JAKOB MORGENSEN - Heart Like A Grave
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Jakob Morgensen
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JAKOB STORMMORGENSEN
HURLEUR/AUGURE
01
La surface
TW : Guerre, violence, mort de proches, meurtre, accident, deuil, relation toxique, états dépressifs, maladie, fausse couche, mariage arrangé, divorce, consommation d’alcool
- Identité : Jakob Storm Morgensen
- Âge : 55 ans
- Alignement : Mâchoire aux crocs acérés, il a embrassé la cause des Hurleurs dès l’enfance en suivant la voie de ses parents. Son masque prend les traits du crâne carbonisé d’un ‘Valraven’, une créature du folklore danois. Lui-même fils d’une augure, il développe très tôt des dons de prémonition qu’il met au service du clan. Chez les Hurleurs il n’est pas rare qu’on l’appelle « Storm » d’après son nom intermédiaire. Un surnom particulièrement à propos.
- Origines : Ses parents sont tous les deux danois. Il naît le 13 novembre 1939 à Copenhague où il grandit jusqu’à ses 12 ans. Puis son père accepte un poste au pays de Galles. Il y réside depuis. Il parle encore sa langue maternelle mais maîtrise l’anglais à la perfection, bien qu’avec un léger accent.
- Ardeurs : Homme cisgenre (il/he/him) hétérosexuel. Il grandit à une époque et dans un milieu où on ne se pose pas encore ces questions là. Peut être que dans un contexte différent, il en aurait été autrement.
Jakob s’est marié sans amour, par convention et par devoir. Parce qu’il fallait perpétuer la lignée, faire perdurer les Hurleurs et la famille. Une union infertile et sans joie qui se terminera par un divorce.
Il a aimé pourtant, une fois. Aimé à en perdre la raison. Aimé malgré les convenances et la mort qui les sépare désormais. Et même aujourd’hui, sans doute, l’aime-t-il encore.
Depuis dix-sept ans, il n’a eu que des aventures sans lendemain, relevant davantage du besoin et du désir immédiat que de l’attachement, se consacrant entièrement à l’éducation de ses deux filles adoptives. - Occupation : Chef cuisinier. Il possède un restaurant gastronomique, le « Three of Sword » qui propose une carte avec des produits essentiellement locaux, entre terre et mer, le tout travaillé dans un raffinement salué par la critique. Après son ouverture en 1971, il reçoit une étoile au guide Michelin en 1976. Le restaurant se trouve dans la vieille ville et accueille touristes et connaisseurs dans un décor sobre et recherché. Fine lame, il aime s’adonner à la manipulation des couteaux, que ce soit derrière les fourneaux ou en chasse.
- Altérité : Jakob est un augure connu pour ses prémonitions qu’il met au service des Hurleurs depuis de nombreuses années. Avec le temps, il est passé maître dans l’art de les interpréter et soulève souvent avec pertinence le voile trouble de l’avenir possible. S’il avait tendance à s’enorgueillir de son don dans sa jeunesse, il aura suffit d’une fois, d’une seule erreur aux conséquences tragiques, pour le faire douter. Aujourd’hui, il utilise toujours ses capacités, mais avec plus de nuances dans la délivrance de ses interprétations. La proximité immédiate d’éléments paranormaux peuvent avoir tendance à accroître la régularité des visions.
- Foyer : Après avoir vécu au village de Sheperd’s Garden puis dans le quartier du port de Malfearn, Jacob achète en 1977 une élégante demeure victorienne dans le centre de la ville côtière où il réside encore aujourd’hui avec ses deux filles adoptives, Lauren et Josephine. Elle a été restauré avec soin mais décorée selon leurs goûts respectifs . Les lambris d’époque coexistent donc avec des luminaires modernes, les pièces de mobilier ancien chinées chez les antiquaires avec les tapis colorés et les sofas designs inspirés du Bauhaus. Un mélange détonant à l’image de leurs trois fortes personnalités. Il possède également un petit bateau de plaisance, le « Lille Ege » (‘petit chêne’ en danois) où il aime se retirer pour retrouver la quiétude de la mer celtique.
- Train de vie : Situation financière très aisée. La réussite de son restaurant lui permet de mener une vie plus que confortable. Jakob affectionne l’excellence mais n’est pour autant pas d’une nature dépensière. Il gère ses biens avec lucidité et mesure, sans jamais tomber dans la débauche et l’excès. Il a tenu à subvenir entièrement aux besoins de ses filles adoptives jusqu’à leur majorité et ce même s’il était leur tuteur légal et avait ainsi accès à la fortune que leur avaient laissé leurs parents à la mort de ces derniers. Malgré cette situation financière qui les a toujours tenu éloigné du besoin, il a essayé de leur inculquer les valeurs du travail et l’importance de ne dépendre de personne. Il était très fier de les voir travailler au restaurant pour leurs premiers petits boulots de jeunes adultes.
02
eaux claires
Observateur
Méticuleux
Protecteur
Dangereux
Organisé
Habile
Cultivé
Subtil
Solitaire
Dévoué
Froid et
Sans pitié
- Mit Navn Er - Son prénom se prononce [ˈjaːkɔb]. Les homonymes ne sont pas rares au Danemark, c’est pourquoi on use parfois de nom intermédiaire (celui de la mère ou d’un parent généralement) entre nom et prénom. Le sien, Storm, reflète assez bien son caractère : sombre, dangereux et possiblement dévastateur. Certaines personnes de son cercle intime l’utilisent.
