler y avoir prise, c’est faux. Les mesures sont différentes, mais elles sont là, trompeuses sous son aire juvénile.

La suite est désagréable et non. Un peu douce amère et tu sais qu’il y a plusieurs années, tu t’en serais offusqué, mais pas là. Tu sais que Morel s’est enroulé autour de toi et a fait de toi le centre d’un bout de son univers comme les unseelies peuvent le faire et même si tu sais que ce n’est pas très sain, ça a été ta bouée de secours et tu t’y accroches toujours. Tu seras à jamais son chiot recueilli qu’importe que tu ais 6 ou 90 ans et tu t’y fais bien tout en sachant qu’elle passera à autre chose quand tu mourras. Grishka c’est… Autre chose. Il ne t’a pas choisis comme Morel l’a fait et si tu as fini par susciter son intérêt -ce que tu as parfois du mal à t’expliquer vu comment votre relation était et est toujours chaotique- ce n’est pas la même chose. Même si tu aurais voulu plus, même si toi, tu t’es attaché comme ce gosse en mal d’amour que tu étais et que t’es peut-être toujours, malgré tout.

Et tu peux probablement pas t’attendre à mieux qu’il ait parfois pensé à toi pendant les 25 dernières années. Mais il regrette de ne pas pouvoir te donner ce que tu veux. Et est touché de t’avoir manqué. Et tu te demandes ironiquement si c’est pas la première fois qu’il te dit quelque chose d’aussi humain.

”Morel est pas mauvaise pour faire le lien. Et je sais que tu n’es pas humain. J’ai peut-être eu du mal à comprendre que Morel était plus doué que toi pour faire comme si.” Tu hésites un instant: ”J’imagine que c’est plutôt pas mal. Que t’y ai pensé et que tu sois là, même si tu détestes les garages.”

Tu l’aides à marcher jusqu’à ton divan pour qu’il puisse s’y asseoir… Et hausses les sourcils.

”Je passe ma vie le nez dedans, ça sent beaucoup?”

Tu souffles légèrement, dubitatif.

”Je vis seul. J’ai eu quelques relations, plus ou moins longues, oui. Et pourquoi tu crois que ça ne serait pas une bonne idée pour moi?”

Tu veux l’entendre t’expliquer ça, sincèrement. Tout en ayant une petite pensée pour un éleveur de mouton particulièrement craquant.

”Tu prendrais quelque chose à boire?”

Oui, tu sais avoir de bonnes manières.
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