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Angus McKie - Brush your teeth

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Jakob Morgensen
Angus McKie
6 participants
Angus McKie
Angus McKie










Angus McKie



ENFANT DU DÉLUGE




01
La surface

TW : BEAUCOUP : PERTE D'UN ENFANT, VIOLENCE, ABUS, NÉGLIGENCE, HOMOPHOBIE, PRISON, LANGAGE TRÈS VULGAIRE, PSYCHOPHOBIE.





  • Identité : Angus Jeffrey McKie. C'aurait pu être drôlement pire, pour un prénom choisi au hasard. Y a d'pauvres gosses, y parait qui s'appellent Elvis, v'savez. Ou Adolf. Au moins tu t'appelles pas Adolf. On t'appelles Gus, tout simplement

  • Âge : 30 ans déjà, bordel. T’es né dans la nuit du 31 décembre 1963. À 23h53, précisément. Quinze minutes avant ton frère, dans une petite chambre glauque du Queen Elizabeth Maternity Unit de Glasgow.  

  • Alignement : Enfant du Déluge

  • Origines : T’as la nationalité britannique. T’as l’Écosse enfoncée au fond d’la gorge, comme ta mère. Tellement qu’on peine parfois à t’comprendre. Mais tu serais damné d’pouvoir dire que t’es 100% écossais, quand tu sais pas qui es ton géniteur, ni même vraiment d’où viennent les parents d’ta mère. Parfois, elle dit que ton père, c’t’un vieil anglais riche, marié et dégueu, d’autres, que c’t’un bel allemand. Ou encore que c’t’un mystérieux danois. Elle t’a dit une fois qu’il était une star. On sait jamais, avec Moïra. C'est p’t’être les quatre à la fois. Mais tu t'doutes bien qu'c'est loin d'êt' aussi mystérieux ou glamour qu'elle le dit.  

  • Ardeurs : Il/Lui.  Tu viens à peine d’admettre du bout des lèvres à ton toubib qu’en fait, ce sont les mecs, qui te branchent. T’es pas encore à l’dire à qui que ce soit d’autre. Bordel, tu sais même pas si t’es prêt à rencontrer un autre type. Ça t’fous les j’tons juste d’y penser.

  • Occupation : T'as appris à faire un peu d’menuiserie en prison. Un peu d’peinture. Un peu d'plomberie. Un peu d’tout. T’es homme à tout-faire.  On te donne des jobs par-ci, par-là. Rien d’illégal.  

  • Altérité : Augure (prémonitions) L'impression de déjà-vu. Des images sans queue ni tête qui t'apparaissent, dans la tête. Ça t'fait peur. Alors tu fais rien. Tu fermes les yeux bien fort et t'espère que ça passe, comme avec les crises d'asthme ou d'panique. Tu l'as enfoui en d'dans d'toi avec le reste.

  • Foyer : T'es coincé avec Moïra, ta daronne, dans une chaumière de l’Île d’Awel. Après vingt ans d'abandon et d’silence, ta mère, c’est une étrangère. Mais... tu pouvais pas la laisser là, toute seule avec ces fêlés. C’est ta mère, Gus. Ta mère.  

  • Train de vie : T'as beau rouspéter... Qu'est-c'que t'aurais fait, sans l'Père? Qui aurait engagé un ex-bagnard?






02
eaux claires


violent
grognon
débrouillard
intelligent
loyal
méfiant
mal élevé
sensible
colérique
serviable




  1. Y a pas à dire, Gus, t’as la colère dans l’hémoglobine. Tu hèle ta bière avec l’élégance d’une poissonnière et t’as l’regard vénère, dès on s’mêle un peu trop d’tes affaires. La plupart des gens t’prennent pour une sale p’tite brute sans aucune éducation. Et c’pas toi, qui va les contredire. Parait qu’t’aurais pu aller à Oxford. Parait qu’t’aurait pu entrer au Julliard School, si t’avais vraiment voulu, comme y disent. Mais y sont pas planqués au fond d’tes caleçons, ces gens-là, pour savoir c’que t’aurais pu faire ou pas faire d’ton existence. Tu t'débrouilles plutôt bien. T’as l’sens d’la survie et c’est l’plus important. T’as vraiment bon coeur, au fond, si on regarde au-delà d’la crasse et d’tes mauvaises manières.