- Koldt Blod - Son père, Ole Morgensen, est ingénieur naval et travaille notamment pour la marine danoise sous contrat. Il est également Armurier chez les Hurleurs et œuvre à la conception et à la réalisation des armes. Sa mère, Hilde Storm, est une augure. Bien qu’extérieur à la famille, les Anciens du conseil acceptent Hilde et son union avec Ole. Ils sont conscients des avantages que peut leur apporter pareille recrue. Le couple s’installe à Copenhague où Ole travaille sur les chantiers navals. Lorsque la deuxième guerre mondiale éclate, Hilde est déjà enceinte. Si les trois premières années du conflit se passent sans trop d’encombres pour la famille, la situation se complique à partir de 1943 lorsque le pacte de non-agression signé entre le Danemark et l’Allemagne nazie est rompu par cette dernière. Grâce à l’anticipation du gouvernement et au rationnement, la population souffre peu (du point de vue des ressources) de cette occupation mais Ole, qui a participé au sabordage de la flotte danoise le 29 août 1943, se voit contraint de quitter la capitale pour se réfugier auprès du gouvernement clandestin. Ces jeunes années ont bien sur fortement marqué le jeune garçon. A la fin de la guerre, les Morgensen retournent à Copenhague. Le père retrouve son travail et la famille accueille l’arrivée d’une petite fille qui ne vivra malheureusement que quelques années et décèdera des suites d'une méningite. Hilde, très affectée par l'événement, sombrera dans une profonde dépression malgré les efforts de son fils aîné pour l’aider. Ole, qui voit sa famille couler après avoir pourtant survécu à la guerre, décide d’accepter une proposition de poste à l’étranger afin de marquer un nouveau départ.
- Ny Start, Nye Venner - En 1951, la famille arrive au Pays de Galle où Ole travaille désormais aux chantiers navals de Penbroke Dock. Ils se rapprochent de la communauté locales des Hurleurs et s’installent à Sheperd’s Garden. Jakob a douze ans et ne parle encore qu’un anglais très approximatif. Il rejoindra pourtant rapidement les autres apprentis de son âge, son père étant désireux de le voir intégrer sans attendre les rangs de la Horde. C’est ainsi que l’adolescent fait la connaissance de Hugh Turner, un garçon de la communauté, avec qui il sympathise immédiatement. Très rapidement ils sont inséparables et font les 400 coups ensembles. La barrière de la langue n’est pas un problème et ils se révèlent très complices et complémentaires que ce soit à l’école ou bien dans leur formation de Hurleurs. Si Jakob est du genre observateur à analyser les situations, Hugh est un fonceur qui n’a jamais froid aux yeux. Une petite bande constituée d’apprentis se forment autour d’eux. La plupart, nés juste après la guerre, sont un peu plus jeunes et suivent les deux plus âgés. Mais la véritable tête pensante du groupe se nomme Helen Smith. Elle a le même âge que Hugh et Jakob et se montre particulièrement brillante.
- Tre Af Sværd - Ole, le père de Jakob, est un homme dur et très exigeant, notamment envers son fils unique dont il participe activement à la formation. S’il est un modèle pour le jeune homme, il n’en demeure pas moins distant voir glacial, ce qui crée une relation perpétuellement tendue entre eux. Mais s’il est un point pour lequel Jakob a toujours admiré son père, c’est bien dans son abnégation, autant chez les Hurleurs que pour son travail personnel. La passion d’Ole pour son métier (dont il aurait pourtant pu se passer en vivant du soutien financier de la communauté) inspire le jeune homme à trouver sa propre voie. Dès l’adolescence, il comprend que ce sera la cuisine. Depuis toujours, il prend plaisir à aider sa mère à préparer les repas de la famille et se montre curieux dans le domaine. Il commence un apprentissage de cuisinier et travaille dans plusieurs restaurants de Malfearn et des environs. Après plusieurs années comme chef et sous-chef dans différents établissements, Jakob ouvre en 1971 son propre restaurant, le ”Three of sword”, dans le centre ville de Malfearn. Il rencontre rapidement un franc succès et acquiert une petite renommée dans la région. Son travail, basé sur la recherche de l’excellence et le travail des produits frais et locaux, lui valent de recevoir une étoile au guide Michelin en 1976.
- Skriget - Fils d’un Hurleur, Jakob embrasse la cause dès l’enfance et suit l’apprentissage spartiate que lui fait subir son père. S’il n’est pas toujours en accord avec ce dernier, il ne remet jamais en question l’absolue nécessité de la lutte contre les Unseelies et les phénomènes paranormaux. Élève doué et travailleur, il se révèle être un guerrier féroce. Le masque qu’il adopte montre le crâne carbonisé d’un ‘Valraven’, une créature du folklore danois (mi-loup, mi-corbeau ; il s’agit d’oiseaux surnaturels qui auraient consommé le cœur d’un roi ou d’un chef de guerre tombé dans une bataille afin d’en acquérir force et connaissances). Après quelques temps passés dans la Horde, il devient Mâchoire. Avec Hugh et Helen, ses amis de toujours, ils forment un trio redoutable de chasseurs.
- Urolig Fremtid - Les dons de prémonition de Jakob se développent très tôt, au grand plaisir de sa mère, elle-même Augure. Mais rapidement, Hilde s’inquiète : le jeune garçon, alors âgé de cinq ans, a du mal à faire la différence entre le présent et les futurs possibles, entre réalité et visions. Il ne veut pas jouer parce qu’il a vu qu’il allait peut être tomber, il refuse de manger parce qu’il sait que dans l’assiette se trouve un aliment qui le rendra malade. Alors, en plus des techniques de combat que lui inculque son père, sa mère n’a de cesse de l’entraîner à maîtriser ses capacités. Et il y parvient, avec le temps, pour en faire finalement un réel atout, notamment dans la traque des Unseelies. Avec la pratique, ces visions qui au départ l’assaillaient et le paralysaient sont devenues comme des projections sur l’écran de son regard, en superposition, lui permettant d’agir et même de combattre en même temps. Après presque une vie à les utiliser, Jakob est aujourd’hui capable de les provoquer bien qu’elles soient le plus souvent involontaires. Il sait également toujours prévoir leur arrivée, car elles s’annoncent à lui par un goût désagréable d’acier sur la langue et une soudaine impression de nausée. La proximité de phénomènes paranormaux ou d’Unseelies a tendance à renforcer leur fréquence ce qui est pour lui un bon indicateur quant à la présence du surnaturel.
