Vagabondages
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Le Vagabond
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LE VAGABOND
UNSEELIE
01
La surface
TW : VIOLENCE, ÉPIDÉMIES, MEURTRES, SUICIDES, MORT, HYSTÉRIE COLLECTIVE
- Identité : On m'a donné beaucoup de noms, mon amour. Une voix douce, comme la tienne, dans un anglais archaïque que plus personne ne parle aujourd'hui. Un prénom comme un autre qui devrait m'appartenir mais duquel j'essaie de m'ébrouer. Mon vrai nom n'est que chaos. Peste. Famine. Guerre. Angoisse. Hystérie. Délire. Folie. Il s'est perdu au travers des siècles. On m'a surnommé Baphomet, une fois. J'ai ri. Oh Dieu que j'ai ri! On m'a appelé Mari Llwd, un soir et j'ai continué à porter son spectre, de maison en maison. Je ne suis que le Fou, vraiment. ton fou. Fou de toi. Je ne suis qu'un vagabond, sans toi. Rien qu'un Vagabond. Mon vrai nom, je te le donnes. C'est ce que j'ai de plus précieux. Garde-le. Ce sera notre secret. Juste à tous les deux.
- Âge : Je suis l'enfant de la Grande Peste. De la famine. Et de la guerre de Cent ans. Je suis le fruit du désespoir. Une femme fiévreuse et squelettique m'a donné naissance dans ses propres souillures pestilentielles, dans une écurie abandonnée, avant de rendre l'âme. Je ne devais pas lui survivre. Ils ont chanté mon miracle et ils m'ont donné à Dieu, pour le servir. S'ils avaient su... On me donne vaguement la trentaine, maintenant.
- Alignement : Unseelie - Séraphin
Suis-je un monstre, à tes yeux? Jamais au grand jamais, je n'ai versé le sang d'un autre être, Heledd. Jamais. Je ne fait que passer. Je ne fais que murmurer et chanter. Les hommes prennent ce qu'ils veulent de ma présence. Tout est au fond d'eux. Il ne suffit que d'écouter. Ils entendent ma musique à leur manière et la transcende d'une beauté infinie. Ne vois-tu pas? Je les fait danser, c'est tout. - Origines : Je suis né ici. Suis-je réellement gallois? Je suis une offrande de la guerre, je te l'ai dit. Sans doute le fruit de la semence d'un mercenaire. Écossais, irlandais, anglais... Francais ou germanique. Peu importe. Mes origines ne sont que la folie de grandeur des hommes.
- Ardeurs : Je suis tout et je ne suis rien. Je suis l'étincelle. Je suis le catalyseur. Suis-je vraiment un homme pour toi, Heledd? Vraiment? Alors je suis un homme, si tu en décide ainsi. Je serai femme quand tu me voudras femme. Je croyais que les corps n'étaient beaux que quand ils dansaient. Quand ils frémissaient, quand ils hurlaient, quand ils s'agitaient. Tous les corps, vraiment. Ils étaient si beaux ainsi! Si beaux... Et puis, je t'ai vue, toi, au travers de cette grande danse macabre qu'était la guerre. Je t'ai vue toi et il n'y a plus que toi.
- Occupation : Je serai à jamais barde, mon amour. Un mendiant, sa flute et son luth, couvert de la suie, de la boue et du sang des chemins, offrant sa musique à ceux qui sont prêts à l'écouter.
- Altérité : Tu me connais tout entier, Heledd. Je sens encore tes doigts fins dans mes cheveux rougeoyants, sur mon visage trop maigre, sur ma peau tachetée de rousseur, sur les lacérations du cuir et les brûlures du passé. Sur mon intimité. Pour toi, je suis la vie. Je suis la Liberté, loin de tes chaînes. Je suis l'Amour. Toi seule est capable de soutenir mon regard. Ce regard d'ambre, d'orage et de feuillage est peut-être un peu lumineux. Mes iris emprisonnent le peu de lumière de la nuit, parfois. Et mes pupilles ne sont pas vraiment rondes, n'est-ce pas? Elles sont comme celles des chevaux. Mais il suffit de sourire, pour le cacher. Et tu aimes mon sourire, je le sais.
