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Situation - Groupes de recherches

5 participants
Le Phare
Porteur de lueur
Le Phare

Groupes de recherches

@Mateo Fajardo, @Jakob Morgensen, @Josephine Turner, @Lauren Turner

03.1994
tw : disparition
Il y a foule en ce jeudi matin grisâtre. Les bons samaritains se massent autour du convoi de police. On distribue des cartes, on quadrille les lieux de recherche. Partout, c’est la cohue et le branle-bas de combat. Les groupes sont formés, les consignes données. Bientôt, on les envoie arpenter les bois. Pour chaque groupe, un officier est en charge.

Miller n’est pas là par hasard. Le vieux a de la bouteille et le sel de Malfearn dans les veines. Visage connu du Ragged Barron, il traite avec les Hurleurs depuis presque aussi longtemps qu’il porte son badge. Il en a vu merder, grandir, chasser, porter leur premier masque. Un contact de plus dans les forces de l’ordre. Pour certains, il couvre même quelques bavures. Rien de bien méchant. Faire le ménage derrière eux en somme.

Miller a une dette à ce qu’on dit. Envers la communauté. Envers le Secret. Et c’est tout naturel alors qu’on le retrouve ici, emmitouflé dans sa veste, à se griller une clope en pleine forêt l’air de rien. Surveiller les arrières des quelques têtes sans masques qui se sont glissées dans les unités de recherche. Surveiller que ça ne déconne pas trop. Miller en est persuadé, il n’y a rien de naturel là-dessous. Il sait ou a su, à un moment de sa vie. Doute que retrouver quoique ce soit de la petite Sinclair soit l’ombre d’une bonne idée.

Mais les ordres sont les ordres et s’il a une dette, il a aussi un boulot à mener. On ne nourrit pas sa famille en se tournant les pouces et surtout pas à Malfearn.

Le groupe s’est enfoncé entre les cimes depuis déjà plus d’une heure. Quelques civils éparpillés font eux aussi partie du voyage. Plus on est de fou plus on rit. En plus de la petite famille, l’Orateur a envoyé un quatrième traqueur. Spencer n’est pas gracieux. Plutôt gauche, maladroit, et c’est tout naturellement qu’il s’est voué au rôle de Murmure. On ne lui donnait pas deux jours sur le terrain. Le clan aime à la charrier et lui à acquiescer en souriant faute de mieux. On dit sur ses traces qu’il est un rien lâche, pas le genre à se mouiller pour vous. Qu’il a ses propres raisons et qu’il s’intéresserait aux Unseelies d’un peu trop près. Rien que des rumeurs, mais assez bruyantes pour que Miller l’ait à l’œil.

Bientôt, la lumière du printemps naissant se fait plus ténue, étouffée par les branches qui les avalent tout entier. Encore quelques minutes de marche et Miller s’arrête là, attirant la troupe d’un geste. « La veste de Ruby Sinclair a été retrouvée non loin, je vais vous demander d’ouvrir l’œil et d’être attentifs à tout ce que vous verrez, n’hésitez pas à fouiller ! »

Que cette putain de journée vaille au moins le déplacement.

Hors RP



Voici le lancement de votre situation ! Vous êtes dès lors libres de poster comme bon vous semble et autant de fois que vous le souhaitez jusqu'au 24 novembre où la suite vous sera envoyée.
Vous pouvez également interagir et faire interagir les PNJ présents à votre guise.

Miller - Officier de police qui a du métier. Il a visiblement une dette envers les Hurleurs et couvre leurs activités auprès des autorités locales. Il gère votre groupe de recherche et surveille les Hurleurs qui s'y trouvent.

Spencer - Hurleur appartenant aux forces internes, de la caste des Murmures. Particulièrement incompétent sur le terrain et peu apprécié par la communauté pour ses aspects étranges.

Civils - Divers civils font également partie du groupe. Ils peuvent être tout ce que vous souhaitez, Augures ou non. Sentez-vous libre de les utiliser au besoin !

Comme toujours, nous sommes disponibles par mp pour vous aiguiller au besoin et quelle que soit la question. À bientôt !

Mateo Fajardo
See the unseen
Mateo Fajardo
Tu remontes un peu l’écharpe contre ton menton en marchant, ton regard glissant sur l’agitation autour de toi. Il est rare que tu prennes part à pareille recherche menée par les autorités, préférant généralement les faire seul, guidé par tes facultés, mais tu n’y a pas réfléchi à deux fois avant de poser ta journée pour pouvoir y participer.

Tu te souviens bien du jour de la disparition de Ruby Sinclair, interpellé de par sa filiation avec certains de tes clients au garage. Et si à l’époque, tu avais été volontaire pour chercher, tu n’avais rien trouvé, bredouille et frustré par tes sens resté muet quant à la moindre piste concernant Ruby. Tu ne sais pas s’il en sera autrement aujourd’hui, mais ça te semble juste d’être là. D’essayer à nouveau. Même si l’idée d’être assigné à une zone t’es particulièrement contre intuitif et productif te concernant. C’est peut-être plus l’envie du geste que l’espoir de trouver plus qu’une veste et tu te demandes quel jeu cruel se déroule pour que celle-ci apparaisse de la sorte.

Ce pourrait être l'œuvre d’un homme comme d’un unseelie, ou alors le caprice d’une étrangeté autre qui semble si présente à Malfearn.

Quelque chose de malveillant prenant plaisir à signaler que lui, il a trouvé Ruby.

En tout cas, le clan d’hurleurs local semble d’avis qu’il y a matière à investiguer si tu en crois la présence de plusieurs d’entre eux dans le groupe. Tu es un peu intrigué de les trouver là et non à une quelconque heure indue, puisque la présence d’autant de civils pourrait fort leur nuire. À toi aussi, d’ailleurs, mais tu l’es toi-même. Un civil.

Tu inspires et ton regard se porte un instant sur l’agent qui vous donne le feu vert pour commencer à chercher. Tu cesses de réprimer tes capacités médiumniques pour mieux t’ouvrir aux énergies de l’endroit, traquant les sensations qui pourraient te venir, mais aussi le moindre bout d’invisible qui chercherait le moindre contact avec toi. La région à tendance à être chargé et c’est un travail en soi que de faire le tri dans tes ressentis. Tu finiras sans doute avec une sale migraine d’ici la fin de cette fouille.
Jakob Morgensen
Jakob Morgensen

Groupe de Recherche


1994
tw : disparition


Une lumière pâle s’étendait sur la forêt. La grisaille galloise offrait un arrière plan uniforme aux troncs couverts d’humidité, leur donnant cette allure de silhouettes spectrales ; des errants immobiles qui tendaient vers le ciel des bras décharnés en fidèles d’une religion morte. Des feuilles fanées en linceul couvraient l’humus du sol boueux. Sous les pieds, la terre bougeait, glissait à chaque pas. Il restait encore quelques champignons de l’automne, mortels à y songer, qui montraient leurs belles corolles comme les débutantes d’un bal d’été. La saison n’offrait pas de répit à la végétation. Tout semblait figé dans une situation d’attente interminable. Un ossuaire à ciel ouvert.

En attendant le départ de l’équipe de recherche, Jakob se tenait droit comme un gisant et scrutait les petits vallons de la forêt offerte en terrain d’exploration. Son regard froid comme l’acier semblait percer les bandeaux de brumes qui serpentaient entre les souches et les bosquets de ronces. Couvert d’un épais manteau gris anthracite, il fumait en silence, mêlant à la vapeur qui quittait sa bouche celle de la fumée de cigarette.

Autour de lui s’assemblait les volontaires pour cette sortie matinale. Les conversations étaient toutes tournées autour d’un seul et même sujet : la disparition de la petite Sinclair. Drôle de jeu qu’on pouvait penser. Un cache cache où on préférerait peut être ne rien trouver.

Il pouvait sembler étrange de voir dans cette équipé matinale un petit contingent de Hurleurs en traque.
D’ordinaire, les siens préféraient se fondre dans les ombres pour chasser mais il y avait aussi parfois du bon à faire corps avec la normalité. Si les Hurleurs étaient une communauté soudée, ils se devaient parfois d’être intégrés au reste du monde dans lequel ils gravitaient. Ne pas attirer l’attention. Et puis on ne chasse rien de bon à rester dans son terrier. Il fallait des contacts, il fallait un réseau, il fallait appartenir à cette vie pour la protéger. Membre des commerçants de Malfearn, Jakob était un visage connu et respecté de la petite cité balnéaire. Il s’impliquait régulièrement dans des entreprises citoyennes. Une bonne couverture pour avoir un œil sur tout.

Ce matin là, la grande Mâchoire se devait d’être là. Nul besoin de dons ni de connaissances occultes pour savoir que quelque chose d’étrange était à l’œuvre dans la disparition de la petite Ruby. Les meilleurs traqueurs de la communauté s’étaient penchés sur la question sans apporter de réponse et les doutes du danois se faisaient de plus en plus coriaces. Les scénarios étaient en parade dans son esprit, passant d’un meurtre sordide mais humain à l’acte d’une créature surnaturelle. Tout était possible car rien ne l’était. Il fallait tout envisager et ne se fixer sur aucune certitude. Rester ouvert à l’impensable. C’était ainsi que se passaient les choses ici… c’était toujours pire qu’on se l’imaginait.

Dans cette petit balade mortuaire, le père avait réussi à traîner ses deux filles. Sans doute pas la meilleur sortie familiale qu’il eut jamais proposé, mais il voyait dans cette recherche hasardeuse le moyen de poursuivre l’entraînement de ses deux protégées. D’autant plus que, non contentes d’appartenir à la Horde, Josephine et Lauren avaient comme lui développées des dons extralucides qui leur donnaient parfois du fil à retordre. Cette petite mission en toute discrétion dans les bois seraient l’occasion parfaite de mettre à l’épreuve ces facultés à mieux dompter.

Furtivement, Jakob jeta un regard à l’attention des autres personnes présentent. Ils les connaissaient tous, personnellement sinon de vue. Parmi la foule d’anonymes volontaires y avait l’officier Miller, un ami et contact de longue date, qui commandait l’équipe où ils avaient été assigné ; cet incapable de Spencer qui à coup sur ne passerait pas la journée sans brouiller une piste ou tomber dans un étang. Était également présent le jeune Mateo Fajardo. Ce dernier, en plus d’être un mécanicien doué à qui il confiait volontiers sa voiture, était un médium auquel les Hurleurs faisaient parfois appel. Sa présence était une bonne chose. Au delà de l’intérêt évident pour les présentes recherches, le mentor espérait pouvoir le mettre en contact avec sa fille aînée qui avait récemment développé des capacités similaires sans parvenir encore à les contrôler.

Bientôt ils se mirent en branle. La marche sous les arbres offrait l’image d’une troupe désorganisée. Ils allaient à pas serrés, scrutant la terre meuble et tout ce qu’elle pouvait renfermer. Parfois on s’arrêtait pour soulever une souche, regarder dans un arbre creux. Contrairement aux premières recherches deux ans plus tôt, personne ne criait le nom de Ruby. Tout le monde se doutait que si on retrouvait la jeune femme, elle ne serait sans doute plus en capacité de répondre à l’appel. Alors ça chuchotait, parfois ça se répondait, parfois aussi ça jurait lorsqu’un manteau se prenait dans une ronce ou qu’on glissait dans une flaque.
Jakob lui avançait en silence, les mains dans les poches et le regard en analyse, ne perdant jamais de vue ses deux filles non loin de là, repensant à ce qu’il leur avait dit avant de sortir de la voiture et de se mêler à la foule : Restez attentives et sur le qui-vive… le danger vient toujours lorsqu’on s’y attend le moins. A Josephine et à ses dons de télépathe, le mentor avait également demandé d’être à l’écoute des pensées des présents. Pour bien connaître la perfidie de la nature humaine, la Mâchoire savait que rien ne grisait plus les assassins que de se fondre dans les enquêtes destinée à les traquer.