- Forbandet Kærlighed - Lorsque Jakob arrive au Pays de Galle, il se lie d’amitié avec Hugh Turner et Helen Smith, tout deux issues de familles de Hurleurs locaux. Ils ont le même âge, et forment un trio extrêmement lié, de l’adolescence jusqu’à leur vie adulte. Hugh et lui sont complémentaires en tout et se soutiennent quoi qu’il arrive. Mais la personne qui comprend le mieux Jakob, c’est Helen. Comme si elle pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert, elle connait ses craintes et ses blessures, parvient à le faire rire lorsqu’il est tristre, sait comment lui donner le courage lorsqu’il doute. Il éprouve dès leurs jeunes années des sentiments très forts pour elle, mais sans jamais réussir à lui en faire part. Et pour cause ! Les émotions aussi indomptables que l’amour ne sont pas bien vu chez les Hurleurs qui se doivent d’avoir un contrôle absolu de leur personne. Il refoule donc cet attachement qui le déchire pourtant de l’intérieur et n’en souffle mot, même lorsque le Conseil décide de l’union entre Helen et Hugh (qu’il sait également très attaché à la jeune femme). Les mariages arrangés sont la norme au sein de la communauté, et il faut soit s’y plier soit fuir, ce qui n’a jamais été une question pour le jeune Hurleur. Il assiste donc à la cérémonie, et comble de l’ironie, sera même le témoin de Hugh. Lui-même se voit également engagé auprès d’une autre membre de leur petite bande d’autrefois, Fiona Hopkins. Ils sont tout les deux amis depuis des années et cette situation est étrange pour l’un comme pour l’autre. En l’honneur de leurs dévouements pour le Clan, ils s’en accommodent pourtant et s’installent dans l’appartement que Jakob loue sur le port de Malfearn non loin du Ragged Baron. Contrairement à Helen et Hugh qui accueillent deux petites filles en 1965 et en 1970 (Jakob et Fiona sont les parrains et marraines de Lauren, l'aînée, alors que Polly, la soeur de Hugh, et son époux sont ceux de Josephine), le couple Morgensen n’a pas d’enfants malgré leur effort. Fiona tombe enceinte trois fois mais les grossesses ne dépassent jamais le premier trimestre. Les années passent, leur amitié est toujours là, mais il devient avec le temps difficile pour eux de cohabiter compte tenu des pertes successives. Peu de temps après l’ouverture du ”Three of Sword”, ils décident de vivre séparés, Jakob quittant l’appartement pour aménager au dessus du restaurant. Ce cas de figure choque, mais l’union s’étant révélée infertile, le Conseil ferme les yeux. Ils divorceront officiellement à la fin des années 70. Fiona se remariera quelques temps plus tard et aura un fils. Ils restent encore aujourd'hui très proches.
- Igåraftes - Après avoir été camarades de formation pendant l’adolescence, Hugh, Helen, Fiona et Jakob deviennent un quatuor de choc dans la chasse aux Unseelies (et ce même après la séparation du couple Morgensen-Hopkins). Tueurs sans merci, ils traquent le surnaturel avec une efficacité effroyable qui fait l’orgueil du clan. Bien souvent, l’équipe se sert des visions de Jakob pour anticiper les déplacements des occurrences ou la présence de leur proie à certains endroits. Un soir, une prémonition se présente au danois. Il en est certain, un Chérubin doit se trouver à 02:00AM près de Castell Farmhouse au cœur de la lande. Il appelle les Turner pour les prévenir et convenir d’un rendez-vous puis s’y rend avec Fiona. Sous une pluie diluvienne, des heures durant, ils attendent leurs amis ainsi que leur ennemi. Personne ne se montre. Quelque chose cloche. L’inquiétude prend le dessus et ils partent à la recherche de Hugh et Helen. Il fait nuit, la pluie et les éclairs tombent sans jamais faiblir sur la campagne galloise. Ils finissent par retrouver leur voiture. Cette dernière a quitté la route en défonçant la barrière et s’est écrasée au fond d’un petit vallon. Lorsqu’ils arrivent sur place, Hugh est déjà mort, le crâne explosé sur le volant. Helen, elle, a réussi à sortir du véhicule et gît dans sur un lit de feuilles et de ronces. Elle s’éteint dans les bras de Jakob en lui faisant promettre de veiller sur ses filles. L’autopsie révèle que certaines de ses blessures ne sont pas dû à l’accident, mais sans doute aux conséquences de la rencontre avec le Chérubin qui a croisé leur route.
- Jeg Sværger - La perte de ses deux meilleurs amis est une tragédie, d’autant plus qu’il se reproche leur accident. Tout est sa faute, à lui. Pour la première fois depuis toujours, il doute de son don et perd la foi qu’il avait en ses interprétations. Il n’a pourtant pas l’occasion de se morfondre ou de sombrer car un changement est sur le point d’arriver dans sa vie: Le testament des Turner relève qu’ils les ont choisi, lui et Polly, pour s’occuper de leurs filles s’il leur arrivait malheur. La sœur de Hugh, elle-même veuve depuis peu, ne se sent pas capable de s'occuper des deux enfants de 7 et 12 ans, aussi , c'est Jakob qui décide de prendre seul la charge de les élever (bien que Polly restera toujours là pour l'aider dans cette tâche).
- Vores Hus, Vores Familie - Jakob n’imagine pas s’installer dans l’ancienne maison des Turner, même s’il sait que les filles y sont très attachées. Trop de souvenirs, trop de fantômes dans chaque pièce. Malgré les reproches de Lauren, il prend la décision d’en acheter une nouvelle dans le centre ville de Malfearn où ils s’installent. Leur vie à trois s’organise, pas toujours facilement. Jakob qui jusque là n’a pas eu d’enfant se retrouve à jouer le rôle de père, de mère, mais aussi de mentor pour deux jeunes filles (dont une ado !). Il apprend sur le tas, fait des erreurs (beaucoup), confronte deux caractères bien affirmés mais ne lâche jamais. Il a promis de s’occuper et de veillez sur elles, de les guider. Il sait pourtant qu’il ne remplacera jamais Hugh, qu’il ne sera jamais vraiment leur père (elles le lui ont assez répété), mais pour sa part, il ne lui a pas fallut très longtemps avant de les aimer comme ses propres filles. Ils forment à trois une petite famille bizarre et cassée.