  2. Célibataire. Y a c’te fille, Abby, qu’tu vois de temps en temps, à l’extérieur. Elle vient t'voir à Malfaern quand elle a l'coeur en ruines. Ça déjà été sérieux, ent’ vous deux. Ça fait longtemps. Tu voulais avoir ce gosse, même si tu v’nais à peine d’avoir 17 ans. Elle, non. Elle part et revient entre les mecs auxquels elle s’accroche, pour un peu d’affection. Ça te suffit.

  3. Peu d'gens s'en doutent mais avant d'lâcher l'école, on t'a fait entrer dans les meilleurs collèges du pays. T'as un excellent anglais écrit, tu sais parler français, tu baragouines le latin et tu t'débrouilles plutôt bien dans l'reste. Mais ça doit être tes manières et ta façon d'causer... on t'prend généralement pour l'dernier des illettrés.  

  4. Ton rêve, c'est d'trouver une famille. Une vraie famille, avec tes propres gosses. Alors quand t'as compris qu'c'tait pas les filles qui t'faisaient b**der, toutes sortes d'idées arriérées t'es passé dans l'cerveau. On dira pas lesquelles mais c'tait pas beau. Pas beau du tout. L'toubib qu'on t'a obligé à voir essayait d't'aider, là-dessus. Mais sur l'Île, y peut rien pour toi.

  5. On a r'trouvé ta p'tite gueule d'ange deux fois, dans les journaux nationaux. La première quand t'as fugué et décidé d'traverser la Grande-Bretagne au complet, à 10 ans, pour r'joindre ta mère qu'tu pensais à Durness, la deuxième, quand t'as failli tuer c'mec.

  6. Tu viens d'un bout d'pays très religieux. Tu t'souviens vaguement des reproches de tes grands-parents. D'leurs sacro-saintes croyances d'catho, perdus dans l'fin fond d'l'Écosse. Il t'arrivait d'voir ta mère égrener l'chapelet, parfois. Mais toi?  Tu t'es toujours méfié d'tout ça. Arriveras-tu à t'réveiller, avant qu'y soit trop tard?

  7. T'as fait ta première crise de panique à ton arrivée en prison. T'as bien cru l'myocarde te lâchait une bonne fois pour toutes. Elles tendent à arriver sec, avec les hallucinations. Ou quand on essaie de t'faire parler d'ton beau-père. Ou d'tes vraies attirances. Des trucs du genre.

  8. Il est rare qu'on t'voit sans un oeil au beurre noir ou sans la lèvre fendue. T'aime pas les traits délicats qu'tu vois dans l'miroir alors tu les cachent sous tes ch'veux sales, sous les crasses, les coups d'poings et les sourires bravaches de p'tit con. Y t'manque une dent, dans l'fond d'la gueule. Souvenir de prison. Mais ça se voit pas trop, à moins d'faire un vraiment grand sourire. Et ça, on t'a jamais vu faire ça.

  9. Tu débrouilles vraiment, vraiment bien avec une guitare dans les mains. Encore plus quand elle est électrique et qu'tu tapes un bon solo. Tu pratiquais même sans instrument, en cage. T'es un p'tit génie musical qui s'ignore.

  10. Ton grand rêve professionnel, c'aurait été d'êt' une légende comme Ryan. P't'être pas d'blues. Personne peut surpasser Ryan, à tes yeux, au blues. Non toi, tu voulais faire du death et du black metal. Ou p't'être archéologue et passer tes journées à fouiller la terre pour d'vieux bouts d'métal. Mais ça... c't'ait avant d'lâcher l'école. C't'ait avant la prison. Y a pas d'belles fins pour les p'tites merdes comme toi. Compte-toi chanceux de c'que t'as. Au moins, les vieux bouts d'métal, tu les déterres sur la plage de l'Île et personne t'empêche d'la jouer sans jus, ta guit'.