Josephine Turner
Josephine Turner

Groupe de recherche

feat. Mateo, Jakob et Lauren

Mars 1994
tw : disparition


Le noir autour des yeux, le souffle en buée. Elle remonte son écharpe jusqu’à son bec, la jeune corneille. L’esprit à l’affût, elle ouvre ses sens alors qu’elle approche du lieu de rendez-vous. Un pas après l’autre, elle sent déjà l’agitation intense du va et vient de chacun, et regrette. Regrette d’être venue, regrette de posséder ce don.

On va la retrouver en petits morceaux…
C’est abominable, impensable !…
Je n’ose même pas…
… ils n’imaginent pas…
… pourquoi…
… c’est…
… terrifiant…
… petite chérie…
… atroce…
… la pauvre petite.


Sous son crâne, la tempête fait rage alors que les mille et une pensées s’entrainent dans une valse tordue, pour lui faire perdre la tête. Doigts aux tempes, elle masse et masse, tentant en vain de faire partir la migraine qui la gagne et la gagnera, plus tard. Pourtant, elle scrute et tend l’esprit, au moindre mot. A la moindre pensée. Au moindre indice utile à son clan… qui pour une fois, n’agit pas à la nuit tombée. Etrange, pour des hurleurs en traque adorateurs de l’ombre et de la discrétion. Et pourtant, pour une petite hurleuse télépathe, quoi de mieux comme informateurs que les pensées propres des habitants de Malfearn ?

Pauvre Ruby, qu’a-t-elle dû subir…

Un oeil à l’ombre géante à ses côtés, la fumée qui s’échappe de ses lèvres, un autre pour son reflet d’un miroir déformant, son ainée. Une sortie familiale des plus banales pour la famille Morgensen-Turner, certes étrange pour toute autre. Leur père adoptif mettait un point d’honneur à leur éducation, que ce soit celle de hurleuse ou plus commune. Aujourd’hui, il avait été clair. Ils travailleraient sous couverture, elles devront user de leur don et récolter davantage d’informations.

Quel monstre pourrait être l’auteur d’un tel crime ?…
… un drame…
… une horreur…
… je ne veux pas retrouver son corps.


Les regards des habitants innocents, presque éteints, se croisent. Le froid grisant, réveillant les derniers endormis. Et enfin, les groupes se mettent en marche, après les ordres donnés par l’officier Miller. Jo lui fait un signe, absence de sourire au bec, avant de suivre les traces de son père. Sous les arbres de mars, ils déambulent, les yeux scrutant le sol humide, tous les sens en alerte. Mais Jo, elle, garde les yeux dans le vague, suivant les pas de son père. Alors que les autres scrutent les creux dans les arbres, soulèvent des troncs morts depuis longtemps, analysent la moindre trace dans la terre, Josephine, elle, se fraye un passage dans les pensées les plus troublées des habitants de Malfearn. Espionne indésirable, elle fouille…


Lauren Turner
Lauren Turner

Groupe de Recherche


1994
tw : disparition


Les cheveux tirés en une queue de cheval, Lauren observait ce qui se tramait autour d'elle. Du monde, il y en avait, et ça ne l'enchantait pas vraiment. Elle préférait toujours le faire à la méthode des hurleurs ; dans leur coin. Mais Jakob l'avait dit plus d'une fois qu'il était important de savoir se mêler aux autres pour se faire des contacts et ne pas attirer trop d'attention sur eux. Mais ça ne suffisait pas à l'aînée qui n'attendait que la fin de ce carnage pour retourner se coucher.

Car de Ruby, elle s'en souvenait. De son sourire solaire mais bien étrange de la famille Sinclair, des rumeurs, bruits et autres atrocités qu'elle avait pu entendre au détour du Ragged Baron. Mais chaque fois que quelque chose lui faisait penser à la jeune fille, Lauren ne pouvait s'empêcher de ressentir un pincement au coeur. Aussi spéciale que sa famille puisse être, personne ne méritait de disparaître de la sorte. Et remarquer à quel point la ville avait changé depuis ne pouvait rien présager de bon. Toute cette histoire puait la pouriture.

Comme pour ses parents peut-être. Et si le surnaturel était au centre de bien plus de choses qu'ils ne pouvaient bien tous le penser ?

Elle soupira en cherchant du regard son paternel adoptif. Il les avait mises en garde, elle et sa soeur, d'ouvrir l'oeil, rester attentive au moindre indice sortant de l'ordinaire, usant de leur don et de leur faculté d'hurleuse. Mais Lauren était tout bonnement incapable de se servir de ses capacités pour le moment, bien loin de savoir s'en servir. Alors elle se contentait d'enquêter à sa manière, comme elle l'avait appris au sein de sa famille adoptive.

L'Officier Miller se trouvait là lui aussi. Lauren le servait bien trop souvent au Ragged Baron et avait du mal à cerner le personnage. Il l'avait pourtant sortie plus d'une fois de la merde, pour s'éviter les foudres de Jakob mais elle ne comprenait pas toujours ce qu'il attendait d'eux. Trop bancal peut-être.

Elle soupira une fois encore alors que l'ordre de lancer les recherches était justement donné par ce dernier. Elle se sépara alors de sa soeur, préférant s'éloigner d'elle pour éviter qu'elle ne lise ses pensées et se concentre sur les autres. Même si la distance n'était pas toujours la solution. Mais au moins, elle avait l'impression que c'était le cas.

Elle se rapprocha de Mateo Fajardo, sans pour autant lui coller aux basques. Jakob lui avait dit de s'intéresser à lui sans pour autant lui donner une raison précise. Elle faisait rarement ce que lui demandait son père adoptif, mais elle avait senti que pour cette fois-ci, ça pouvait lui apporter quelque chose. Alors autant connaître de nouveaux visages, car pour le moment, l'homme lui était connu de par les paroles du danois.


Le Phare
Porteur de lueur
Le Phare

Groupes de recherches

@Mateo Fajardo, @Jakob Morgensen, @Josephine Turner, @Lauren Turner

03.1994
tw : disparition
Pas à pas ils avancent, à faire craquer les os de toute la mort qui les a précédés. La forêt en est pleine. Des relents d’arbres pourris aux animaux crevés. Des égarés, des vagabonds. Tous ceux que la bonne société a préféré oublier. Ils jonchent chaque recoin du sol de Malfearn. On peut encore sentir leur odeur, entendre leur voix. Et tous les avertissements du monde n’y changeront rien. Ils hantent les environs, et Ruby avec eux. Peut-être. Qui sait.

C’est à la traîne que Spencer avance à la suite du groupe. Jakob la grande Mâchoire en tête, les filles chéries dans son sillage. Il espère se tailler une petite place dans la troupe, mettre ses talents en avant. Souhaite secrètement ne pas trouver grand-chose. Rien qui mettrait sa vie en péril, du moins. De quoi faire un rapport détaillé aux hautes instances. Satisfaire tout le monde.

« Je pensais pas qu’on serait envoyés ensemble. » C’est à Joséphine qu’il s’adresse, triturant nerveusement ses doigts. Un brin de causette, une piètre tentative de se faire accepter. Et il brise ainsi toutes les tentatives de la demoiselle pour chercher des réponses, fouiller les esprits. « C’est euh- C’est rare de vous voir… Avec Jakob. »

Dont-il cause comme d’un patron sévère. Un regard à la frangine et au jeune inconnu. Il lève la main, fait signe, vaguement amical. C’est vrai que c’est bien le moment.

Le nez pincé entre ses doigts, Miller n’en peut déjà plus. C’est que c’est bonjour à gérer et qu’il n’est jamais simple d’avoir les Hurleurs sur ses platebandes. Alors si en plus on lui colle un boulet dans les pattes… Il n’est pas certain que la gosse Sinclair soit encore en vie. Qu’elle se soit échouée dans une crevasse, cognée dans un coin, qu’une bestiole lui ait ouvert le ventre, c’est peut-être encore le dénouement le plus positif. Tout le reste ne serait qu’une réaction en chaîne de merdes à ne plus savoir quoi en foutre.

Il lève le nez, cherche le ciel à travers les hautes branches. Bordel, depuis quand il fait aussi sombre ? C’est comme si même le jour les avait abandonnés. Et pas un bruit dans les bois si ce n’est celui de leurs pas. De leurs chaussures qui écrasent.

Écrasent, écrasent.
Mâchent.
Retourne la terre, toute la vie sous les feuilles.
Macère la boue. Ajoute au grand Tout.
Plus loin sous la surface.


Miller inspire, transpire. Il se masse les tempes, élude le fourmillement à sa nuque. Comme un sursaut de survie – de contrôle - il s’adresse au groupe. « Tâchez de ne pas trop vous éloigner des autres, qu’on ne lance pas des recherches pour quelqu’un d’autre en prime ! »

C’est presque rageusement qu’il reprend sa marche. Assez vite pour s’écarter du groupe malgré ses propres paroles. Porté par une soudaine répulsion ou par la forêt elle-même, il manque de peu de s’échouer à une racine serpentine. L’arbre le nargue de toute sa hauteur. À sa base, un creux. Un terrier, creusé par une bête inconnue ou par la nature en personne.

Et à l’entrée du terrier, une chaussure.

Il sait, Miller. Les rapports. Pourrait prétendre que c’est un hasard, un promeneur imprudent. Mais il sait. Assez pour s’assurer d’un regard que les civiles n’ont pas encore assisté à ça. «
Quelle merde.
» Qu’il coasse, s’allumant une clope entre ses doigts tremblants.

Quelle merde.


Hors RP



Voici la suite de votre situation ! Comme pour la première, vous êtes dès lors libres de poster comme bon vous semble et autant de fois que vous le souhaitez jusqu'au 8 décembre où la suite vous sera envoyée.
Vous pouvez également interagir et faire interagir les PNJ présents à votre guise.

Vos personnages peuvent agir comme bon leur semble actuellement avant que nous ne pimentions un peu les choses 1197346845
Mateo Fajardo
See the unseen
Mateo Fajardo
Des branches craquent sous tes pas -mais pas les feuilles, celles-ci sont détrempé par les temps humides habituels de la région- et ça sent bon la terre humide, celle que tu sens presque chaque matin quand tu sors prendre une marche à l’aurore, le crâne effiloché d’heures de sommeil trop peu nombreuses et l’échine encore frissonnante d’un mauvais songe. Tu as le profil type des mecs qui font de mauvaises découvertes, ceux qui sortent un peu des sentiers pour jeter un coup d'œil aux champignons et qui le regretteront probablement un peu ensuite.

Pour chaque famille qui retrouve un corps après des mois, voire des années d’attente, il y a un pauvre bougre qui va faire de sales cauchemars.