- Tusinde Beklagelser - Jakob a fait ce qu'il a pu pour élever le mieux possible ses deux filles adoptives. Pour les aider, les soutenir, les aimer. Mais lorsqu'il voit la détresse qui est encore la leur aujourd'hui, dix-sept ans plus tard, il s'en veut de ne pas avoir fait plus, de ne pas avoir fait mieux. Il ne le montre jamais, mais de les savoir encore souffrir autant le blesse mieux qu'une lame en plein cœur. Le pire est sans doute de voir les deux sœurs s'éloigner, elles qui étaient si liées par le passé. Souvent, il va voir Polly, qu'il sait proche des filles, pour lui demander conseil, mais même sa vieille amie se révèle parfois impuissante.
- En vrac : - S'il n'a pas fait de grandes études, c'est quelqu'un de curieux qui s'est forgé une solide culture personnelle, par la lecture notamment. La bibliothèque de la maison est ainsi richement garnie. Il a tout fait pour communiquer cette passion à ses filles adoptives. Il aime la musique classique qu'il écoute souvent sur la platine vinyle du salon en sirotant un verre de whisky assit dans son fauteuil club en cuir. Lorsque Lauren et Jo sont tristes, il leur cuisine leur plat préféré. Il le dit peu, mais il est extrêmement fier d'elles. C'est lui qui les a formé dans leur apprentissage de Hurleurs. Cette expérience lui fait envisager de devenir Apôtre. Il a été un mentor exigeant, mais bien plus bienveillant que ne l'avait été son propre père pour lui. Jakob n'est pas quelqu'un de très chaleureux quand on ne le connait pas. Il sourit peu, sauf avec ses filles. Calme, posé et observateur, il lui arrive rarement de perdre son sang-froid. Dans ces rares cas, il explose comme une tempête. Josephine est passée maître dans l'art de le faire sortir de ses gonds. Bien que dix-sept années de soient passées depuis l'accident, il conserve en lui une peine terrible et sombre parfois dans une nostalgie qu'il chasse en buvant à l'occasion, chez lui ou au Ragged Baron. Bien que plus si jeune, il reste une mâchoire redoutable et redoutée. Il tente encore de retrouver la trace du Cherubin à l'origine de l'accident de Hugh et Helen. Il a tout fait pour éduquer les filles comme il pouvait en suivant les principes des Hurleurs, mais il a conscience d'avoir échoué dans la quête d'émancipation des émotions fortes. Au contraire, il n'a jamais cherché à réprimer ça chez Lauren et Jo, les laissant s'exprimer et vivre, intensément. Peut être a-t-il pris conscience sur le tard de ce que ce manque de liberté lui avait couté à lui.
Pour tous. Que représente Malfearn aux yeux de votre personnage ? Quel est son ressenti face au surnaturel et aux évènements étranges de la ville ?
Les souvenirs de son enfance au Danemark sont lointains dans sa mémoire. Malfearn, c'est chez lui depuis si longtemps maintenant. C'est là que ses filles ont grandit, c'est là qu'il travaille et vit. Il ne s'imaginerait pas être ailleurs. La communauté des Hurleurs de Sheperd's Garden est devenue sa famille et en vertu de ce lien, il fera tout pour protéger la ville et ses habitants de la menace du surnaturel. Bien qu'il ne l'avouera jamais, il sent monter en lui avec les années une lassitude dans la chasse des Unseelies et ne combat réellement que ceux qui menacent les innocents.
Pour les Augures & Unseelies. Comment votre personnage perçoit-il son état ? Comment vit-il son rapport au paranormal et comment se manifeste son étrangeté/pouvoir ? Quels sont ses rapports aux humains lambda ?
Être à la fois Augure et Hurleurs ne lui a jamais posé de problème de conscience. Jakob voit son pouvoir comme un outil précieux pour servir la cause. C'est un don, non une malédiction. Mais après l'accident de ses deux meilleurs amis, dont il incombe la faute à la mauvaise interprétation d'une prémonition, il se montre plus mesuré sur ses visions. Après un temps à les refuser, il a su réapprivoiser ses facultés dont il use à présent avec bien plus de sagesse. Lorsque ses filles ont à leur tour développé des traits d'Augure, il s'est donné pour mission de les aider. A ses yeux, la plupart des humains lambda sont des innocents à protéger de la menace de ses puissances destructrices et meurtrières que peuvent être les Unseelies.
Pour les Hurleurs & Enfants du Déluge. Quelle est la relation de votre personnage à son culte ? Comment se manifeste sa dévotion à son clan et où se trouve sa place au sein de la communauté ?
La dévotion de Jakob pour la cause des Hurleurs n'est plus à prouver. Il a tout fait pour la communauté et y a consacré une bonne partie de sa vie. Il fait des dons réguliers à la caisse commune et participe activement à tout événement. Il envisage de devenir Apôtre ou Coordinateur et répondra toujours présent aux demandes du Conseil.
03
Eaux profondes
13 Novembre 1939 - Une nuit froide est tombée sur la ville. Dans le ciel, des nuages voilent les étoiles et une brume épaisse semble remonter depuis la mer pour s’étendre en longs bras ondulant entre les allées. Pieuvre aux contours flous, créatures issue des profondeurs. Les réverbères, comme auréolés, rependent une lumière orangée qui a bien du mal à tenir les ténèbres à l’écart. Sur le bord de la jetée, les vaguelettes font tanguer les bouées. Une humidité féroce, à vous pourrir les os, circule comme la mort avec sa faux. Les façades des maisons, pourtant si colorées de jour, offrent un nuancier de gris terne et triste. C’est l’heure du silence. L’heure du secret sur les pavés luisant.
Soudain, un cri déchire le vide.
Une agitation cachée se révèle derrière un volet mal fermé. Des voisins rassemblés dans une petite pièce, des murmures dans les regards inquiets. La fumée des cigarettes a envahit les hauteurs du salon et forme une masse mouvante dans la lumière aléatoire du feu de cheminée. On se passe une bouteille de mains en verres. L’aquavit en remède à l’angoisse. Une bataille se mène dans la pièce voisine. Des cris et des encouragements résonnent dans les murs. Un combat auquel les hommes du salon ne participent pas sinon à coup de briquet pour allumer le tabac.