Seras-tu assez forte pour me regarder vraiment, lorsque je te montrerai mon autre forme? Je suis la Mort. La Mort que l'on rencontre sur les champs de bataille. Ces carcasses de chevaux et de soldats entremêlées pour l'éternité que l'on trouve à moitié dévorées par les corbeaux et le temps... Les vers qui grouillent par centaines, la vermine pleine de puces et de maladies qui ronge et qui ronge pour se nourrir, pour survivre au travers de moi... Ils dansent, à leur façon. ils sont à jamais prisonniers des lambeaux de chair de ma cage thoracique. Ne vois-tu pas, ma douce? Je suis aussi la vie. - Foyer : Je suis de nulle part et de partout. Une maison abandonnée, pour une nuit. Un foyer chaleureux pour l'autre. Demain, ce sera autre chose. Peut-être que le boulanger me donnera un coin où dormir, en échange d'un peu de travail?
- Train de vie : Qu'est-ce que l'argent, Heledd? T'a-t-elle rendue heureuse, cette situation stable avec ton boucher? Je n'ai besoin de rien, moi. Que de mes rires et un peu de chaleur. Un peu d'horreur. Tu aurais dû m'écouter. Tu aurais dû me suivre. Tu le regretteras Heledd, un jour. Je te le promets.
02
eaux claires
Très Charismatique
Bon vivant
Manipulateur
impulsif
Joueur
Intelligent
passionné
bohème
rancunier
chaotique
- Ce sont mes vagissements, à ce qu'on dit, qui ont alerté ce qu'il restait du village. Les hommes m'ont trouvé entre les cuisses flétries et poisseuses d'une morte et les excréments de cheval. Ils m'ont baptisé, certains de m'enterrer aussitôt aux côtés de ma génitrice. Mais c'est oublier ce que je suis. J'étais une bouche de plus à nourrir alors ils m'ont vendu aux moines. Souvenirs doux-amers de bonté toute paternelle, de chants, de lumière, de travail, de prière et de pénitences. Le tranchant du fouet contre ma peau d'enfant. Pour mon bien, vraiment. Prier et châtier devait me libérer du mal qui me rongeait la tête et le corps. Mais c'est moi qui leur aie apporter la paix, quand l'enveloppe que tu as aimée s'est rompue, pour la première fois. Cette paix que tous aspirent quand il n'y a plus rien pour arrêter les pulsions. Qui d'entre eux à mis le feu à l'autel? Je l'ignore. Ils ont continué à s'aimer, à boire, à s'entre-tuer et à danser, jusqu'à ce que le feu les consument. Je suis resté jusqu'à la fin. Jusqu'à ce que les flammes me lèchent la joue. Et je suis parti.
- Les routes sont les vraies écoles de Dieu. J'y ai appris sa musique toute particulière. Le son des sourires, la mélodie des rires, les murmures de la maladie et de la vieillesse, le crescendo de l'existence et le vacarme de la violence. Tout à sa partition, vraiment. Il ne suffit que d'écouter et d'en jouer la première note. J'ai marché de ville en ville. De contrées en contrées, pour emmener cette musique. Ces chants de putréfaction et de renaissance. Ils m'ont souvent pris pour un mendiant. Pour un coupe-gorge. Pour un pauvre saltimbanque. Parfois, ils m'ont roué de coups. Ils m'ont enfermé. Ils m'ont enchaîné. Ils m'ont laissé pour mort. Et parfois, ils m'ont ouvert la porte, me partageant ce qu'ils avaient... Leurs maigres pitances, un coin sec où me reposer et leurs secrets. Moi, en retour, je leur donnais ce que j'avais de plus précieux. Des nouvelles des bourgs voisins, mes rires, mes sourires, ma chaleur et ma musique.