Tu ne sais pas si c’est le cas pour beaucoup d’autres endroits, mais c’est un coin de pays particulièrement actif en termes de manifestations. Largement plus que celui qui t’as vu grandir et c’est avec soulagement que tu as découvert sur le tard avoir échappé à devoir gérer autant de stimuli lorsque tu étais enfant. Tu détournes les yeux d’une forme vaguement humanoïde qui vous suit entre les arbres et qui n’est certainement pas Ruby de toute façon. Elle est beaucoup trop vieille pour ça et visiblement intéressée par le bordel que vous mettez dans la forêt habituellement calme. Tu te décales un peu des autres, te fichant bien des consignes du flic, pour mieux suivre tes aspirations quand tu remarques que Lauren Turner t’imite, restant pas bien loin de toi et tu te dis que Morgensen te l’a probablement envoyé sur les talons afin de voir si tu ne capterais pas quelque chose de profitable pour les Hurleurs. Tu lui adresses un sourire poli, juste pour qu’elle sache que tu as remarqué son petit manège. Tu te fais un peu dubitatif au signe de la main du mec qui suit l’autre soeur Turner et hoches légèrement de la tête à son adresse avant de détourner ton attention. Tu ne dis rien à Lauren pour le moment, cherchant plutôt à user de tes sens pour mieux détecter… un peu n’importe quoi…
Comme cette sensation qui te prend après plusieurs minutes, cette énergie qui te met un peu l’estomac de travers et qui te fait ironiquement remonter vers Miller, le pas tout à coup plus décidé. Il y a quelque chose qui s’est passé ici. Tu vois le policier qui est à l’arrêt, entrain de s’allumer une clope, le regard posé sur…

Fuck. Tu t’arrêtes et ton regard va du souliers jusqu’à Miller.

”J’imagine que c’est pas le soulier paumé d’un promeneur, n’est-ce pas?”
Jakob Morgensen
Jakob Morgensen

Groupe de Recherche


1994
tw : disparition, mort


Pas un bruit dans la forêt. Pas un son pour le sous-bois.
Il n’y avait rien. Personne.
Il faisait froid.

Un frisson à décharger l’échine. Une impression d’être épié. C’était toujours comme ça lorsqu’on voguait sous la cime décharnée des grands hêtres. Mais était-ce seuls les arbres qui les observaient, lugubres, comme des sentinelles immobiles ? Ou bien entre les vallons silencieux se terrait la menace ?
Fracasse.

Des hypothèses en farandole jonchaient le sol d’un esprit alerte. Il y avait tellement d’impossibles dans cette scène, plus encore dans son dénouement.
Jakob les énumérait toutes, les unes après les autres, entre ses lèvres scellées.
Celle d’un homicide classique. Un homme dérangé qui assassine une pauvre fille. Rien de bien trépidant. Une colonne en page deux de la feuille de choux locale. Une petite plaque et des fleurs blanches pour se souvenir.
Dans le fond, c’était tout ce que le danois espérait. Rien d’autre qu’une nouvelle preuve d’une folie toute humaine.

Mais si la Grande Mâchoire s’était déplacée avec sa meute, ce n’était certes pas pour cela. Il était là parce qu’il sentait qu’il y avait plus. Bien plus sombre que la triste histoire d’une jeune fille tuée dans les bois par un mec louche et détraqué.
Il flairait le danger. Il flairait la bête.
L’instinct du chasseur lui intimait qu’il y avait dans cette affaire quelque chose qui touchait de près ou de loin aux Unseelies ou du moins à un des paradoxes qui sévissaient dans la région. Mais si la disparition de la jeune femme était due à un monstre… pourquoi était-elle la seule ? En deux ans, n’y aurait-il pas du y en avoir d’autres ? D’autres victimes ? D'autres proies comme elle à se volatiliser, à se faire souffler par la fatalité ? Dévorés par cette malédiction qui touchait Malfearn et les malheureux qui y vivaient.

Non, le cas de Ruby Sinclair était plus complexe, plus sombre.

Se pouvait-il… ?

Avançant toujours sous les arbres, Jakob laissa son regard voguer entre les différentes silhouettes qui l’entouraient, s’attardant un peu plus sur ses filles. Au cœur de sa mémoire passait dans un sifflement chantant, des paroles dites avec l’accent de la mer. Celles prononcées quelques mois plus tôt par un Séraphin au visage d’Ange. « C’est la naissance qui veut ça. J’aurais pu avoir la plus jolie des petites enfances que j’étais déjà pourri dedans… Ça pourrait t’arriver, ou à tes enfants… »

Tous autant qu’ils étaient, ils portaient cette épée de Damoclès au dessus du crâne. Une lame acérée tout juste retenue par un fil sur le point de se couper. Il suffisait d’un rien et soudain, humain faisait ses adieux pour devenir… quoi au juste ? On en savait rien.

*Qu’es tu devenue Ruby ? Où es-tu passée ?* murmurait l’Augure dans ses pensées. Plissant les paupières comme pour se protéger d’une lumière absente, il inspira longuement et tenta de se concentrer sur la disparue, cherchant à capter ce qu’il subsistait d’elle, ça et là. Quelque part.

D’inconscient ou de talent, ses pas l’amenèrent à quelques mètres de l’arbre où se trouvait Miller. Juste assez pour entendre la question de Fajardo. Sa marche de stoppa. Un chasseur à l’affût, droit et immobile dans son grand manteau gris. Il posa ses yeux fixes et froids sur le policier qui soutint son regard. A l’expression de son visage, le danois comprit qu’il avait trouvé quelque chose. D’un coup d’oeil, il s’assura que le reste de la troupe était encore à distance. Il n’avait pas envie de Spencer vienne foutre la merde par sa maladresse coutumière.
Un pas ou deux plus tard, il était lui aussi au pied de l’arbre, face à ce terrier qui menait vers une ouverture obscure que cachait les racines sinueuses. Là, à leurs pieds, une simple chaussure.

Pourquoi maintenant ?
Ce fut la première question qu’il se posa. Pourquoi après deux ans sans le moindre indice parvenaient-ils à trouver deux objets laissés par la jeune disparue ? C’était un détail et pourtant. Pourtant il mettait le Hurleur étrangement mal à l’aise. Pour lui, rien n’arrivait jamais par hasard.

Tirant de son manteau un paquet de cigarettes, il en alluma une avant d’en proposer à Miller, comme s’ils étaient simplement en train de faire une pause.

« Tu sens quelque chose ? » dit-il en soufflant un épais nuage de fumée. Ce n’était pas à son indic qu’il s’adressait mais bien au garagiste dont il savait les capacités. Si c’était bien la chaussure de Ruby Sinclair, et si elle était bel et bien morte ici ou à proximité, peut être que le médium allait pouvoir enfin sentir sa présence et éliminer un des doutes qui couinaient dans l’esprit de la Grande Mâchoire.


Le Phare
Porteur de lueur
Le Phare

Groupes de recherches

@Mateo Fajardo, @Jakob Morgensen, @Josephine Turner, @Lauren Turner

03.1994
tw : disparition
Le souffle glacial venu des landes tente de se frayer un chemin discret entre les cimes, jusqu’aux nuques protégées d’épaisses couches de pull et de vestes. Un avertissement de Malfearn pour qui veut bien l’entendre. Des lèvres de Miller, la fumée de cigarette s’élève, souffle de vieux dragon. Le regard qu’il jette alors au garagiste est aussi vide que hanté. L’œillade d’un type qui en a déjà trop vu et se prendrait bien une retraite d’une éternité ou deux, s’il n’avait pas une dette envers les Hurleurs. « Tu penses bien. »

La pompe de Ruby gît là, petit monceau de rien. Presque trop bien conservée pour le temps qu’elle a passé ici. Ça turbine dans le crâne de Miller. Si fort que tous les télépathes du coin sont probablement déjà au courant de son fil de pensée. Le soulier aurait déjà dû être trouvé. Un milliard de fois, depuis le temps. Tellement de battues, tellement d’enquêtes, tant de paperasse. Jamais rien. Et la chaussure, posée là comme pour les narguer.

C’est qu’elle a dû cavaler longtemps avec ça aux pieds la gamine.

Miller se voit déjà expliquer ça à la famille. Encore. Attirer la foudre du vieux Sinclair, encore. Les lèvres pincées, il élude d’emblée la théorie de l’enlèvement, du meurtre froid. Ça empeste les dingueries qui gravitent autour des Hurleurs, des magiciens de toutes sortes et des saloperies qui rôdent dans l’ombre. Il ne devrait même pas se trouver ici.

Sa clope terminée, Miller accepte la seconde tendue par Morgensen. Un besoin plus qu’une envie. Et cette foutue pompe qui ne veut pas disparaître, pas s’enfoncer de nouveau sous la terre et les feuilles mortes.

Écrasent, écrasent.
Mâchent.


Spencer s’est frayé un chemin, contournant la Mâchoire, ses filles et le garagiste. Jouant son rôle d’inspecteur de pacotille, envoyé par les Hautes Instances. Il n’a pas l’air d’un limier, plutôt d’un bâtard un peu laid, la truffe au sol. « Vous dîtes que vous n’avez jamais rien trouvé pendant les précédentes recherches ?
- Qu’est-ce que tu crois gamin ? Qu’on n’a pas retourné le moindre centimètre de cette forêt ? Si Sinclair avait pu nous faire désosser le parquet de toutes les baraques de ce foutu patelin, il l’aurait ordonné sans ciller. »

Haussement d’épaules de Spencer. Rien de plus à ajouter. Il ne fait que son travail. Si Fajardo s’essaye à sonder les lieux de son pouvoir, il n’y a que l’ombre pour remonter à sa gorge. La sensation d’une fange grouillante dans la gorge.

Plus loin sous la surface.

Glapissement de Spencer. Un babillement excité, fier. « Il y a quelque chose dans le creux des racines ! » Parvient-il à sortir tant bien que mal. Froncement de sourcils de Miller. Il hoche la tête comme un enfant et, subitement, écarquille les yeux.

Des escaliers s’entortillent sous les racines. Mènent aux profondeurs de la forêt. Le groupe de recherche éparpillé n’a encore rien remarqué et le flic avale sa salive de travers. Un regard au garagiste. Un regard à la Mâchoire. Il refuse de prendre cette décision. Sa loyauté a ses limites.



Hors RP



Voici la suite de votre situation. Puisqu'il manque les réponses de Lauren et Joséphine malgré le délai supplémentaire, leurs actions n'ont pas été prises en compte dans cette réponse et le seront à la prochaine. Vous pouvez désormais poster comme bon vous semble et autant de fois que vous le souhaitez jusqu'au 5 Janvier où la suite vous sera envoyée.
Vous pouvez également interagir et faire interagir les PNJ présents à votre guise.
Mateo Fajardo
See the unseen
Mateo Fajardo
Au regard que Miller te lance, tu te demandes un instant ce qu’il fou là. Avec son insigne et des choses qu’il ne veut de toute évidence pas, plus avoir à gérer. Ce n’est toutefois pas comme si tu avais la possibilité de le lui demander ou si, en étant plus franc, ça t’importait réellement de connaître la réponse.

Et puis ton regard revient au soulier et le mystère qui plane autour. C’est visiblement celui de Ruby et il apporte beaucoup plus de questions que de réponses. Parce que rien de tout ça ne fait vraiment de sens dans un monde où le surnaturel n’existe pas, mais malheureusement pour Ruby et pour tous les habitants de Malfearn, le mode est plus sombre et étrange qu’on ne le voudrait. Et tu te demandes si c’est Ruby qui l’a posé là, ou du moins ce qu’il reste d’elle, ou si c’est autre chose. Quelque chose qui semble désireux de jouer avec ceux qui voudront bien venir jouer un peu avec elle. Et là tout de suite, tu es plutôt content d’avoir des hurleurs parmi les volontaires.

Tu jettes un coup d'œil vers Spencer quand il s’avance, questionnant Miller et t’es mitigé, mais tu n’y porte pas plus attention pour le moment, concentré sur autre chose.