Et puis d’un coup, plus rien. Le silence, comme une masse de forgeron, s’écrase sur tous ceux qui sont réunis autour de la bouteille presque vide. Les mains d’Ole tremblent. Il cherche du regard ceux de ses paires. Tous sont immobiles, tournés vers la porte encore close. Les secondes s’éternisent. Le tic-tac implacable de l’horloge au dessus de la cheminée vrille les pensées.
Alors, un hurlement.
Celui d’un enfant.
1943 – L’odeur est celle de la terre. Elle prend à la gorge. Le nez gratte, chatouillé de poussière. L’odeur est celle de l’enfermement, du bois mouillé couvert de mousse verdâtre. L’odeur est celle de la vermine qui passe, ronge, défèque. L’odeur est celle de la mort. Pour y échapper, l’enfant plonge son visage dans le cou de sa mère qui le serre un peu plus contre elle. La peur à faire frissonner la chaire. A travers la trappe encore ouverte, une vieille femme les observe. La peau de son visage est semblable à un vieux parchemin tanné par le temps et ses cheveux d’un blanc d’albâtre dépassent d’un foulard sombre en fils disparates. Elle lève une main et pose sur ses lèvres un index aux articulations tordues par l’arthrose. Chut. L’enfant hoche la tête, rien qu’un petit peu. Puis la trappe se referme sur eux.
1947 – Ils ont choisi un arrière plan bucolique : un champ en fleurs. L’écran en papier peint que le photographe a installé contre le mur montre une nature riche et joyeuse, celle d’un été à la campagne. Des coquelicots dans les blés. Un ciel chargé de nuages tout en élégance. Charmant. Face à l’objectif, dans son petit uniforme bien amidonné, le garçon se sent mal à l’aise. On l’a fait asseoir sur une chaise cannée donc un fétu de paille sort, lui piquant méchamment l’arrière des cuisses. De ses cheveux coiffé avec soin, rien ne dépasse, si ce n’est une puissante odeur qui lui donne la nausée. Il a un goût étrange plein la bouche. Comme cette fois où il est tombé et s’est mordu la langue. Son père s’approche. Il est grand, le visage dur d’une statue de glace. Avec ses gestes brusques, il replace une dernière fois le col de l’enfant. Puis dans son dos s’approche sa mère qui porte dans ses bras un petit poupons qui agite ses petites mains aux doigts potelés. Doucement, un sourire attendri aux lèvres, elle vient déposer la petite fille dans les bras du garçon. Il ne sait pas bien comment la tenir, surtout avec cette couverture en crochet blanc qui l’entoure et glisse dans ses petites mains. Les parents les placent, arrangent une dernière fois la composition. Le fétu de paille le démange atrocement, l’odeur de la gomina lui ravage les narines, le goût métallique dans sa bouche donne le tournis. Jakob baisse les yeux, regarde le visage du bébé.
Et soudain éclate en sanglots, au moment où le photographe appuie sur le déclencheur.
1951 – Trois silhouettes, sur le bord du précipice. Deux grandes, une petite. Devant eux, la mer d’un gris presque vert est striées de vagues qui s’éclatent sur les rochers. Charge de cavalerie aquatique s’offrant une ultime cavalcade. Au loin des nuages en colère déversent des trombes d’eau en colonnes verticales. Les vents contraires les en préservent, pour le moment. Les bourrasques claquent les vêtements contre la peau dans le dos et poussent à aller se jeter dans le vide. Chaque brise fait virevolter les cheveux dans les yeux humides. Le haut de la falaise est couvert de cailloux saillant, gris, coupant. Du lichen les recouvre, offrant un manteau aux teintes mortifères. Un paysage aux allures de cimetière. Seuls les quelques genêts et la bruyère apportent un semblant de vie. Jakob passe sa main dans un buisson de celle-ci. Les petites fleurs en clochettes carillonnent dans les aiguës. Au dessus de sa tête, un goéland stationne. Ils s’observent puis l’oiseau repart à tire d’ailes vers l’étendue salée. L’adolescent le suit des yeux, longtemps.
1954 – La pomme est énorme, verte avec des petites tâches brunes. Le visage impassible, Jakob en chasse le cloporte qui avait trouvé refuge près de la tige, puis il saisit cette dernière et tourne en comptant dans sa tête. Un, deux, trois, quatre, cinq, A, B, C, D, E, Crac. La petite tige se détache et termine entre son pouce et son index. Quelque chose se serre dans sa poitrine.
« Et toi, tu as idée de ce que tu vas faire ? » La voix provient d’au-dessus. Le garçon jette la tige qui vient tomber au pied de l’arbre où s’amasse une petite pile de fruits. Il frotte celui qu’il tient dans sa main sur son pantalon de toile puis mort dedans. La chaire est croquante, cassante ; du jus lui coule sur les lèvres et un goût acide lui pique la langue. Il mâche et le son envahit sa tête.
« Jakob ? » Une autre voix, sur la branche d’à côté cette fois. Il tourne la tête et regarde un instant le visage qui l’interroge.
«Mmm ?
-Pour ton masque ? Tu as une idée ? » Demande à nouveau la jeune fille aux boucles châtain clair.
« ‘Eut êt’e… je ‘ui’ ‘as ‘ur en’o’e... » qu’il répond enfin, la bouche pleine. Il termine de mâcher et avale.
« Et toi ?
-J’hésite… c’est un choix important !
-Moi je sais déjà ! » Au dessus de leurs têtes, un autre garçon quitte la branche sur laquelle il était assit et descend à leur niveau. L’arbre grince, ils ont tous les trois bien grandit. Bientôt, ils n’auront plus l’âge de grimper aux arbres pour cueillir des pommes. Bientôt, ils passeront l’épreuve. Bientôt, ils rejoindront la Horde.
1963 – La brosse frotte la surface sombre du costume. Des gestes mesurés, précis. Il n’y aura pas un grain de poussière sur la laine de la veste. S’aidant de la lumière, Jakob regarde le résultat, puis satisfait, claque sa main sur l’épaule de l’homme du jour. Hugh se retourne. Les traits de son visage sont tendus. Lui d’ordinaire toujours souriant, énergique, amusant, il n’en mène pas large. Face à son ami, le danois réajuste le col de sa chemise, resserre une dernière fois le nœud de la cravate, puis, après l’avoir récupéré sur une table basse, il fixe la boutonnière. Des fleurs de pommier. Il n’a pas envie de sourire, pourtant il s’y résigne. Le marié a besoin de soutien aujourd’hui.