- J'ai vu le monde changer, s'embellir, s'enlaidir et retrouver à nouveau sa grâce. J'ai vu les empires se détruire, les peuples se lever et les rois tomber. J'ai vu les cathédrales se construire et bruler. J'ai vu le monde s'entre-déchirer pour un Dieu ou un autre. J'ai vu les inventions de toutes sortes émerger, pour éradiquer la maladie, pour améliorer notre existence. J'ai vu ces mêmes inventions se corrompre à la musique de l'argent et du pouvoir pour tuer encore et encore. J'ai vu de beaux jeunes hommes mourir, transi de froid en France, dans leurs tranchées, convaincus de servir une patrie qui les avait déjà oubliés. Mes berceuses n'ont jamais su complètement les apaiser... Alors que j'ai erré dans la destruction de la deuxième guerre pour reprendre mon travail sur mes terres natales. Je connaissais la douleur. Celle infligées par le fouet. Par le feu. Par les coups. Celle infligées par les lames d'argent des Hurleurs. Mais pas celle de l'explosion d'une bombe. Quand ils m'ont trouvé, ils ont cru sauver un de leurs soldats. Quand j'ai ouvert enfin les yeux... c'est sur toi qu'ils se sont posés. Toi, vêtue d'une robe blanche déjà tachée de sang, les traits tirés d'épuisement, tes cheveux bruns s'échappant d'un chignon fatigué et les yeux déjà rougis des morts que tu avais dû endormir, avant moi. Tu me fredonnais doucement, en caressant les cheveux. Tu as soutenu mon regard et tu m'as souri. As-tu senti, toi aussi, que nos destins étaient à jamais scellés?
- Oh! Ces nuits où tu venais me border, juste pour me lire tes passages français préférés, tu t'assoyais à mes côtés juste pour discuter, pour fumer une cigarette. Tes joues rougissaient dès que tes doigts effleuraient les miens. Tu aspirais à la beauté, à l'art et au théâtre. Tu rêvais de Paris, de MontMartre et de lumière. Tu rêvais de voyager. Tu rêvais de liberté. Tu avais 19 ans. Tu t'étais mariée à la hâte, juste avant le début de la guerre. Brian. Un brave garçon, tu disais qui aurait une belle situation après la guerre, dans le Kent, en Angleterre. Tu ne cessais de le répéter. Qui essayais-tu de convaincre? Nous avons fait l'amour dans l'infirmerie, cachés par un simple drap. Les soldats sont restés silencieux, alors que tu criais mon nom. Mon vrai nom. Je me suis figé. J'ai eu peur, Heledd, je l'avoue. J'ai eu si peur. J'ai eu peur de moi, j'ai eu peur de nous. C'était la première fois que je ressentais cela, tu comprends? Cette douleur à la poitrine. Cet étourdissement. Cette chose étrange qui dansait, avec la vermine prisonnière de mon ventre. Tu sais bien que je n'aurais pas pu rester au même endroit trop longtemps. Alors je suis parti.
- Je suis allé en France m'abreuver de tes poètes chéris. J'ai essayé de t'oublier. D'oublier cette chose qui ne me quittait plus. Je me suis même installé, un temps, certain que ma mémoire t'effacerait. Dans une petite ville du sud. Je ne me souviens plus du nom, aujourd'hui. J'ai appris à pétrir le pain. J'ai compris ce qu'était véritablement l'ennui et ton absence. Comment tous ces gens faisaient-ils pour vivre une existence aussi grise? Alors je leur ai donné tout ce que j'avais. Du pain. Et la liberté d'être, sans regrets, sans morale. Ton souvenir me hantait et détruisait tout. Tout Heledd. Je ne souviens plus du reste. Juste de la croisée des chemins et de la danse des hommes. J'ai erré, erré et erré jusqu'à entendre ta voix, dans une petite ville du sud de l'Angleterre. Tu étais là, Heledd. Devant moi. Est-ce là que j'ai réalisé les saisons écoulées? Le temps me trahissait à travers les petites rides, au coin de tes yeux. Il me poignardait de ces rares cheveux blancs, qui apparaissaient dans ta chevelure d'ébène. Il me tuait de tes prunelles amères et fatiguées, au travers de tes seins lourds d'avoir allaité et de ton dos courbé, à force de travailler. Tu étais belle. Si belle encore. Je t'ai demandé de me suivre, en pleine rue. Devant un adolescent hideux et méfiant et autre petit garçon, de la même engeance. Méchants de t'avoir volé tes rêves et tes voyages. Je t'ai demandé de me suivre et tu m'as dit de t'attendre, devant la vieille grange.