Parce que tu n’as pas besoin que Morgensen te demande ce que tu sens pour être déjà entrain de faire usage de tes capacités et ce geste tout simple, mais totalement inconscient de ta part devrait lui faire comprendre qu’il y a bien quelque chose. Ta main se porte à ta gorge et tu pâlis sous la sensation exécrable de ta gorge qui te semble pleine de fange. Comme si l’air d’allait plus pouvoir passer.  

Et tu sais que ce n’est pas là, que ce n’est qu’une sensation, pas la première, ni la dernière que tu ressens via ton don, mais tu tousses un peu par réflexe. Inspires lentement et profondément, même si la sensation reste là.  

Tu n’aimes pas ça.

”Ouais… C’est comme si…”

Tu hésites un instant, mais Jakob s’est permis de te demander ce que tu sentais face au flic, donc ça ne sera probablement pas un souci qu’il entende la réponse. Quant bien même, tu n’as pas le temps que répondre que Spencer s’exclame et c’est là que tu vois ce qu’il vous montre… Des marches.

Des marches qui descendent sous l’arbre, comme ça. S’enfoncent dans le sol, surement loin.  

”... J’imagine que c’est en lien avec l’impression que j’ai d’avoir la gorge pleine de vase.”

Que tu complètes lentement.
Jakob Morgensen
Jakob Morgensen

Groupe de Recherche


1994
tw : disparition, mort


Une chaussure.
Rien qu’une chaussure.
Rien qu’un peu de plastique, du tissu. Un peu de couture et un savoir faire de machine.

Ce n’était rien.
Qu’un corps un peu sale abandonné sur le sol des bois. Une tâche claire entre les fourrés. Des traces d’humus pour ajouter une touche de brun. Une nature morte qui attendait d’être peinte.

Ce n’était rien.
Qu’un détail.
Ce n’était rien.
Qu’un souvenir.
Ce n’était rien.

Jakob semblait fasciné par tout ce rien. Par la forme étrangement banale de cette présence improbable. *Pourquoi maintenant?* que ne pouvait s’empêcher de penser sa tête. Miller le formulait, lui le savait, à quel point ils avaient déjà retourné la forêt. Sous chaque branche, entre chaque racine. Ils avaient tout inspecté sans trouver la moindre trace. Alors pourquoi maintenant ? Pourquoi cette apparition soudaine ? Cet indice offert pour qui ? Pourquoi ?

*Comment es-tu arrivée là petite chaussure ?* s’interrogeait la Grande Mâchoire en la regardant comme s’il regardait un petit animal blessé. *Qu’est ce qui a bien pu te mettre sur notre route?* Son regard se porta sur les silhouettes des civils un peu plus loin. Des anonymes entre les troncs disparates. Des ignorants bienheureux. Des coupables potentiels.

*Où plutôt qui ?*

Soudain, la voix de Spencer. Elle l’irritait toujours cette voix car souvent elle parlait pour ne rien dire mais pas cette fois. Cette fois l’attention du danois se porta sur le sujet de la surprise, sur ce qu’entre les feuilles mortes, le jeune hurleur avait repéré.

Un escalier.

Un escalier qui descendait, sinueusement, dans les entrailles de la terre.

Immédiatement, un frisson parcourut l’échine de l’Augure. Comme si une main d’os glacés venait se saisir de sa colonne vertébrale. Une nausée s’installa dans son ventre. L’insécurité et la mise en garde. Le danger.

*Voila donc ce que tu fais ici petite chaussure...* Avec des gestes lents, Jakob s’approcha du tronc et après s’être accroupi, il dégagea l’entrée des feuilles et des branches qui la cachait à moitié. *Tu es un appât… et nous sommes les proies.*

Portant sa main à sa bouche, il inspira une longue et profonde fois, terminant sa cigarette d’un trait. Puis il se passa la langue sur les lèvres et souffla, entourant son visage d’une épaisse fumée blanche. Il réfléchissait, cherchant dans sa mémoire et dans les heures à lire les ouvrages de sa communauté quelque chose qui pourrait les aider.

Un soupire souleva ses épaules alors qu’il entendait les mots du garagiste… de la vase. Oui, sans doute...

Toujours accroupit, il jeta un regard à ses deux filles qui se trouvaient là elles aussi. Il n’avait aucune envie de les embarquer dans ce qui semblait être ni plus ni moins un piège, mais elles étaient membres de la Horde. Hurleuses autant que lui. Et il aurait besoin d’aide. De toute l’aide disponible.

Ils ignoraient ce qui grouillait sous la terre.

« Bien… il semble que le chemin se poursuit par ici pour nous. » dit-il dans un souffle tout en désignant l’escalier. « Miller, Fajardo… je ne peux pas vous demander de nous suivre. Ce qui nous attend en bas n’est pas de votre ressort. Si vous continuez… ça sera en votre âme et conscience. De plus... » Son regard accrocha celui du policier. «… je préférerai que l’un de vous reste à la surface afin de prévenir Sheperd’s Garden si d’aventure nous ne revenions pas. » Il aurait pu confier cette tâche à Spencer. Aller prévenir à cavalerie. Sauf que voila… Jakob n’avait aucune confiance en lui.


Josephine Turner
Josephine Turner

Groupe de recherche

feat. Mateo, Jakob et Lauren

Mars 1994
tw : disparition

Un esprit, puis l’autre. Un voyage dans les pensées, une entrée par effraction pas comme les autres… Un don à l’étique douteuse. Et pourtant, elle en use. Et fouille, à la recherche du moindre indice… D’un bond, elle sursaute, la corneille, alors qu’elle se fait surprendre par Spencer, qui s’est glissé à côté d’elle dans une tentative de brin de causette. Elle hoche de la tête.

« Ouais, c’est rare… Concentre-toi, moi j’dois faire mon taff de mon côté. » qu’elle répond avant de se plonger à nouveau dans les esprits alentours.

De prime abord, cette affaire a des airs de crime d’une nature humaine. Un maniaque dérangé qui assassine une pauvre gamine pour ses plaisirs pervers. De prime abord… Car les hurleurs ont senti quelque chose de plus, quelque chose de familier. Quelque chose de plus sombre qu’une horrible histoire humaine… Quelle merde. La voix de Miller. Jo tourne la tête, cherche le policier du regard. Elle le trouve, alors qu’une silhouette le rejoint. Mateo Fajardo. Quelques instants plus tard, son père qui les rejoint. Elle capte une bribe de pensée de son père, qui espère en secret garder le maladroit Spencer loin de cet arbre… Jo se tient à l’écart, le jeune hurleur à ses côtés. Pourtant, elle ne perd pas une miette de ce qui est en train de se dérouler. Un seul esprit compte à l’instant, pour elle. Celui de l’officier. Comme une ombre, elle s’y introduit et le flot d’informations est incessant. Une chaussure. Nouvel indice sur une étrange disparition dont il élude la théorie de l’enlèvement, d’un meurtre froid. Une silhouette la dépasse soudain, dans le vrai monde. Spencer qui semble avoir enfin capté la position de l’officier et de la grande mâchoire. Sans attendre, Jo le suit pour retrouver son père et sa soeur. Et voir cette chaussure dans la terre et les feuilles. Le jeune murmure glapit et découvre quelque chose… un escalier. La corneille lance un regard à son père, observe le garagiste, l’officier, sa soeur.

Fait chier… Le garagiste complète les sensations de tous, alors que la grande mâchoire le questionne. Putain d’escalier sinueux qui mène dans les entrailles de la forêt. Le regard qui plonge dans les ténèbres, l’esprit embrumé par toutes ces voix qui l’assaillent. Des innocents, un peu plus loin, Spencer à coté d’elle, l’officier, le garagiste. Et ce murmure… un quelque chose qui lui glace le sang… un grondement sourd qui n’est pas le sien. Ni le leur… Un écho dans sa tête. Et la nausée qui s’insinue dans son ventre, un frisson dans sa nuque. Elle croise le regard de son père. Nul besoin de lire ses pensées, pour savoir qu’il s’inquiète pour sa soeur et elle. Et qu’il les laissera le suivre, hurleuses et aide précieuses. Jakob, en Grande Mâchoire, prend le lead du petit groupe et donne des ordres dissimulés sous des conseils. L’échange continue quelques minutes, des décisions se prennent. Les hurleurs descendront quoiqu’il se passe… Jo décide alors de se frayer un passage vers son père et sa soeur. De façon à dissimuler ses lèvres aux autres dans la pénombre, elle murmure pour eux.

- Je perçois quelque chose… mais c’est trop loin et les pensées de tout le monde parasitent mon esprit.

La poisse… Cette nuit encore sera mouvementée…



HRP:
Le Phare
Porteur de lueur
Le Phare

Groupes de recherches

@Mateo Fajardo, @Jakob Morgensen, @Josephine Turner, @Lauren Turner

03.1994
tw : disparition
De la vase dans la gorge et jusque dans le crâne. Miller n’en finit plus de sentir bourdonner ses oreilles. Assez pour lui filer une envie de vomir de tous les diables. Assez pour que le conseil lui échappe, l’espace d’un instant. Il se raccroche aux branches de la conversation, manque de peu de heurter le Hurleur de pacotille, celui qui a découvert le passage.

Un frisson lui arrache l’échine. Hors de question qu’il foute un pied là-dessous. Il a encore de la famille et quelques années devant lui. « Je vous laisse faire votre travail là-dessous, c’est au-delà de mes compétences. »

L’idée même que ces choses, ces fêlures dans la réalité, existent sous son nez, se trouvent là, à deux pas à peine de chez lui. Tout ça le terrorise.

Pourquoi maintenant ?

Parce que c’est tout à fait le moment.

Aujourd’hui, ce jour, cette heure, précisément. L’étrange a ses propres raisons. Et rien qu’une chaussure, seule, pour mieux les narguer. Et la vase, tout autour. Spencer renifle, pas tout à fait à l’aise. Lui n’est pas supposé se perdre dans les affaires de terrain. Ce n’est pas son rôle. Ce n’est pas ce pour quoi il a été envoyé. Mais Miller a déjà pris la place du couard et lui ne peut pas se permettre de se faire ainsi mal voir. Par la Mâchoire et sa progéniture, tout d’abord. Par le garagiste qui se profile, parfois, dans le fil de leurs enquêtes.

Spencer prend une inspiration et bombe le torse. Sort de sa veste une lampe de poche massive. Toujours équipé, toujours prêt à tout. Il aura bien fallu lui trouver quelques qualités, au final. « Tu devrais descendre en premier, Jakob. »

Ainsi va la vie des plus expérimentés. Et comme un rien, il lui fourre la lampe entre les pattes, prenant la place toute désignée de second dans la file. À la guerre comme à la guerre. Ils ne trouveront rien s’ils ne saisissent pas ce que leur offre la nature, si étrange soit-elle.

Si d’aventure, ils se décident à rejoindre les entrailles – sous la surface – c’est bientôt une moquette beige que viennent fouler leurs souliers boueux. Souillé par leur passage, le tapis se déroule, des marches et des marches plus loin. Ils descendent plus encore, plus profonds que tout ce qui est logique en ce monde.

Au fond du gouffre, un salon. Tout ce qu’il y a de plus banal, quoique dépouillé de vie. De meubles. Simple moquette beige, plafonnier grésillant. Un guéridon, au centre. Un vase, vide. Rien que le silence.

Assourdissant. Pas la moindre réminiscence de la surface. C’est un autre monde.