« Tout va bien se passer... » lui dit-il d’une voix qui se veut rassurante, l’accent du nord toujours présent.
« Ça me fait bizarre quand même… je veux dire… c’est notre amie...on se connaît depuis toujours... » Les yeux de Hugh sont fuyants. Il a ce tic qui l’agite comme toujours lorsqu’il est stressé. Comment ne pas l’être, après tout ? Jakob pose ses deux mains sur les épaules de son ami pour le calmer. Il cherche son attention, le regarde dans les yeux avec intensité.
« Tout va très bien se passer. » Dit-il d’un ton ferme, assuré en détachant chaque syllabe. Une promesse. Non, une prémonition. Les deux amis se scrutent longuement. Alors, on toque à la porte. C’est Polly qui passe une tête.
« Jakob… la mariée te demande.
-J’arrive tout de suite. » Puis regardant à nouveau Hugh, il attend encore quelques secondes, pour s’assurer que tout va bien. L’autre hoche la tête et ils se prennent dans les bras. Plus que des amis c’est ce qu’on dit. Des frères.
Jakob marche dans les couloirs de la maison familiale des Turner. C’est une belle demeure chargée d’histoire. Combien d’heures a-t-il passé ici à jouer, à rire et grandir ? Une page entière de leurs histoires communes qui va bientôt se tourner. Il arrive devant une porte close, lève la main. Son cœur, sans savoir pourquoi, manque un battement. Il frappe trois coups.
« Entrez !
-C’est moi. » Il pousse le battant puis se glisse dans la pièce en refermant derrière lui. Face à un miroir, Helen lui tourne le dos. Les lignes épurées de la robe blanche épousent sa silhouette élancée. Le tissu immaculé, sans fioritures ou dentelles, tombe dans une cascade d’élégance tout en révélant des chevilles fines. Un long voile de tulle est retenu à un chignon haut par un peigne de nacre. Ses mains gantées tentent d’attacher une boucle d’oreille, la tête légèrement penchée sur le côté. Leurs regards se croisent dans le reflet du miroir alors qu’elle attrape un collier de perle sur la coiffeuse.
« Comment va-t-il ?
-Bien, il va très bien.
-Tu ne sais pas mentir.
-Pas à toi... » Le regard à travers le miroir se prolonge. Les gestes d’Helen s’arrêtent.
« Alors comment va-t-il ? » Une seconde sonne. Jakob soupire.
« Un peu stressé, mais tu n’as pas à t’inquiéter.
-D’accord. » Le ton de sa voix est décidé, mais l’ami de toujours reconnaît les variations d’inquiétude. Le visage de la future mariée se contracte alors qu’elle s’acharne sur la fermeture du collier. Jakob s’approche.
«Laisse moi faire…
-Merci. » Elle le laisse récupérer le bijou et s’occuper du fermoir. Les perles mettent en valeur la grâce de son cou. Les yeux fixés sur le miroir, quelque chose d’étrange passe dans le regard d’Helen, puis elle demande :
« Comment est-ce que tu me trouves ? »
Un sourire aux lèvres, un couteau dans le cœur.
« Parfaite... »
19 novembre 1965 – « Prend la dans tes bras.
-Je vais la casser.
-Mais non idiot. » Jakob se penche sur le berceau et glisse ses mains sous le petit corps qui dort. Avec des gestes un peu maladroits, il soulève le nourrisson qui s’agite en émettant des bruits mécontents. Il la pose sur son bras et s’agite doucement, faisant des petits mouvements de balancier pour la calmer. Immédiatement, la petite fille se rendort, le visage fripé prenant des allures d’ange. Le nouveau parrain pousse un soupire en regardant les détails de ce petit être tout contre lui. Cette petite vie nouvelle. Une émotion d’une puissance surprenante lui serre la gorge. Pour une fois, il ne peut pas la contenir. Il relève la tête, la bouche éclairé d’un sourire immense et ses yeux humides. Il regarde Helen, allongée dans un lit d’hôpital, fatiguée mais rayonnante. Hugh, assit à côté d’elle, passe un bras autour de sa taille et embrasse sa femme. [/i]
1968 – Jakob monte les marches quatre à quatre. Il pénètre dans l’entrée, en sueur, à bout de souffle. Il a couru aussi vite qu’il a pu. L’appartement est silencieux. C’est la nuit. Il termine tard en ce moment car la saison bat son plein et qu’il y a de plus en plus de touristes à Malfearn. Normalement à cette heure ci, Fiona dort déjà. En général, elle laisse la veilleuse de la cuisine allumée, mais pas cette fois. Une lumière chaude éclaire le salon et l’écran de télévision est figé sur une image de fin de diffusion. Un son bourdonnant résonne en arrière plan dans le fond de son oreille. Il s’approche, éteint le poste et le bruit cesse. Un reniflement lui parvient alors. Sa gorge se serre. Immobile, il regarde une seconde le couloir. Une autre lumière y brille. Froide. La salle de bain. A pas lents, il s’en approche et pousse la porte entrouverte. Fiona est assise par terre, les jambes serrées contre elle. Le voyant entrer, elle lève les yeux vers son époux, le visage humide mais inexpressif. Une minute se passe, puis ses traits se tendent et sa bouche se déforme. Des larmes coulent et son dos est secoués de sanglots. Jakob vient la rejoindre et s’assoit à ses côtés, l’entourant d’un bras. Elle pose sa joue sur son épaule. Le carrelage est froid.