Nous sommes partis. - Nous nous sommes rendus jusqu'à la mer, à l'Ouest. Jusqu'à nos terres natales, à tout les deux. Une petite bourgade nommée Malfaern. Te souviens-tu comment tu la trouvais jolie? Nous nous sommes trouvé une chambre. Et je t'ai aimé, Heledd. Je t'aimé jusqu'à la nuit, je t'ai aimé jusqu'à l'épuisement, jusqu'à nous rompre de sommeil. Et je t'ai aimé encore. Et encore. Nous nous sommes reclus des semaines, des mois dans ce cocon d'amour. Et j'ai décidé de te montrer mon autre visage. Et c'est toi, cette fois-ci, qui est partie. Pourquoi, Heledd? Pourquoi? Ne suis pas celui que tu aimes? N'as-tu pas compris? JE SUIS LA VIE. Reviens-moi. Reviens-moi, je t'en prie.
- Noël. La Noël n'est plus ce qu'elle était jadis. Comment puis-je te décrire ces festivités? Cette abondance de nourriture après la pénitence, tout ce vin et tous ces excès, dès la Messe de Minuit terminée? 12 jours. Nous fêtions 12 jours jusqu'à ce que les corps tombent. Non, il n'y avait pas autant de lumières, je te l'accorde. Mais j'aimais Noël. Vêtu d'un drap blanc, de fleurs et de jolis rubans, les portes s'ouvraient au son de mes couplets. Elle ont cessé de s'ouvrir complètement au fil des siècles pour rester définitivement closes, après la Deuxième Guerre. Les gens ne parlaient plus la langue. Ils ne connaissaient plus la chanson. À combien de portes ai-je cogné, ce soir là? La tempête faisait rage, la pluie m'inondait. Mes rubans pendaient mollement, mes fleurs étaient fanées et mon drap, souillé de boue. Ils m'ont ouvert en chantant, en me répondant. Ils m'ont accueilli, ils ont fait de moi leur frère, ils m'ont nourri. Ils m'ont donné un drap immaculé, couvert de jolies dentelles. La petite fille a séché mes larmes. Elle a mis de nouveaux rubans, les lys et les roses de sa mère, dans ma chevelure de feu. Je lui ai appris ma chanson. Ils ont ouvert une bouteille d'hydromel et m'ont abreuvé de lait. Ah! L'ivresse! J'ai réussi à t'oublier, un moment. Je devais les remercier. Alors je leur ai offert un aperçu des Messes de minuit et des festins de mon enfance. Ils ont chanté, ils ont dansé, bu et mangé jusqu'à ce que les corps se rompent, jusqu'à ce qu'ils s'endorment. Et je suis parti.
- Je pense beaucoup à cette petite fille, Heledd. Elle te ressemblait, avec ses cheveux sombres et la forme de ses yeux. Ses lèvres. C'aurait pu être notre enfant. Notre fille, si tu étais restée, Heledd. Je suis retourné te voir, dans le Kent, en Angleterre. Lorsque j'ai vu les restes fumants de la boucherie de ton mari... j'ai compris. J'ai compris que tu m'avais quittée pour de bon en emmenant une part de moi et de ma musique avec toi. Que je serai toujours là dans ton coeur. Dans ta tête. Il ne me restait plus rien, ici. Il ne me restait qu'à traverser l'océan et à parcourir ces chemins que je n'avais jamais eu le courage de fouler.