  11. Ç'fait pas longtemps qu't'es sur l'Île. Mais assez pour t'méfier du grand échalas délavé qu'y vénèrent tous. Fred dit qu'y peut lire dans vot' tête. T'as pas trop envie qu'on fouille dans la tienne, alors tu l'évite. Tu l'as vu, c'qui est arrivé au gamin disparu. T'as déjà été toi-même un bully, non? Y courait après. À m'ment donné, tout finit par vous r'tomber d'ssus. Ça, tu l'as compris. Tu l'as vu. Tu le lui a gueulé, un soir, il a rien écouté, l'p'tit. Il l'méritait un peu. Beaucoup. Ouais, t'as été un bully, Angus. Une p'tite merde comme lui. T'es pas fier, aujourd'hui. Mais c'pour mieux cacher l'gamin terrifié qui savait un peu trop c'qui allait s'passer... pas vrai?





Pour tous. Que représente Malfearn aux yeux de votre personnage ? Quel est son ressenti face au surnaturel et aux évènements étranges de la ville ?
T’es là pour ta mère, rien d’autre. T’es là pour l’arracher des griffes de ce foutu culte qui lui embrouille encore plus la tête. Enfin, c’est c’que tu t’disais, au début. Mais au final, l’Père, il t’écoute. Les gens de Malfaern? Tu comprends de plus en plus la haine qu’il porte aux habitants d’la ville. Qu’ils restent avec leurs vieilles légendes à la con. Des choses étranges, y en a assez dans ta caboche. T'as b'soin d'faire attention au reste, à moins qu'ce soit nécéssaire. T’as deja assez ta propre carcasse et d’tes propres fêlures à gérer.


Pour les Augures & Unseelies. Comment votre personnage perçoit-il son état ? Comment vit-il son rapport au paranormal et comment se manifeste son étrangeté/pouvoir ? Quels sont ses rapports aux humains lambda ?
Ça dure d'puis qu't'es gosse, tes conneries d'hallucinations. T'en parle pas. Parfois, c'est des gens qu'tu connais. D'autres fois, tu t'r'trouve ailleurs. Dans un collège privé ou dans une salle de tribunal. Dans la rue d'une mega-metropole. Des trucs cons, la plupart du temps. Du café renversé sur tes soi-disants beaux habits. Des inconnus, dans ta tête qui t'parlent de trucs que tu comprends pas comme si vous aviez élevé les cochons ensemble. Des trucs au ralenti. C'te fille bien habillée qui t'r'garde, les yeux plein d'larmes avant de s'jeter par la fenêtre. Elle, elle r'vient souvent. Souvent. Il t'arrive de voir des trucs en boucle, comme une cassette vidéo brisée. Des trucs qui sont pas à toi et qui l's'ront jamais. Tu te d'mandes pas d'où ça vient, tout ça. Y a qu'à r'garder Moïra popur le savoir.
(J'imaginais, ici qu'Angus partageait son don et ses visions... avec son frère jumeau, of course.)


Pour les Hurleurs & Enfants du Déluge. Quelle est la relation de votre personnage à son culte ? Comment se manifeste sa dévotion à son clan et où se trouve sa place au sein de la communauté ?
T'es là pour ta mère. C'ta seule dévotion. Et encore... T'es arrivé chez les cinglés, certain d'r'partir avec ta mère sou'l'bras au bout d'deux semaines. Finalement, plus les jours avancent... plus t'es pas si mal. Tu t'sens utile, pour une sainte fois dans ta vie, t'as presque une famille et... l'Père, y prend du temps pour toi. Il t'écoute, sans jugement. P't'être que...