5 décembre 1977 – « ICI ! ARRETE TOI ! » La voix de Fiona résonne dans l’habitacle. Jakob réagit au quart de tout. Il écrase la pédale de frein. La route est couverte d’une pellicule d’eau et la voiture dérape dans un crissement strident. Tournant le volant et appuyant soudain sur l’accélérateur puis à nouveau sur le frein, le danois parvient à maîtriser et à arrêter le véhicule sur le bas côté. Sortant comme un diable hors de sa boite, il fonce sous la pluie battante sans prendre le temps de couper le contact. La lumière des phrases perce la nuit noire et l’orage qui ravage la lande. Sur le bord de la voie, une barrière explosée, il court dans sa direction. De l’autre côté, une fois passés les buissons de ronces, une pente raide descend jusqu’en bas d’un petit vallon où il distingue une voiture renversée comme un insecte mort. Son cœur s’arrête, et il court, dégringolant à moitié dans la pente, se retenant à peine aux arbres blessés par le passage du véhicule. Emporté par son élan, il glisse sur une pierre qui l’entraîne dans sa chute. Il roule, se cogne, qu’importe. Arrivant en bas, il se relève, hagard, trébuche, court à nouveau puis se jette à terre en arrivant à la hauteur de la voiture. Les vitres sont fissurées en milles morceaux, mais il y a quelqu’un côté conducteur. Son poing se ferme, il frappe. Le verre ne bouge pas. « HUGH !! » Le tonnerre couvre le son de sa voix. « HUGH !! » Qu’il crie encore en frappant. Enfin la vitre se brise et le visage apparaît dans la pénombre de l’habitacle. Ce qu’il en reste du moins. La ceinture de sécurité le maintient à moitié, mais le corps de son ami est avachi comme une poupée de chiffon. Un choc violent a marqué son crâne dont s’écoule du sang et une matière visqueuse. Ses yeux à demi ouverts laissent voir un regard vide. Dans ceux de Jakob, on ne peut lire que l’horreur. Instinctivement, il tend la main et attrape son ami par l’épaule, le secoue. Sans résultat. « Hugh... » sa voix se casse dans sa gorge. Il sent une fissure s’insinuer, il sent la colère gronder mais soudain il réalise l’absence sur le siège passager. Il se redresse et tente de courir. La pluie qui ne cesse de tomber rend le sol glissant, une boue de plus en plus épaisse envahit le vallon, se mêlant aux feuilles mortes des arbres sans vie qui les observent. Il glisse, avance comme un ivrogne, obligé de se retenir au parechoc défoncé, ivre d’une panique sans nom. Arrivé de l’autre côté, la porte est ouverte mais rien d’autre. Dans la nuit noire il ne distingue rien. « HELEN !! » Qu’il appelle à plein poumons, regardant dans tous les sens un signe. « HELEEEEEN !!! » Sa voix se brise mais il appelle encore, à travers le déluge et le tonnerre qui gronde. Les yeux grands ouverts sur les ténèbres, le cœur au supplice, le souffle saccadé dans les poumons en pitié. Soudain, il entend. Quelque chose ? Non, Si, pas sur, vraiment… « HELEEEN !!! » Le son lui répond à nouveau. Son palpitant s'affole. "HELEEEN!!" hurle-t-il encore en encore dans l'espoir de remonter la piste. Suivre l'appel. Jusqu’à ce qu’enfin, il la voit. Le corps allongé dans la bruyère. Il se précipite, tombe à genoux, la prend dans ses bras. Elle tremble. Elle tremble de toute son âme, les yeux dans le vague qui le regardent à peine. « Helen, Helen je suis là… je suis là on va te sortir de là. Helen regarde moi, regarde moi... » Il cherche autour de lui mais ne voit rien de plus que la lande stérile qui les emprisonnent. Ses mains fébriles chassent du beau visage au teint si pâle les mèches mouillées qui viennent s’y coller. Ses vêtements sont trempés, abimés, déchirés. Quelque chose qui n’est pas de la pluie s’en écoule. Un liquide chaud qui se mêle au ruisseau qui passe sous elle. Ses lèvres s’ouvrent.
« Jakob…
-Non, non ne dis rien… tu dois garder tes forces." Qu'il bredouille. "Fiona, Fiona est partie chercher de l’aide… on va te sortir de là. On va te sortir de là. Helen, Helen reste avec moi. » Une main se lève et se pose sur la joue du danois. Elle est déjà froide comme la mort.
« Promets moi… promets moi que tu veilleras sur mes filles…
-Tais-toi tu vas… tu…
-Promets le moi Jakob... » Les yeux d’Helen se posent dans les siens. Elle le regarde, les paupières mi-closes.
« Je te le promets. » Murmure-t-il les lèvres tremblantes. La jeune femme esquisse un sourire.
« Je... ».
Soudain, elle n’est plus là. La main contre sa joue retombe. Alors, il n’y a plus un son dans le vallon. La pluie éclabousse sans musique. Les éclairs illuminent le ciel sans tonnerre. Même le vent de tait. Jakob reste interdit à regarder le visage sans vie. Il serre contre lui ce corps désarticulé, comme si son étreinte pouvait tout réparer. Comme en lui donnant un peu de sa chaleur il pouvait la ramener. Il hurle dans le silence de la nuit.
8 décembre 1977 – La pièce est couverte de moquette marron, du sol au plafond. Les fenêtres sont occultées par des rideaux bordeaux en velours épais ce qui ne laissent qu’à peine passer la lumière du jour. Il règne une odeur entêtante de fleurs mélangées. Des gerbes, des couronnes, un peu partout, donnent à l’endroit une fausse impression de joie. Ça sent la mort en vérité, la mort et les produits désinfectants. Immobile dans un costume noir, Jakob se tient au pied des deux cercueils. Son visage impassible ne traduit aucune émotion, un peu comme s’il était mort lui aussi. Comme ses deux amis qui gisent ici. A l’intérieur, il ne sent plus rien. Rien que du vide, rien qu’une douleur lancinante d’une blessure qui brûle. La détresse intense. La tristesse immense. Dans son dos, une démarche étouffée par la moquette. Fiona vient se mettre à côté de lui. Distance : trente centimètres. A la règle mesurée. Ils restent là un long moment, en silence complet qu’elle vient pourtant rompre soudain.
« Tu ne lui as jamais dit ? » Jakob ne répond pas. Il ne sait pas quoi répondre. Quand bien même il saurait, il ne le ferait pas. A quoi bon ? A quoi bon revenir sur ce qu’il avait fait ou non, dit ou non. Elle était morte. Ils étaient partis, tout les deux, ses deux meilleures parties de lui. Enfin, il parvient à tourner la tête vers sa femme qui le regarde. Il sent ses yeux qui se troublent. Un rideau opaque sur le monde dévasté.