Dans leur dos, l’escalier dans la pénombre semble sur le point de s’évanouir à chaque seconde. Spencer grimace. On suffoque ici. On suffoque d’être à l’intérieur et à l’extérieur à la fois. Le salon, toujours, exsude l’odeur de la terre.

Face à eux, deux portes. Droite, gauche. Choix simple à première vue. Comme si cela avait encore cours à Malfearn.


Hors RP



Voici la suite de votre situation. Les actions de Lauren n'ont pas été prises en compte car cette dernière n'a pas posté. Notez malheureusement que sans réponse au prochain tour sans prévenir, elle devra être écartée de la situation faute de pouvoir rattraper tout ce qu'il s'y passe, avant que les choses ne deviennent plus complexes. Comme toujours, nous sommes disponibles si vous avez besoin d'éclaircissements ou d'un délai !
Vous pouvez désormais poster comme bon vous semble et autant de fois que vous le souhaitez jusqu'au 19 Janvier où la suite vous sera envoyée.
Vous pouvez également interagir et faire interagir les PNJ présents à votre guise.
Mateo Fajardo
See the unseen
Mateo Fajardo
C’est sans aucun doute stupide, mais tu ne réfléchis pas plus que cela avant de décider que tu vas descendre, accompagner les hurleurs dans les entrailles de la terre, vers un endroit qu’il ne vaut même pas la peine de chercher à imaginer tant rien n’est logique, rien n’est normal, dans cette affaire. Tu ignores tout des capacités médiumniques de Lauren, aussi, tu considères que ta présence pourrait faire une différence au sein du groupe et peut-être lui éviter un sort funeste. Tu t’en voudrais, si cela tourne mal, de ne pas être descendu. Sans doute que Morel te reprochera ta stupidité, tout comme Tanveer, mais s’ils le font et surtout, s’ils peuvent te lancer leurs mots au nez, ce sera bon signe.

T’inspires légèrement, glissant un regard vers Miller qui refuse de descendre. De toute façon, il est à la tête du groupe de recherche et il serait bête de descendre et de laisser le reste du groupe à lui-même.

”Je vais vous accompagner.”

Ta voix est calme et volontaire. Tu regardes Spencer prendre sur lui et tu devines sans trop de mal qu’il aurait préféré ne pas descendre, mais tu ne commentes pas. Il a au moins la qualité d’avoir une lampe torche sur lui, qu’il s’empresse de donner à Jakob en lui demandant de prendre la tête.

Courageux, mais pas trop. Tu retiens un soupir alors que ton regard revient sur les premières marches que vous pouvez distinguer et quand votre groupe se met en marche, tu te glisses derrière Spencer. C’est ce qu’il est logique de faire. Tu considères que tu peux être un atout, mais tu n’es pas un hurleur, n’en a ni la formation, ni les techniques de défense et fermer la marche te rendrait stupidement vulnérable.

Il est incroyablement insolite de descendre comme ça des marches sous terre, avec peu de lumière et tu dois rester prudent pour ne pas glisser sur les marches couvertes d’humidité. Jusqu’à ce que tu sens une texture plus tendre sous ton pied, te faisant ralentir. Tu mets quelques secondes avant de comprendre qu’il s’agit d’une moquette que tu te penches un instant pour effleurer des doigts. Surprenant, mais tout l’est ici. Un peu comme dans un de ces rêves ou la logique s’échappe et ou la réalité ne fait plus de sens.

Tes sens restent à l’affut. La sensation boueuse et désagréable s’accroche à ta gorge, mais tu l’ignores, espères vaguement qu’elle ne va pas s’amplifier jusqu’à te noyer pour de bon. L’arrivée dans un étrange salon te fait t’arrêter pour regarder autour, prendre le temps d’inspecter les lieux.

Et tu te poses un peu la question.

Et si Ruby n’était pas morte ? Disparue, enfermée dans le creux de la terre. Tu pourrais presque l’imaginer assise sur ce divan, coupée du monde et du temps.

Tous les unseelies ne tuent pas. Il y a parfois tellement plus intéressant à faire d’une victime.

”Vous pensez qu’il aurait pu la garder ici ?”

Tu murmures sans faire attention, par réflexe, comme si cela pouvait vous éviter d’être entendu. Comme si vous pouviez être là sans que rien n’ait remarqué votre présence.
Jakob Morgensen
Jakob Morgensen

Groupe de Recherche


1994
tw : disparition, mort


- Je vous laisse faire votre travail -

Ce furent les mots du policier. Des mots pleins d’une vérité féroce.
Car c’était son travail, bel et bien. Sa mission. C’était le sort auquel il était voué, le destin qu’on avait tracé pour lui et ça bien avant sa naissance.

La chasse sauvage.

La raison de sa présence autant que celle de son existence. Une promesse. Aussi. Une fable. Sans doute. Combattre le mal et l’hérésie. Jakob était lucide sur leur impossibilité d’endiguer la malédiction qui pesait sur toute la région, comme il questionnait parfois le bien-fondé de leurs convictions. Pourtant il agissait. C’était tout ce qu’il savait faire. C’était ce pourquoi il était fait.
Aider, protéger, sauver… Traquer, Tuer, Anéantir.

Protégeait-il ses filles en les emmenant avec lui dans les entrailles du monde? Certes non. Mais c’était là qu’était leur place. Avec lui à combattre la vermine. A préserver ce petit bout d’humanité. Chercher les traces d’une innocente tant qu’on avait pas de preuve de sa culpabilité.

Prenant d’un geste brusque la lampe torche des mains de Spencer, la Grande Mâchoire lui jeta un regard sombre qui lui conseillait un silence avisé. Il n’aimait pas les manières du Murmure. Il ne l’aimait pas lui, tout simplement. Le savoir avec eux pour cette expédition vers l’inconnu ne lui était d’aucun réconfort, mais il préférait le savoir là plutôt que de devoir compter sur lui pour aller chercher des renforts.

S’approchant de Miller, il jeta un regard à sa montre avant de lui donner ses instructions.

« Deux heures… si nous ne sommes pas revenus dans deux heures, préviens Sheperd’s Garden… ils sauront quoi faire. » Son regard se porta sur les escaliers qui descendaient dans la Terre. Un frisson lui saisit l’échine, faisait se dresser les cheveux sur sa nuque. « Passe moi de la rubalise. » dit-il en tendant la main. Le policier ne posa pas de question et lui donna les rouleaux qu’il portait avec lui.
Après en avoir accroché une extrémité à une racine épaisse -fil d'Ariane moderne- le danois alluma la lampe torche et prit la tête du petit groupe de recherche. De temps en temps, pour s’assurer que tout le monde suivait, il jetait dans son dos des petits coups d’oeil furtifs. Parfois il croisait le regard de ses filles qui lui répondait d’une étincelle de connivence. Un bloc uni. Une meute pour atteindre le repère de Lucifer dans les profondeurs infernales.

Mais ce ne fut pas aux enfers qu’ils parvinrent, ou alors dans une antichambre semblable à n’importe quel salon. Comme pour les escaliers qu’ils avaient descendus, le sol était recouvert d’une épaisse moquette beige. Jakob détestait la moquette. C’était plein de poussières et une véritable horreur à nettoyer (ce qui n’avait pas empêché ses filles de vouloir en installer dans la maison familiale, surement dans l'objectif unique de le faire chier). Celle-ci, non contente de leur offrir une nuance parfaitement abjecte, ne parvenait pas à contenir l’odeur prégnante de terre, d’humus et de vase qui emplissait leurs poumons. Passant sa langue sur ses dents, la Mâchoire s’accrocha au goût de nicotine qui régnait dans sa bouche. De son regard incisif, il détailla chaque recoin de l’espace incongru dans lequel ils se trouvaient. D’un simple signe, il engagea Lauren et Josephine à fouiller les quelques meubles qui se trouvaient là pendant que lui s’approchait des deux portes -l’une après l’autre- qu’il scruta minutieusement.

Il avait une impression étrange, comme s’ils étaient soudain à la place d’Alice tombée dans le terrier du Lapin Blanc. Jakob n’aimait pas cela. Il n’aimait pas avoir le sentiment d’être une adolescente blonde que tout un pays imaginaire allait traiter comme une idiote pendant les 177 pages de la version poche.

« C’est possible... » murmura le danois à l’intention du garagiste et de sa question. Oui, c’était tout à fait possible que la pauvre Ruby ait passé les deux dernières années ici, enfermée sous terre à attendre. Attendre quoi ? D’être assez marinée pour être dévorée ? D’avoir lassée la créature qui s’en servait comme jouet ?
Il fallait le découvrir, et cela passait de toute évidence par l’exploration des lieux qui, il s’en doutait, leur réservait encore bien des surprises.
Il allait falloir être sur leurs gardes et rester groupé.

« Espérons que nous ne serons pas les prochains locataires… je n’aime pas beaucoup la décoration... » dit-il non sans une pointe d’humour qui contrastait avec le ton amer qu’il utilisa. S’approchant de la porte de gauche, il leva la main et vint poser sa paume à plat sur la surface de bois. Inspirant profondément, il bloqua l’air quelques secondes avant de l’expirer, essayant de projeter son esprit vers l'étendue des possibles. L’Augure ne cherchait pas à capter une réelle vision du futur, simplement à ressentir ce qui pouvait les attendre de l’autre côté. Une disparue comme un danger.

Lauren Turner
Lauren Turner

Groupe de Recherche


1994
tw : disparition

Elle avait suivi le garagiste, Lauren, comme une ombre éloignée, l'observant, le jaugeant. Essayant de comprendre pourquoi Jakob lui avait demandé de s'intéresser à lui.

Et puis elle s'était arrêtée au même point que les autres, baissant les yeux sur cette chaussure simplement laissée là. Un malheureux hasard qu'elle imaginait ne pas l'être tant que ça, pas aujourd'hui. Mais pourquoi après tout ce temps, de cette manière. Ca ne faisait pas vraiment sens à ses yeux, et pourtant, le temps et l'expérience lui avaient appris qu'à Malfearn, la vie faisait bien comme elle voulait au détriment de ses pauvres habitants.

Silencieuse, elle s'était contentée d'attendre les ordres, prête à suivre ce que son père adoptif lui demanderait. Quant à Miller, ses ordres n'étaient pas vraiment les siens. Alors elle attendait.

Mais l'attente finit par prendre fin alors que Miller se défila face à ces escaliers sortis tout droit des entrailles de la terre pour demander aux Hurleurs de continuer le chemin. De quoi laisser une impression étrange à Lauren. Quelque chose se tramait, quelque chose les attendait. Elle en était certaine. Restait à savoir quoi.

Spencer se décida à les suivre, à la grande surprise de l'aînée des Turner. Ce idiot lâche n'avait finalement pas que des défauts. Encore fallait-il que son courage vaille quelque chose, mais bref… Elle soupira, Lauren, alors que le garagiste se proposait pour les accompagner. Elle aurait presque préféré qu'il s'abstienne pour éviter une victime de plus, mais les capacités qu'il avait utilisées quelques instants auparavant lui disaient qu'il ne serait pas inutile, loin de là. Elle avait d'ailleurs été à la fois intriguée et soulagée de voir un de ses semblables et elle comprenait petit à petit pourquoi Jakob l'avait guidée vers lui. Deux dons similaires. Lui semblait pourtant le maîtriser, contrairement à elle qui commençait tout juste à saisir ce qui lui arrivait.