03
Eaux profondes







 

Just stay in line  
And hide your rage  
Don’t raise your voice  
Don’t misbehave  
 
And keep in mind  
That Jesus saves  
God forgives  
And all is great  

Brush your teeth - Yes Ma'm

01. Au départ, y devait y avoir Joey, Jeffrey et ta mère. Juste ça. Juste ça, Gus. Une enfant d’seize ans, engrossée par un étranger, et ses deux p’tits bébés. Ta mère, elle v’nait du Nord de l’Écosse. Durness. Elle venait à peine de débarquer à Glasgow. Tu devais partager l’espace avec Joey. Ta moitié, Gus. Mais Joey n'a pas survécu. Paraît tu l’as bouffé tout rond avant même qu’il naisse. Que ça arrivait souvent, ent’ jumeaux identiques. Que l’un sappait les nutriments d’l’autre, c’t’était comme ça. Ta mère… ta mère voulait pas y croire. Oh! Elle voulait pas y croire. C’t’était pas son bébé. C’t’était pas son Joey. Tu sais juste qu’on a dû vous séparer une semaine ou deux, tant pour elle que pour toi. Avant qu’elle comprenne qu'son ange était parti. Son p’tit ange. Elle a finit par t’appeler Angus. Ça a pris des jours pour qu’elle t’donne enfin un nom. Personne n’est dupe, elle a prit l’premier mot qu’elle a vu à la télé, dans une pub de McDo. Et ça t’allait bien. T’étais tellement en colère. Tu criais tellement fort. Tellement fort pour qu’on t’redonne ton frère. On sépare personne d’sa moitié. Personne.  

 

02. Tu t’souviens plus des années à Glasgow. T’étais trop p’tit. Tu t’souviens plus tellement des années à Durness non plus. Juste une maison pleine d’courants d’airs, le bruit d’la mer, et l'exaspération de celle qui devait être ta grand-mère. Des disputes en gaélique. Et puis, ta mère t’as pris avec elle et ses bagages et vous êtes partis. À Cardiff, une ville trop chaude pour toi en été, où on ne parlait pas exactement c’qui t’avait été appris. À défaut d’parler comme les autres, c’est là que tu t’es mis à causer avec tes poings. Ta mère dormait toute la journée, quand elle travaillait pas. Les Jules apparaissaient et disparaissaient à la première de tes crises. Même les plus courageux s’r’habillaient lorsque la rage s’emparait d’toi et qu’tu contôlais plus l’immense vide, dans ta poitrine. Tu faisais pas exprès, Angus, pourtant. Tu l’aimais ta mère. Tu l’aimais fort. Plus que tout au monde, dans c’temps-là. Pourquoi ta mère ne comprenait pas? Pour elle ne comprenait pas que Joey te manquait, à toi aussi? Qu’il t’arrivait d’le voir du coin d’l’œil, comme une ombre dans la fenêtre et dans les flaques d’eau? Ça t’as pris du temps. Du temps pour comprendre que si tu voulais survivre, fallait qu’tu t’calmes. Un peu. Juste un peu. Et qu’il fallait garder tout ça pour toi. Alors tu t’es emmuré dans ton silence.

 

03. Erik. C’tait son nom. Tu t’souviens, la première qu’il est débarqué, pour emmener ta mère au restaurant. T’avais six ans. T’étais gêné. Intimidé. Tu pipais pas mot. Il était tellement différent de tout c’que t’avais vu avant. Il était grand. Il était fort, il puait pas l’alcool et il avait des sous. Il s’penchait vers toi pour t’faire des clins d’œil et t’parler d’sa superbe moto et d’te demander si tu voulais pas faire un tour, pendant qu’ta mère s’faisait belle. T’as à peine eu l’temps d’cligner des yeux qu’il la mariait, ta mère, et qu’t’avais enfin un père su’l l’papier. Mais ça n’a pas duré. C’que t’a vécu, tu l’garde pour toi, ent’ tes lippes scéllées. Ça r’garde personne. Et pis, quelqu’un a porté plainte. Qui? Tu sauras jamais. Mais c’était trop tard. Les services sociaux sont débarqués pour ton propre bien, à c'qu'y parait. Ils t'ont enlevé loin d'ta mère. Cette mère que tu voulais tant protéger d'elle-même, du haut de tes dix ans.  