L'Amérique. - VARIA : Grand et maigre, avec les quatre membres juste un peu trop longs, pour le fin observateur. Il bouge avec grâce, comme un cheval sauvage. il a les cheveux d'un roux incroyable et un sourire vraiment magnifique - a une légère marque de brûlure sur la joue droite - fait de petits boulots de ça et là en échange d'un toit, il peut s'agir d'un simple lit ou d'un peu de foin dans une grange, il n'en a cure. Il préfère dormir à la belle étoile. - s'est fait refaire un luth. Un vrai. On le voit souvent en jouer ou jouer de la flûte traversière, qu'il adore. - adore l'hydromel et son ivresse et porte très peu d'intérêt pour la nourriture. - aime se coiffer de fleurs, à l'été et au printemps - s'habille d'un vieil imperméable et des les vêtements qu'il trouve. Souvent usés ou élimés. - Charmant avec tout le monde, les enfants l'adorent, les animaux, beaucoup moins. Il les laisse tranquilles. Après tout, ce sont eux aussi des créations de Dieu, comme lui. - Strasbourg et Pont-Saint-Esprit font partie de ces villes qui ont pâti de sa présence, pour ne nommer que celles-là.
Pour tous. Que représente Malfearn aux yeux de votre personnage ? Quel est son ressenti face au surnaturel et aux évènements étranges de la ville ?
Te souviens-tu, Heledd? Te souviens-tu à quel point tu trouvais cette petite jolie? Avec ses maisons de pierres et ses plages infinies. Tu aurais pu y rester toute ta vie, c'est ce que tu m'as dit. Tu ne portais pas attention aux murmures, tu ne portais pas attention aux rumeurs. Ni à leur noirceur ni aux temps qui égrenaient les heures. Tout ce qui comptait, c'était toi, ma musique et moi.
Et c'est encore tout ce qui compte pour moi, 35 ans plus tard.
Pour les Augures & Unseelies. Comment votre personnage perçoit-il son état ? Comment vit-il son rapport au paranormal et comment se manifeste son étrangeté/pouvoir ? Quels sont ses rapports aux humains lambda ?
Pourquoi es-tu partie, Heledd? Je croyais que tu savais. Je croyais que tu avais compris. Ce n'est qu'un corps comme un autre, mon amour. Comme le tien, lorsque tu ne seras plus. C'est tout. Je suis la Mort Noire. Je suis la Guerre. Je suis Folie. Je suis la Vie qui reprend ses droits. Je suis Eux. Je suis toi. La beauté transcendante de la création de Dieu. Le cycle éternel. J'aime les hommes de tout mon coeur. Jamais je ne leur ferai du mal. J'aime les voir danser, les voir festoyer, les voir succomber aux instincts qu'IL leur a donné, tout simplement. Ne vois-tu pas combien ils brûlent d'amour, ainsi? Comment ils sont beaux?
03
Eaux profondes
NOTEZ ICI CE QUE VOUS SOUHAITEZ SUR VOTRE PERSONNAGE. DES ANECDOTES, UNE BIOGRAPHIE, UNE CHRONOLOGIE, DES SCÈNETTES, ETC. LE TOUT DE LONGUEUR QUE VOUS VOULEZ. VOUS ÊTES TOTALEMENT LIBRE.
Le camionneur donne un dernier coup de volant et, avec une lenteur infinie, arrête son 18 tonnes. L'arbre magique, accroché à son rétroviseur danse doucement, souvenirs de fêtes passées depuis des mois déjà. Je souris. J'aime l'odeur du sapin. Il me fait penser à la Noël. Il jette un regard à la pancarte délavée, dans la lumière de ses phares, et me dévisage, les mains crispées sur son gouvernail.
"C'est vraiment ici que tu veux descendre? Je te dépose à St-Davids, si tu veux."
Il ne comprend pas ce qui attire un garçon de mon âge, ici. Pourquoi partir des États-Unis pour s'échouer dans ce village? Nous avons beaucoup parlé en chemin. De Thatcher et de son succésseur dont il est très déçu. De sa vie, de sa défunte épouse, de ses petits-enfants qu'il ne voit plus. Il est vieux, maintenant. Il est fatigué. Il a fait son temps. Il me parle d'un de ces anglais coloré qu'on retrouve dans la région. On ne lui a jamais appris la langue de ses ancêtres et il n'en parlera jamais un mot. Elle s'est perdu dans ses générations, dans leurs conquêtes. Cela me rend triste à chaque fois. Je secoue, tout simplement. Je tends le bras pour prendre mon sac et mon instrument à l'arrière et ouvre la portière, en lui souriant. Je lui suis reconnaissant.