Le temps arriva de descendre vers le centre de la Terre. - Je fermerai la marche… qu'elle lança aux autres, spécialement à sa soeur qu'elle refusait de voir en fin de troupe. Si leur relation n'était pas au beau fixe, elle connaissait les dangers d'ouvrir ou de fermer une marche et ne souhaitait en aucun cas que Jo se retrouve blessée.

Parcourant des yeux ce qu'elle arrivait à distinguer dans la pénombre créé par la lampe de poche de Spencer, Lauren essaya de comprendre son environnement. Elle ressentait un profond malaise, ce qui ne lui indiquait rien de positif, mais ses capacités encore trop jeunes, elle n'arrivait pas à identifier des éléments précis. Elle se contenta donc de mettre cette impression dans un coin de sa tête pour y revenir plus tard, le temps de faire ce qu'elle savait faire de mieux pour le moment : chasser. C'était pour ça que Miller les avait envoyés au casse-pipe, non ?

Les marches prirent fin, laissant l'équipée sur un sol totalement différent que Lauren reconnut pourtant tout de suite, puisqu'effectivement, la moquette recouvrait une bonne partie de leur maison.

La sensation de malaise lui parvenait toujours plus forte et la blonde sentit son esprit perdre pied. Tout ça était trop nouveau, trop bancal pour elle. Elle entendit tout juste la remarque de Mateo alors qu'elle parcourait des yeux leur nouvel environnement. L'odeur était forte, étouffante et l'entièreté de la pièce lui donnait envie de fuir. Mais ce n'était pas son rôle, ni son genre. Ils étaient ici dans un but précis, pour une mission qu'ils comptaient bien terminer.

Jakob s'intéressa aux deux portes après avoir demandé discrètement à ses filles de fouiller la pièce, ce que Lauren entreprit rapidement. Mais au fur et à mesure de la fouille, elle revenait toujours au même constat ; il n'y avait rien, à part cette sensation de malaise.

Elle s'intéressa alors à ce que faisait le danois, s'approchant elle aussi des deux portes. Celle de droite lui procura un immense frisson suivi d'un malaise encore plus profond. Mais était-ce pour l'inciter à l'ouvrir ou à la fuir ? Que lui disait son corps ? Soupirant, elle se tourna vers Jakob, l'air ailleurs, empruntée. - Celle de droite essaie de me dire quelque chose je crois… qu'elle lui chuchota. Peu à l'aise face à son don qu'elle ne maîtrisait pas, elle ne voulait pas forcément que les autres entendent son manque d'assurance. Après tout, Lauren Turner était connu pour son pas assuré et son débit de paroles généralement bien imposé. Cette fille-là, désemparée, seule sa famille pouvait parfois l'entrevoir.


HRP:
Jakob Morgensen
Jakob Morgensen

Groupe de Recherche


1994
tw : disparition, mort


La paume contre la porte. La sensation rugueuse sous la peau. Le contact avec le bois mort autrefois vivant. Mais ne le sentait-il pas battre, là sous ses doigts ? Comme si un cœur absent rythmait la vie en dedans…

Les yeux mi-clos, Jakob était aux prises avec des sentiments et des impressions contraires, comme si tout et rien était possible soudain. Les sens et les dons affûtés par les années d’une pratique soigneuse, l’Augure tentait de sonder le néant qui ne lui répondait pas. C’était comme s’il n’y avait… rien. Ni danger ni félicité. Ni vie ni trépas. Rien.

Peu soucieux de la présence des autres, la grande Mâchoire chercha à pousser plus en avant son esprit, fouillant et scrutant le moindre détail ou la moindre piste que pourrait leur offrir l’étendue des possibles. Plutôt qu’une simple impression que son premier essai lui avait refusé, il essaya à déclencher une vision malgré tout l’inconfort que pouvait lui causer pareille situation.

Mais là encore… rien. Rien que son esprit dans son esprit, son souffle sortant de ses poumons et le sang qui battait à ses tempes brouillant tout le reste.
C’était comme s’il n’y avait pas d’avenir possible dans cet endroit. Comme si cette pièce et ce qu’elle contenait n’existait pas vraiment. Comme s’ils étaient entrés dans… du vide.

Jakob poussa un soupire. Il venait de comprendre.

La présence de Lauren, soudain juste à côté de lui, le fit relever la tête et la regarder attentivement. Il la connaissait par cœur sa fille. Il savait déceler les doutes dans les espaces qui séparaient ses mots. Il pouvait lire dans son regard l’insécurité que de telles circonstances pouvaient créer. L’aînée des Turner avait développé son don sur le tard et ne le maîtrisait pas encore, ce qu’elle vivait extrêmement mal malgré ce qu’elle voulait bien laisser paraître. Parfois elle faisait tomber le masque devant lui, mais pas ici, pas avec tous les autres.  

« Prends garde à tes impressions ici… elles peuvent être trompeuses… » lui souffla-t-il. Puis lentement, le mentor s’avança vers un des sofas sur lequel il posa la main. Lentement, il la fit passer sur la surface, à la fois douce et rêche. Deux choses en même temps. Et rien du tout à la fois. Avec minutie, il fit aller son regard d’un élément à un autre, de banalité en banalité, et toujours ce choix de deux portes qui s’offrait à eux.

« Je crois… je crois que c’est un Lieu Vide... » dit-il alors à l’intention des autres. «... une sorte de dimension parallèle avec ses propres règles...» Ses propres folies pensa-t-il aussi.

Lui même n’était jamais entré dans ce genre d’endroit mais il les avait déjà croisé dans ses innombrables lectures. Des non-lieux. A la fois absent et présent. Nulle part et là pourtant. Étonnant de banalité mais sans le moindre sens logique. Une prison de néant où n’importe qui pouvait disparaître. Même Ruby Sinclair… Même eux…

Leurs facultés ne leur seraient d’aucune utilité ici. Tout était brouillé par le fait qu’ils n’étaient déjà plus tout à fait dans le monde réel.

« Tachons de rester groupé et de ne pas nous perdre… il sera peut être plus difficile de sortir d’ici que d’un labyrinthe… » Tenant toujours la rubalise qu’il avait accroché à la surface dans la main, la grande Mâchoire s’approcha de la porte de droite et se saisit de la poignée.

Il fallait bien commencer quelque part...

Josephine Turner
Josephine Turner

Groupe de recherche

feat. Mateo, Jakob et Lauren

Mars 1994
tw : disparition

Et merde. Elle jure, dans son esprit, la corneille. Parce qu'il va falloir descendre, à coup sûr. Ainsi se résume le fardeau des hurleurs... se jeter dans la gueule du loup, se débattre pour survivre et protéger les innocents. L'héritage familial, le sang de générations de hurleurs coule dans ses veines. Le devoir de protéger, l'instinct de défendre. Mais qui... contre quoi... Josephine n'est pas comme sa soeur. Ce plaisir qu'elle distingue dans son regard parfois, elle ne le ressent pas. A chacune de ses chasses, de trop nombreuses interrogations tournent dans sa tête, interminables. Pourtant, elle descendra. Avec sa soeur, avec son père. Elle descendra, parce qu'elle est une Turner. Elle descendra parce qu'elle est une hurleuse. Qu'elle le veuille ou non... Alors elle observe l'escalier qui s'engouffre dans les ténèbres, son esprit en quête de quelque chose. Des pensées, des bribes d'images, quelques mots. Mais rien... rien ne résonne dans son esprit, hormis les pensées terrifiées de Spencer, Miller, des autres. Son esprit fermé à ceux de sa famille... une règle établie pour éviter les conflits.

La musicienne hausse un sourcil lorsque Spencer propose à Jakob de descendre en premier. Sa réputation ne cesse donc pas de descendre en piqué, droit vers le bas. Rien qu'un lâche qui prétend posséder un courage, alors qu'il se planque derrière les autres. Mateo est volontaire, Miller reste en arrière. Alors, la petite troupe se met en marche. La Grande Mâchoire ouvre la marche, suivi de près par Spencer, puis Mateo. La corneille se glisse dans les ombres, après un regard à sa soeur qui, comme à son habitude, veut la protéger, à sa manière. La corneille fait alors un premier pas dans les escaliers dangereux, sans broncher. Lauren sur ses talons pour fermer la marche. Ses sens en éveil, elle prend garde à ne pas glisser sur les marches pleines d'humidité, tend son esprit. Et enfin, après plusieurs minutes à descendre dans les entrailles de la terre, son pied touche le sol, étrangement mou... de la moquette. De la moquette ? Visage impassible, la hurleuse en a vu d'autres. L'odeur infecte la prend à la gorge, alors qu'elle observe la pièce. Un malaise la trouble, une frayeur terrifiante se glisse dans son âme. C'est étrange, cette impression d'être dans un rêve, à mille lieu de sous la terre. La hurleuse reste impassible, entrainée pour ça. Un signe du père à ses filles, elles se mettent en mouvement d'un même écho. Quelques secondes s'espacent, les minutes doublent, rythmées par les pensées, quelques échanges, une blague paternelle qui lui fait rouler les yeux. Et des recherches intenses. Inutiles. Les soeurs Turner ne trouvent rien, rien d'autre que ces portes. Alors que Jo continue ses fouilles, son regard ne cesse d'aller et venir vers le battant de ces deux portes. Son sang se glace, sa nuque frissonne. Du coin de l'oeil, elle entrevoit sa soeur se rapprocher de leur père. Se rapprocher des portes... quelque chose d'intense en émane. Quelque chose de sinistre.

Alors que le danois s'éloigne des portes pour un sofa, la cadette s'en rapproche. Intriguée, inquiètes. D'un mouvement de tête, elle observe le bois. La teinte, légèrement différente, du vernis. Les nervures qui s'enroulent, les poignées étrangement brillantes. Elle se rapproche, encore un peu, de celle de gauche. Sa main se pose sur le bois, ses yeux se ferment. Alors qu'elle perçoit les paroles de son père, elle rapproche son oreille de cette frontière entre elle et un ailleurs. Jusqu'à la coller contre le battant... Yeux clos, elle écoute. Son esprit s'étire et s'éloigne, pour tenter d'intercepter quelque chose. Rien qu'un souffle, une conscience. Rien. Ses yeux se rouvrent, elle ignore les autres et se rapproche de la porte de droite. Même danse, les yeux clos. Oreille contre le battant... Rien qu'une rêverie, un songe. Son don s'étend, se déploie, cherche. Rien qu'un murmure... rien qu'une pensée... Son coeur s'arrête, une seconde, alors qu'elle croit... Ses yeux se rouvrent lorsque son père dépose sa main sur la poignée.

- C'est avancer ou attendre éternellement ici. Alors let's go !

Un regard à son père, le second à sa soeur. Au moins, ils pourront compter les uns sur les autres si ça devait dégénérer... ça va dégénérer.
Le Phare
Porteur de lueur
Le Phare

Groupes de recherches

@Mateo Fajardo, @Jakob Morgensen, @Josephine Turner, @Lauren Turner

03.1994
tw : disparition
Il n’y a rien ici. Rien à sentir, rien à déceler. Rien que le vide sidéral. Un vide au creux de la terre. Le malaise grimpant jusqu’à l’échine, Spencer repasse mentalement tout ce qu’il sait. Des leçons bien potassées, longuement apprises. C’est encore là où il se sent le plus à l’aise. Planqué derrière tout ce qu’il a étudié. Mais Morgensen lui arrache les mots de la bouche, lui vole la vedette du même coup. Et lui acquiesce simplement en retour, coupé dans son élan. « Il a raison. Le fonctionnement de l’espace et du temps est différent ici. Certains anciens de la communauté ont déjà réussi à y entrer et en sortir, mais ce n’est pas le cas de tout le monde. La rubalise, c’est une bonne idée. Et surtout, ne pas se séparer. »

Évidence, peut-être, mais rien ne coûte de le répéter. Spencer lui-même semble plus mal à l’aise qu’à l’accoutumée. Les mots sont dits. Entrer est une chose, sortir n’est pas acquis. Jakob n’y pourra rien, aussi talentueux soit-il. Les sœurs Turner pas davantage. Quant au civil qui les accompagne, c’est qu’il ne doit pas manquer de courage pour plonger ainsi dans les tréfonds du gouffre. Prends-en de la graine Spencer.
Porte de droite. Choix définitif.