 

04.  T'avais onze ans, Gus. T’avais déjà foutu l’feu dix fois aux poubelles du psy, pêté l'nez d'l'ainé d'l'autre famille d'accueil, fait de multiples yeux au beurre noir aux p'tits merdeux du Collège privé dans lequel on t'avait envoyé, vidé à toi tout seul une bouteille de scotch qui valait plus qu’le cul du pape et fugué à travers tout l’pays pour retrouver ta mère en Écosse. Tout l'monde était déjà à bout. Même toi. Tout l'monde sauf Ryan et Linda. La travailleuse sociale a dû s'dire qu'ils étaient tarés, ces deux-là, quand ils ont insisté pour te prendre avec eux. Ryan était un ancien musicien d'blues. Il avait eu son temps d’gloire. Il croquait un peu trop la vie et la bouffe, au grand dam de Linda qu'était grano et vegan. Comment ces deux-là s’entendaient? Par la grâce divine, leurs plats séparés et leurs bons caractères. Ryan, c'était une montagne de bienveillance, de rire et de musique. Parce que la vie était trop courte pour passer à côté. Linda, c't'était son 3e mariage et ils s'entendaient bien tous les deux.  C'est lui qui t'a mis une guitare et un archet entre les mains. C'est lui qui a accueilli l’animal en toi et qui lui a appris à socialiser un peu. À redevenir humain. En deux ans, tu t'es transformé. Tu mangeais des légumes. Tes notes ont frisé la perfection. On a même d’mandé à c’que tu sautes une classe ou deux mais Linda s’y est opposée. T’avais besoin d’être avec des gosses de ton âge. T’avais besoin d’grandir à ton rythme, pas celui d’ton cerveau. Bordel... tu t'battais même plus! Ils ont essayé d'inviter ta mère. Pour Noël. Pour ton treizième anniversaire. Elle est jamais venue. Jamais. Tu t'souviens d'la peine de Ryan. Sa déception, sa rage. Les larmes de frustration qui coulait sur ses grosses joues. C'est là qu'ta mère a arrêté d'être ta mère. C'est là qu'elle est devenue simplement Moïra. Un an plus tard, Ryan faisait un AVC et perdait toutes ses facultés. Tu n'arrivais plus à le regarder en face, Ryan. Linda, elle pouvait pas gérer cette colère que tu r'sentais d'avoir perdu celui qui s'rapprochait l'plus d'un vrai père. Elle a essayé d's'occuper tant bien que mal de toi, entre les aller et retours à l'hôpital et la maison d'repos, mais tu t'es emmuré sur toi-même de plus belle. Tu t'es enfoncé à nouveau. T'étais en prison, quand elle t'a appelé pour t'annoncer le décès d'son homme, douze ans plus tard. T'a raccroché sans rien dire. Elle t'envoie toujours des cartes d'anniversaires et des cartes postales toutes colorées avec des jolies montagnes dessus. Avec des mots gentils, encourageants et sans jugement. Même aujourd’hui. Un jour, tu t’iras là-bas. T'iras lui dire merci. T'iras la serrer dans tes bras et pleurer Ryan. Un jour.  

 