« Je suis désolé Fiona... ». L’émotion se peint sur son visage à elle aussi. Ses grands yeux clairs deviennent brillants. Elle esquisse pourtant un sourire, si triste, et lève sa main gantée de noir pour essuyer sur la joue du danois une larme qu’il n’a pas senti couler.
« je sais... »
25 décembre 1977 – « J'ai pas faim!». La serviette jetée sur le bord de la table glisse. Elle tombe dans un souffle sur le parquet ancien alors que déjà la silhouette de l'adolescente disparait dans l'escalier de la grande maison pleine de boîtes et de cartons. L'instinct a poussé Jakob a se lever à son tour. Bondir à la suite de Lauren, la rattraper. Pour dire quoi ? Il n'en sait rien. Pour faire quoi ? Encore moins. A la place de son cœur se trouve pour l'instant un vide que rien, pas même les pitoyables décorations de noël qu'il a installé ça et là avec Polly pour donner un semblant de vie ne pourra réchauffer. Alors, il reste là, comme un idiot immobile, le regard figé sur l'escalier et l'obscurité. Soudain, un contact chaud sur sa main. C'est celle de Polly dont il croise le regard. *Laisse... elle doit respirer...* lui murmurent ses yeux. Il reste encore quelques instants quoi, puis se rassoit. L'attention toujours sur l'escalier vide et froid.
1979 – [i] « Un soir, il faisait un temps horrible, les éclairs se croisaient, le tonnerre grondait, la pluie tombait à torrent ; c’était épouvantable ! Quelqu’un frappa à la porte du château, et le vieux roi s’empressa d’ouvrir.
C’était une princesse. Mais grand Dieu ! comme la pluie et l’orage l’avaient arrangée ! L’eau ruisselait de ses cheveux et de ses vêtements, entrait par le nez dans ses souliers, et sortait par le talon. Néanmoins, elle se donna pour une véritable princesse.
« C’est ce que nous saurons bientôt ! » pensa la vieille reine. Puis, sans rien dire, elle entra dans la chambre à coucher, ôta toute la literie, et mit un pois au fond du lit…
-Dis Jakob… on ira cueillir des pommes demain ? » demanda la petite voix blottie contre lui. Cessant la lecture du conte, il baissa les yeux vers la fillette. Elle le regardait avec insistance de cet air déterminé qu’elle avait toujours lorsqu’une idée venait se mettre dans sa tête. Il sourit.
« D’accord, mais seulement si tu termines tes devoirs d’abord.
-Oui, oui. » répondit-elle pour noyer le poisson en reposant sa tête contre son buste et en serrant sa peluche contre elle. Il savait très bien que les devoirs ne seraient jamais fait.
« Tu veux que je continue ?
-Oui… et encore une après ! » Jakob poussa un soupire.
« Rien qu’une alors... ».
04
Abysses
- Pseudo / Prénom : Khaalou (ou "Aurélia" sur discord)
- Pronoms : Elle/she/her
- Pays : France
- Multicomptes : /
- Faceclaim : Mads Mikkelsen
- Type de personnage : INVENTÉ
- Comment avez-vous découvert le forum ? Nous cherchions un nouveau forum avec mes acolytes de jeu, Lauren nous a trouvé celui-ci que nous avons tout de suite beaucoup aimé.
- Un petit mot ? Le contexte du forum me plait énormément , que ce soit les différentes factions ou rien que la localisation. Je suis une amoureuse des descriptions de paysages et des ambiances un brin lugubres . Je pense donc que je vais bien me sentir à Malfearn. J’ai hâte en tout cas de faire votre connaissance à tou.te.s !!
Invité
Invité
Ooooh ! Un hurleur et Mads !
En tout cas bienvenue sur le forum, j'ai hâte de suivre les aventures de ce personnage fort intéressant !
En tout cas bienvenue sur le forum, j'ai hâte de suivre les aventures de ce personnage fort intéressant !
Ange
Messages : 242
Messages rp : 31
Bienvenue sur Maelström !
Ok, quelqu'un a pris l'avatar de Mads, j'ai accompli ce que j'espérais avec ce forum *sort*
Si tu aimes les ambiances lugubres, je pense que tu seras servie ici ! La fiche est déjà ultra-complète. Je ne sais pas ce que tu vas y ajouter, mais je le lirai avec plaisir ! Jakob est un sacré Hurleur, mais je pense que quelques Unseelies du coin lui donneront un peu de fil à retordre ehe. Bienvenue à toi et peut-être à bientôt en jeu !
Un bon début.
N'hésite pas à consulter nos annexes et nos guides pour organiser la création de ta fiche. Les questions te sont également ouvertes au besoin !
Lorsque ta fiche sera achevée, n'oublie pas de nous le signaler juste ici pour que nous puissions nous occuper de ta validation. Pense aussi à remplir ton profil !
Bon courage pour la rédaction de ta fiche et à bientôt
Jakob Morgensen
Messages : 97
Messages rp : 34
Merci à vous pour l'accueil J'avoue que lorsque j'ai découvert le forum et cherché un avatar, Mads s'est IMPOSE à moi... je n'ai pas pu lui dire non. J'attends que mes comparses soient un peu plus avancées dans leurs fichettes pour signaler la mienne (histoire qu'on accorde nos violons) et à voir si je ne fait pas quelques arrangements. J'ai hâte d'avoir du fil à retordre avec les Unseelies locaux
Ange
Messages : 242
Messages rp : 31
Fiche validée
C'est un plaisir de te valider ! Je réitère tous mes compliments précédents sur ta fiche et le développement de ce cher Jakob Trop hâte de le voir en jeu
Et maintenant ?
Maintenant que ta fiche est officiellement validée, il te reste quelques petites choses à faire !
Tu peux désormais créer ton carnet de bord pour recenser tes liens et tes rp.
Tu peux faire une demande de rang personnalisé pour embellir ton profil.
Tu peux demander un ajout de lieu si tu souhaite créer un commerce par exemple.
Bon jeu à toi et à bientôt
Jakob Morgensen
Messages : 97
Messages rp : 34
Merci pour tout je vais de ce pas m'occuper de tout ça et très vite me mettre au rp !!!!
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