Le battant grince, semble sur le point de sortir de ses gonds. Marque une vague résistance dans la paume de la Mâchoire.

Et enfin s’ouvre sur le labyrinthe.

Derrière eux, l’autre porte. Spencer grince un instant. Le choix n’avait aucune importance. Rien ici n’en a, si ce n’est la survie. Et le civil n’a pas tort. Les Unseelies trouvent parfois leur intérêt ailleurs. Frayer parmi les Hommes, adopter certains, en enfermer d’autres dans les profondeurs. Comme des souris dans un labyrinthe. « … Peut-être, mais il n’aurait pas plus de contrôle que nous sur ce qui se passe ici. Même pour eux, c’est hasardeux. Au moins là-dessus, nous sommes sur un pied d’égalité. »

Deux heures. Mais quelle foutue blague.

Face à eux, un dédale. Quelques graffitis sur les murs. Des flèches indiquant de vastes directions. Quelques documents éparpillés au sol. Dans le coin, un distributeur automatique ne proposant que du jus de pomme. Spencer tente d’appuyer sur un bouton, mais l’appareil ne faire que vrombir, cracher un peu de poussière.

Si d’aventure, les explorateurs tentent de revenir en arrière, ils pourront constater avec joie qu’aucune des deux portes les ayant menés ici ne s’ouvre désormais. Derrière résonne un triste écho. A l’autre bout du dédale, une autre porte. Verrouillée. Le lieu semble clos. Explorable à leur guise. Reste à savoir par où commencer.



Hors RP



Vous trouverez ci-dessous une carte du dédale. Actuellement, il vous est impossible d’ouvrir la porte au centre ni de revenir en arrière. Plus qu’une chose à faire : il vous faut explorer !

Sur la carte se trouvent des points d’intérêt, symbolisés par des points d’interrogation de couleur. Libre à vous d’aller où vous le souhaitez, mais soyez sûr d’une chose : il faut vous séparer.

Ces points d’intérêt peuvent être des indices vous permettant d’avancer dans votre quête, des objets, des dangers ou même des plaisanteries.

Pour les trouver, rien de plus simple : indiquez dans votre poste, en gras, vers quelle couleur de point d’intérêt vous vous dirigez. Votre poste sera alors édité rapidement par moi-même afin de vous indiquer ce qui a été trouvé ou l’évènement déclenché ! Vous avez jusqu’au 2 février pour poster et explorer, interagir, et tout ce que vous souhaitez. Le prochain tour vous permettra de faire une mise en commun de vos trouvailles. À nouveau, postez autant que vous voulez, dans l’ordre que vous souhaitez.

Nous espérons que ce petit système de découverte vous plaît et restons disponibles si questions il y a. Notez que Spencer peut toujours être utilisé à votre convenance, mais pourra aussi servir à faire avancer les choses au besoin.

Bon courage et ne mourrez pas.

Situation - Groupes de recherches Klni
Mateo Fajardo
See the unseen
Mateo Fajardo
Tu as un vague sourire face à l’humour de Jakob, presque un réflexe. T’espères ne pas rester coincé là, ne pas t’ajouter à la liste des disparitions de Malfearn. Tu fais le tour de la pièce lentement, sondant de tes sens les lieux et même un peu plus loin. Et en dehors du malaise persistant qui te noue désagréablement la gorge, tu ne trouves rien. Tu écoutes d’une oreille ce que les autres disent. L’idée et le concept du Lieu Vide ne te plaît pas. Spencer semble du même avis et malgré toi, tu sens bien que l’hypothèse fait du sens.

Tu les laisses choisir la porte, aucune des deux ne t’attirant plus que l’autre et tu t’avances avec le groupe à l’intérieur avant de battre des paupières.

”Fallait peut-être pas parler de labyrinthe, Jakob.”

Parce que c’est bien ce qui semble s’étaler devant vous. Tu t’avances de quelques pas, tes sens sondant toujours les environs, puis ton regard revient vers la porte que vous venez de traverser, ne pouvant que constater que le choix de la porte n’avait aucune incidence. Ou alors c’est ce que l’endroit veut faire croire. Tu regardes Spencer appuyer sur un bouton du distributeur sans en tirer plus que de la poussière et tu te dis qu’il sera quand même désagréable de mourir de soif à côté de cette machine qui ne manquerait pas de les narguer par sa seule présence.

T’inspires, hésites, puis fait encore quelques pas, cherchant du regard. Tout ça ressemble à un jeu cruel dans lequel vous n’avez pas vraiment le choix de jouer. Et c’est avec l’idée qu’elle sera verrouillée que tu t’avances vers la porte juste en face, en tournant la poignée doucement pour rapidement te heurter à la résistance du verrou.

”C’est verrouillé.”

Et il semble totalement inutile d’essayer de la forcer. Va falloir explorer l’endroit et essayer de trouver une clef ou une autre sortie.
Jakob Morgensen
Jakob Morgensen

Groupe de Recherche


1994
tw : disparition, mort


La porte s’ouvrit. De l’autre côté ?

Un monde.

Un labyrinthe.

Une vision concrète de l’immatérialité du lieu dans lequel ils avançaient. Jakob ne put s’empêcher d’y voir une forme d’ironie.

Il y fit le premier pas, entrant dans cette nouvelle étape d’un voyage au cœur de l’étrange. Alice plongeant au plus profond d’un merveilleux dérangeant et dérangé.

Silencieux d’abord, la Mâchoire observa de ses yeux cet environnement absurde. Il détailla les éléments présents ; les murs et les allées qui les invitaient à poursuivre, le distributeur de néant, la porte qui les narguait par cet obstacle infranchissable qu’elle représentait en l’état. Avec des gestes lents, il s’avança vers un mur, en étudia la surface. Du bout du doigt, il suivit les traces qui y étaient inscrites avec maladresse. Etait-ce les signes du passage de Ruby Sinclair ? De tous les autres qui avaient pu la précéder ? Ou venaient-elles plutôt du lieu lui-même qui tentait ainsi de les perdre plus encore ?

Le sentiment de n’être qu’un sujet de laboratoire s’empara alors de lui. Jakob détesta cette idée qui s’imprégnait dans son esprit et apportait à sa bouche le dégoût de la bile.
S’il appréciait les compositions infernales de Piranese, il ne goûtait guère à se retrouver pensionnaires de ses prisons. Et contrairement à la bibliothèque dépeinte dans la Rose de Umberto Eco, il n’y avait ici aucun livre afin de se distraire pour le reste de l’éternité.

Il fallait sortir. Et si la suite du voyage était tout indiquée par cette porte verrouillée que Mateo tentait vainement d’ouvrir, encore fallait-il trouver le moyen d’y accéder.

C’était une épreuve ; un jeu auquel ils n’avaient d’autres choix que de participer à présent.

Soudain, le danois se rapprocha de ses filles. S’il répugnait à l’idée de les laisser, mais il fallait se faire à l’idée qu’ils ne pourraient appréhender totalement l’étendue du labyrinthe en restant groupé. Il fallait agir.
Sans demander son avis, il mit la rubalise qu’il tenait toujours dans les mains de Josephine. Fil d’Ariane moderne.

« Restez ensemble. » Ce n’était pas une recommandation du père, ni même un conseil du mentor. C’était un ordre de la Mâchoire à sa Horde. « Je vais explorer par là bas. annonça-t-il en pointant une direction. « Avancez avec logique, toujours dans le même sens. On ignore encore jusqu’où ça va... Ne faites pas confiance à ce que vous voyez ou entendez. Ne faites confiance à aucun de vos sens. Suivez votre instinct...» D’une des poches de son manteau, il sortit un stylo qu’il confia à Lauren afin qu’elle puisse tracer un plan, noter les directions. Puis d’une autre, il tira un porte monnaie en cuir noir bien remplit qu’il ouvrit. Dans un son métallique, il fit tomber dans sa main des pièces. Des miettes de pain pour les petits Poucet qu’ils étaient.

(note : si Mateo ou Spencer tendent la main pour en avoir aussi, il leur en donne.)

Puis il tourna les talons et avança vers la droite de la porte d’un pas déterminé de sorte à ne pas donner à Spencer la possibilité de le suivre. Une fois seul, il tâcha d’appliquer ses propres conseils, plaçant ici et là des pièces sur le sol afin de pouvoir le cas échéant retrouver son chemin et les autres. Il allait avec prudence, attentif à tout ce qui pouvait advenir ou survenir. Si les lieux paraissaient calmes, il percevait une sorte de bourdonnement incessant qui vrombissait à ses oreilles, comme un ronronnement lointain de machine ou d’animal endormi.
Prévoyant, il avait sorti d’une des poches de son manteau un petit couteau en fer frappé de symboles qui ne quittait jamais le hurleur qu’il était.

Longeant les murs, il finit enfin par atteindre un petit couloir qui semblait mener à une antichambre légèrement à l’écart. Sans se précipiter, il s’en approcha, un pas après l’autre, mesurant chacun de ses gestes, à l’affût du moindre piège.

[Jakob se dirige donc vers le point d’interrogation orange (ou rouge ou marron je n’arrive pas bien à voir sur l’ordinateur) qui se trouve en haut à droite de la carte]


Edit admin:


Josephine Turner
Josephine Turner

Groupe de recherche

feat. Mateo, Jakob et Lauren

Mars 1994
tw : disparition

Le jeu commence. Mais où se cache son maître ? Le regard de la corneille fixe le dos de son père alors qu’il s’empare de la poignée, ouvre la porte. Elle ne sent rien, ne décèle rien, n’entend rien. Rien d’autre que les pensées de ses compagnons. Celles de son père, de sa soeur. L’esprit ouvert et pourtant terriblement vide. Si l’on oublie ce début de migraine qui pointe le bout de son nez. La Mâchoire s’avance, suivie de près par les autres. Jo sur ses pas. La porte passée, la découverte de leur avenir commun. Un labyrinthe. La porte se referme, et ne se rouvrira pas. Jo laisse son regard s’évader sur leur nouveau terrain de jeu. Graffitis colorés, flèches menant tout droit à de nombreux pièges, probablement. Des couloirs, dans tous les sens. De documents éparpillés sur le sol. Un distributeur, qui ne marche pas, comme le prouve Spencer en tentant d’appuyer sur le bouton. Jo croise le regard de sa soeur.

- Un jeu comme on les aime… qu’elle ironise, pour détendre la situation. En vain.

Mateo confirme alors que la porte est close. Inutile de tenter quoique ce soit, elle le restera. Et les aventuriers perdus devront jouer le jeu de ce Lieu Vide. Le jeu du labyrinthe et trouver la sortie… à l’instar de pauvres souris de laboratoire. Une certitude s’ancre en elle : il faut sortir de là, et vite. Avant que le pire ne leur tombe dessus… L’ombre du danois se rapproche, fait face à ses deux filles. Et sans qu’elle ne prononce un mot, Jo se retrouve avec la rubalise dans ses mains. Un ordre, claquant. Pas celui du père, mais celui du mentor. Celui qu’il est impossible d’enfreindre, quoique l’on fasse. Celui que l’on se doit de suivre sous peine d’en subir les conséquences… Jo ne veut pas rire, pas aujourd’hui. Alors elle acquiesce et rajoute quelques mots après la longue tirade de son père adoptif.