05. Elle a pas eu trop l'choix d't'laisser partir, Linda, quand t'as annoncé qu'tu lâchais l'école, qu'ta p'tite amie était enceinte et qu'tu voulais ton indépendance. Finalement, Abby a décidé qu'les gosses, c't'ait pas pour elle. T'as pas osé rien dire, c't'ait son corps, après tout et tu la respectais. Mais ça t'as foutu l'coeur en miettes. Vous avez rompu. Tu t'es mis à traîner avec de mauvais types. Des voyous, des vauriens. Pourquoi? T'en sait trop rien. À 21 ans, t'étais déjà un peu trop connu du poste de police local. Rien de bien d'grave mais assez pour avoir un début d'casier judiciaire et pas mal d'heures de travaux communautaires. À chaque fois qu'tes yeux s'laissait aller sur un mec... tu détournais l'regard.  Pourtant, au fond d'toi, tu sais très bien qu'c'aurait pas été un problème ni pour Linda ni pour Ryan. Qu'ils t'auraient quand même aimé de tout leur coeur. Mais toi, tu t'aimais pas. T'avais tellement de colère, tellement de honte en toi qu'tu t'étouffais avec. Tu t'es mis à haïr tout l'monde et à l'crier bien fort. Tu prenais n'importe quel boulot qu'on voulait bien te donner, sans diplôme, sans classe. T'avais 24 ans et des poussières. Tu travaillais comme plongeur dans cette taverne, quand c'est arrivé.  L'mec fulminait parce que tu t'étais interposé entre lui et la serveuse qu'il harcelait. Et les insultes se sont mises à fuser d'une part et d'autre. Des trucs laids. Des trucs moches. Et puis il a dit un truc de trop. Un truc qui n’est même pas nécéssaire d’répéter ici. Il a fallu trois policiers pour t'arrêter, Gus. Trois.  Y avait plus rien d’autre. Juste tes poings. L’type s’en est sorti, en fin de compte. Avec des séquelles. On dira pas lesquelles. Mais y s’en est sorti. Toi... T’avais vraiment besoin d’comprendre tes leçons. C'pas parfait. Y t'reste encore bien des travers. Mais t'as eu l'temps d'réfléchir un peu. T'as eu quatre ans et demi ans pour voies d'fait graves. T'aurais dû en avoir cinq, pour bien montrer l'exemple aux p'tits cons d'ton genre. Quatre ans et demi à tourner en rond, au fond d'ta cage. Quatre ans et demi, prisonnier d'toi-même. T'as cru qu'tu allais devenir fou. Complètement fou. Jake, ton co-détenu, t’a aidé à passer au travers. Jake... Y t’manque. Et ton avocate de libération conditionnelle t'a fait une proposition qu'tu pouvais pas r'fuser, pour retrouver ta liberté.  

 

06. Tu t'souviens d'l'odeur de désinfectant qui t'soulevait l'coeur. Du siège incorfortable sur lequel l'infirmière t'avait dit d'poser ton cul.  L'médecin a fini par t'ouvrir la porte de son bureau, pour discuter. Pour discuter d'ta mère. Ça faisait vingt ans qu'tu l'avais pas vue. C'la première fois qu'on en parlait aussi gentilment, de Moïra. Aussi doucement. C'tait la première fois qu't'entendait qu't'était qu'un gosse, à l'époque. Qu't'y étais pour rien. Qu'on n'aurait pas dû vous laisser entre les mains d'gars comme Erik. Qu’on aurait dû mieux vous aider. Mais c'était trop tard, maintenant. Y avait plus de place pour elle. Pas assez d'budget. On l’avait laissée partir. Elle avait suivi un autre type d’la maison pour r’joindre une secte. Une foutue secte qui lui promettait l’retour de son p’tit ange.  

07. Tu r'tombes toujours sur tes pattes. Ou presque. T'as survécu aux conditions d’libération conditionnelles, comme un enfant sage. T’as survécu aux anciens potes foireux, qui, en t’voyant sur l’trottoir, ricanaient en prenant l’aut' sens, heureux d'pas avoir à subir ton sort. T’as survécu au silence des vrais amis. Ceux pour qui tes conneries ont été celles de trop. En fin d’compte, c’pas plus mal, d’être chez les cinglés d’l’Île d’Awel. Personne t’fait chier avec ton passé et tu t’sens utile, pour une fois. Et écouté, tiens. L'Père, y t'écoute. T'es devenu leur homme à tout-faire. Tu préfère faire d'la peinture. D’la menuiserie. Tu préfères qu'on t'foute la paix. Tu préfères être dans ta tête, avec ta musique, ta guitare, ton violon, à rêver d'cette p'tite famille que t'aurais, avec des p'tites têtes blondes comme la tienne, riant dans l'vent et dans les flocons. D’'une fille aimante qui s'occuperait bien d'tes rejetons. Ton premier fils, tu vas l'appeler Joey. Il va être grand et fort. Et en vie, surtout. Tu l'as tatoué sur l'coeur. Comme une promesse. Tu rêves de c'qu'aurait été la vie, si ton frère avait été là. Peut-être qu’il a raison, l’Père. Peut-être qu’il va revenir un jour. Tu rêves parfois d'tes mains sur des corps musclés et puissants. Sur ces lignes droites et ces corps sveltes que tu croise, parfois. D'l'amour et c'que ça pourrait r'sembler, si tu pouvais t’accepter, comme que t’es. Au moins, t'es libre. T'es libre, Angus.  