J'ai porté beaucoup de noms, au fil des siècles. Aujourd'hui, je suis l'Auto-Stoppeur.
Je pose une main sur son épaule, avec compassion et descend du véhicule.
Dans moins d'une heure, il pèsera sur l'accélérateur. Il foncera sur la A487. Il en a toujours rêvé.
Je me détourne de la route et du camion qui démarre pour m'enfoncer dans les champs tout autour de moi.
Je fredonne, en marchant. Je contemple les moutons, au loin. Je suis heureux. Heureux d'être à nouveau chez moi. Heureux de retrouver mes souvenirs de toi.
J'aime passer par la plage. J'aime humer ses brumes et son sel. J'aime surtout voir Malfaern se libérer de son voile, au petit matin. J'aime la voir sortir de sa nuit.
Je suis revenu. Revenu là où on s'est aimé, toi et moi.
Tu es loin, à présent. Si loin... mais je sais qu'ici, je retrouverai une partie de toi.
Une partie de nous n'a jamais quitté Malfaern. Je le sens.
À bientôt, mon amour,
Godfrey
Godfrey
04
Abysses
- Pseudo / Prénom : Raton
- Pronoms : Il/lui
- Pays : l'hiver
- Multicomptes : Dafydd et Angus
- Faceclaim : Eddie Redmayne (il faut imaginer que le Vagabond et Dafydd se ressemble beaucoup, beaucoup, beaucoup plus.)
- Type de personnage : Pré-lien officieux d'Enid Murdoch et... mon propre pré-lien, le père de Dafydd
- Comment avez-vous découvert le forum ? via une amie qui n'a jamais complété sa fiche
- Un petit mot ? Canari
Mateo Fajardo
See the unseen
Messages : 89
Messages rp : 25
Aaaaah !!!
Je suis curieux d'en lire davantage, mais entre ta plume et ce qu'on apprend sur ce Vagabond, qu'est-ce que ça promet !
Rebienvenue par ici, Raton
Je suis curieux d'en lire davantage, mais entre ta plume et ce qu'on apprend sur ce Vagabond, qu'est-ce que ça promet !
Rebienvenue par ici, Raton
Enid Murdoch
Messages : 29
Messages rp : 18
L'Aversaire est enfin là et qu'il est parfait ! Merci encore pour avoir pris en charge ce personnage si cher à mon coeur ! J'ai hâte de le retrouver en jeu !
Ange
Messages : 242
Messages rp : 31
Fiche validée
Woooh ! J'adore le fiston, mais je suis aussi sous le charme du paternel.
Ton Vagabond est incroyable et la façon dont tu poses tes mots (ou dont il pose les siens) pour nous conter tout ça est purement génial. J'adore son côté barde "maléfique" (c'est pas le mot, mais je trouve pas mieux-) et son amour complètement obsessif qui trahit complètement sa nature d'Unseelie. En plus c'est un nouveau copain Séraphin
Je valide avec joie ! Et j'ai adoré la référence à Marie Lwyd que tu m'as fait découvrire, ça va totalement finir plus régulièrement sur le forum cette histoire
Et maintenant ?
Maintenant que ta fiche est officiellement validée, il te reste quelques petites choses à faire !
Tu peux désormais créer ton carnet de bord pour recenser tes liens et tes rp.
Tu peux faire une demande de rang personnalisé pour embellir ton profil.
Tu peux demander un ajout de lieu si tu souhaite créer un commerce par exemple.
Bon jeu à toi et à bientôt
Le Vagabond
Messages : 5
Messages rp : 0
MERCI!!!!! J'avoue qu'il me plait vraiment, cet unseelie! J'espère être à la hauteur!