- Et toi reviens vers nous entier, joues pas au héros.

Leurs regards se croisent, elle ne sourit pas. Pas aujourd’hui. Pas de demi-teinte, pas de réplique acerbe mi-figue mi-raisin. Juste le regard d’une fille à son père qui lui ordonne de revenir en vie, parce qu’elle sait qu’elle ne pourra pas l’obliger à rester avec elles ou à le suivre. La Mâchoire disparaît vers la droite, les laisse derrière. Alors Jo se tourne vers les autres, un coup d’œil sur le fil d’Ariane dans sa main.

- Bon, moi j’ai pas très envie de m’éterniser ici, faut dire que c’est pas trop mon délire le labyrinthes.

Regard à Mateo, regard à sa soeur. Elle ne la laissera sûrement pas explorer seule et la petite Turner serait bien incapable de l’empêcher de la suivre.

- On y va ?

Elle se tourne vers Mateo et Spencer.

- Vous pouvez venir avec nous, si vous voulez.

Sans attendre plus longtemps, elle se détourne et s’empresse d’imiter la Mâchoire, mais tourne à gauche. Elle longe les murs, déroulant la rubalise au rythme de ses pas, l’oreille tendue, l’esprit à l’affût.





[Jo se dirige vers le point d’interrogation violet]

Lauren Turner
Lauren Turner

Groupe de Recherche


1994
tw : disparition

Le moment semblait suspendu. Le groupe face aux silences, aux doutes. Tout semblait autant vide que plein. Comme dans un monde parallèle - ce qu'ils étaient sûrement. Perdus dans un monde qui ne leur inspirait rien, ou peut-être un peu de peur, d'appréhension. L'aînée Turner écoutait son père adoptif, assimilait chacune de ses paroles. Il savait, lui. L'expérience des années et de la pratique. Elle n'était encore que toute fraîche, surtout accompagnée de son don. Les erreurs de débutant pouvaient si vite la surprendre.

Il mit des mots sur ce qui les laissait tous en attente ; un Lieu Vide, de quoi semer le doute dans leur tête.

Et puis le moment du choix arriva et ce fut la grande Mâchoire qui se chargea de le faire. Lauren fut touchée qu'il choisisse la porte sur laquelle elle avait essayé de poser des idées. Mais bien vite, elle oublia, car déjà devant eux se trouvait un nouveau mystère. Le jeu n'était pas fini.

Lauren parcourut des yeux ce nouvel environnement après avoir jeté un regard à sa sœur. Ca ne lui plaisait pas, pas du tout même. S'il y avait bien une chose qu'elle ne souhaitait pas, c'était de finir comme Ruby Sinclair. Un souvenir lointain, une douleur absente.

Sans même avoir le temps d'en voir plus, déjà Jakob leur donnait des directives que Lauren ne chercha même pas à contredire. Pas maintenant. Ici, il n'y avait pas de place pour leurs chamailleries, le sérieux était de mise. Son ton ne laissant en tous les cas aucun doute. Il s'agissait d'un travail d'hurleur, rien d'autre, et la chasse était lancée.

D'un hochement de tête, Lauren approuva avant d'attraper le stylo qu'il lui tendait. Elle savait ce qu'elle avait à faire. De même pour les pièces. Il était temps.

Leur mentor ayant tourné le dos, Lauren croisa une fois encore le regard de sa sœur qui lançait les hostilités de leur côté. Il fallait s'y mettre. Elle acquiesça et griffonna brièvement le début de ce labyrinthe sur son bras gauche, à défaut d'avoir un support pour son œuvre. Elle suivit ensuite sa soeur, semant ça-et-là des pièces, elle aussi, pour doubler les chances de s'en sortir.

Longeant les murs aux côtés de Jo, Lauren tenta de coucher sur son bras ce qu'elle repérait, des tournants significatifs, des signes particuliers, histoire de reproduire au mieux un plan qui leur permettrait plus tard, elle l'espérait, de se repérer dans ce non-sens.

Les deux sœurs finirent par arriver face à un cul de sac (le point d'interrogation violet). Lauren peina à distinguer ce en face de quoi elles s'étaient retrouvées mais elle n'hésita pas à croquer ce qu'elle voyait. Le coin, les murs qui tournaient et tournaient et tournaient.

- Tu distingues quelque chose ? qu'elle lança à sa sœur. Elle peinait à voir distinctement et elle avait malheureusement déjà arrêté d'écouter son corps car elle avait bien compris que ce ne serait pas ici qu'elle apprendrait à gérer son don. Tout semblait vouloir lui faire comprendre des choses qui n'étaient pas réelles, ce qui n'aidait pas à apprivoiser ce nouveau sens.

Edit admin (tw image horrifique):

Le Phare
Porteur de lueur
Le Phare

Groupes de recherches

@Mateo Fajardo, @Jakob Morgensen, @Josephine Turner, @Lauren Turner

03.1994
tw : disparition
À trop parler du diable, il finit par pointer le bout de son crâne cornu. L’endroit s’étire, se moque et se joue d’eux, comme appelé par leurs craintes les plus profondes. Le labyrinthe s’étire, ne tardera pas à les avaler s’ils ne se montrent pas assez prudents, ou pas assez aventureux. C’est selon. La loi de Malfearn est bien changeante, au moins autant que l’humeur des lieux.

Comme prédit et espéré, l’unique sortie visible est verrouillée. L’ombre d’un rictus nerveux sur le visage de Spencer. Il ne s’attendait pas à autre chose. Ce qu’il craint, c’est davantage l’endroit lui-même qui pourrait bien changer et se mouvoir, les séparer ou les emporter. Capricieuse aspérité de l’existence. « Il ne faut pas traîner où on va finir broyés par cet endroit. »

C’est une mise en garde. Plutôt alarmante venant de lui. Mais le naturel revient au galop et c’est aux ordres de la Mâchoire qu’il obéit, reprenant sa place d’éternel suiveur. Les pièces pleuvent dans sa main. Il songe à les économiser. Cependant, d’un sourire à Mateo, il semble former un duo de force. « On peut partir de notre côté si tu veux. »

Cela pourrait être pire. Le garagiste a dans les pattes en véritable professionnel de la recherche. Main dans la main, et en route pour de nouvelles aventures.  


Hors RP



Cette petite update a pour but de relancer l'action. Spencer encourage Mateo à partir en recherche à ses côtés. Du côté de Jakob et des sœurs, vous pouvez choisir d'aller explorer d'autres endroits, d'explorer/réagir à ce qui a été découvert ou de venir informer les autres de ce qui vous avez trouvé. Les autres points d'intérêts de la carte sont encore disponibles.

Vous avez jusqu’au 23 février pour poster et explorer, interagir, et tout ce que vous souhaitez. Postez autant que vous voulez, dans l’ordre que vous souhaitez.


Situation - Groupes de recherches Klni
Jakob Morgensen
Jakob Morgensen

Groupe de Recherche


1994
tw : disparition, mort


Attiré par les échos de légers clapotis, Jakob entra dans une pièce plus vaste que les couloirs qu’il venait d’arpenter au hasard.
Sans être très haute de plafond, elle disposait de beaux volumes : C’était une piscine. Le carrelage qui couvrait les sols et les murs était bien entretenu, sans fissures et sans motifs. Tout était d’une propreté éclatante comme si on venait de faire le ménage. L’eau, claire et transparente, invitait qui le souhaitait à une baignade relaxante. Rien d’étrange de prime abord, si on oubliait le fait que l’on se trouvait six pieds sous terre.  

Malgré l’aspect apaisant des lieux et leur troublant réalisme, le hurleur ne s’y trompa pas. Comme tous les différents décors que leur proposait cet endroit, il était faux. Il suffisait de gratter un peu sous la surface pour en percevoir les limites.

La lumière, avant toute chose, était étrange : des tons chauds, orangés -comme s’il s’agissait d’une fin de journée- nimbaient tout l’espace. Des rayons de soleil, en provenance d’une grande baie vitrée, venaient chatouiller la surface lustrée du carrelage. Dans l’eau, des reflets dorés donnaient au bassin l’impression d’être plein de petits poissons précieux. L’ambiance générale, chatoyante, était mise en valeur par le bleu intense qu’on apercevait à la fenêtre. Un ciel immense. Sans nuage. Sans horizon. Sans rien que du ciel dans tout le cadre. Jakob eut un demi sourire. L’ensemble du tableau n’était pas sans lui rappeler les toiles de l’américain Edward Hopper. Le calme d’une scène banale pour faire apparaître le surnaturel d’un monde observé.
Il fallait reconnaître le coup de pinceau du maître.

Tournant sur lui-même, le hurleur détailla autant qu’il put les lieux, cherchant une piste à suivre. Dès qu’il avançait, le son de ses pas résonnait sur le carrelage comme si la pièce avait les dimensions d’une cathédrale. Sur la surface parfaitement lisse des carreaux au sol, il pouvait voir l’ombre de sa silhouette se détacher dans la fausse lumière du jour.
Lentement, la Mâchoire s’accroupit et tendit une main vers l’eau du bassin. Étrangement, elle ne lui sembla ni chaud, ni froide. Il percevait son contact, sans arriver à en déterminer les détails. Comme s’il manquait des informations dans son codage.
Laissant son regard vagabonder, il finit par percevoir, entre les ondulations de l’eau brillante, une forme sombre dans les profondeurs. Après quelques secondes à le scruter, le danois finit par comprendre que c’était un trou. De là où il était, il ne lui était pas possible d’en voir la largeur, et encore moins ce qu’il y avait de l’autre côté. L’eau de la piscine ne semblait toutefois pas être aspiré par là et restait à sa place ce qui signifiait peut être que quelque chose en bloquait l’entrée.

Intrigué, il hésita une seconde à plonger plus en avant et poursuivre son exploration à la nage, mais avant tout il devait savoir ce que les autres avaient pu trouver. Et puis il pouvait très bien s’agit d’un nouveau piège pour mieux les emprisonner au cœur des ténèbres souterraines.

Se redressant, Jakob pivota et revint sur ses talons. Si la piscine était une potentielle porte de sortie, il était de toute façon inconcevable de la prendre sans les autres.

Alors qu’il remontait la piste des pièces de monnaie qu’il avait semé sur son passage, il se dit qu’il pouvait peut être encore poursuivre l’exploration des lieux avant de retrouver les autres au point de rendez-vous. Si une part de lui ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter pour ses deux filles, l’autre part avait confiance dans leurs capacités. Lauren et Josephine était certes parfois têtues et rebelles, mais elles étaient surtout des hurleuses. Membres de la Horde, entraînées par ses soins, elles seraient à même de se défendre, surtout si elles restaient ensembles.
Ce fut l’esprit plein de cette conviction que Jakob poursuivit son exploration, marquant toujours son chemin mais pressant un peu le pas, conscient qu’ils n’avaient déjà que trop traîné ici.

[Jakob ne plonge pas dans la piscine. Il poursuit son exploration et se dirige d'un pas décidé vers le point d'interrogation JAUNE (en bas à droite du labyrinthe), ce qui laisse le VERT à Mateo s'il le souhaite]

Edit admin:


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