04
Abysses




  • Pseudo / Prénom : Raton

  • Pronoms : Il/lui

  • Pays : l'hiver

  • Multicomptes : Dafydd Lloyd

  • Faceclaim : Harry Style (mais avec l'air un peu plus mauvais et les cheveux long :sisi:
    Apeu près comme ça :
    Spoiler:

  • Type de personnage : INVENTÉ

  • Comment avez-vous découvert le forum ? Il y a longtemps, via une amie qui n'a pas fini sa fiche

  • Un petit mot ? Impulsivité.





Jakob Morgensen
Jakob Morgensen
Ok euh OK euh... waou !!!! Cette fiche, ce perso !!! Mais cette dinguerie de tout !!!! J'ai pas réussi à décrocher de la lecture tellement c'était génial !!! De l'écriture de haut vol, de la voltige des mots. J'ai tout aimé et j'ai tellement envie de voir ce personnage en jeu, avec toute la complexité qu'il réserve. Je trouve ça génial de le voir chez les enfants de Déluge, qu'on ait un peu plus de vision de ce qui se passe sur ce bout de cailloux. Bon retour chez toi avec cette petite folie en puissance !!!!

(alors par contre j'ai ricané en lisant que le père était peut être un "un mystérieux danois" et que Gus avait des dons de prémonition 141131150 141131150 141131150 bien sur hautement impossible mais drôle malgré tout)
Enid Murdoch
Enid Murdoch
C'est étrange de souhaiter la bienvenue à une personne qui fait partie des fondations mais je salue l'arrivée de ce personnage si haut en couleurs ! Un compatriote qui plus est. Et quelle plume, j'ai donc grand hâte de te lire et de voir ton Angus évoluer ! J'espère qu'il trouvera très rapidement le Père !
Lauren Turner
Lauren Turner
Rebienvenue à toi avec ce personnage si parfait ! 3403495417 Comme l'a dit Jakob, on pourras enfin en découvrir plus sur les mystères des Enfants du Déluge, et en plus, avec un perso qui promet de jolis remouds 1173260092 Bon courage pour ce qu'il te reste de la fiche !
Josephine Turner
Josephine Turner
Aie aie aie, mais ce nouveau persoooooooo!!! J’adore hihihi quelle fiche déjà bien entamée et surtout si parfaite! 3403495417 Je veux un rp 3044117914

Rebienvenue chez toi! 1322023910 Courage pour la fin et bientôt le début du rp! 1735808339
Ange
Ange


Fiche validée




Il est làààààà 141131150 J'adore ton Angus et je suis si content de voir un peu de jaune sur le forum ! T'inquiète pas, on est super sympas sur Awel, on juge pas, puis bon la vie est pas si pire pour un ex-taulard faut croire 1337011209 Le plus important, c'est d'être libre finalement- Je te valide avec joie 2963983920
Signé le grand échalas délavé.


Et maintenant ?





Maintenant que ta fiche est officiellement validée, il te reste quelques petites choses à faire !

Tu peux désormais créer ton carnet de bord pour recenser tes liens et tes rp.
Tu peux faire une demande de rang personnalisé pour embellir ton profil.
Tu peux demander un ajout de lieu si tu souhaite créer un commerce par exemple.

Bon jeu à toi et à bientôt 1204454167


Angus McKie
Angus McKie
Oh là là, tous vos mots!!!!!!!!! J'avais un peu peur, en inscrivant Angus, avec ses TW mais je suis soulagé!!!!!

Merci pour la validation!
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