Maelström


Situation - Protestation

4 participants
Le Phare
Porteur de lueur
Le Phare

Groupes de recherches

@L'Ancien, @Suhail Aklah, @Angus McKie

03.1994
tw : disparition
La veste de Ruby Sinclair a rallumé le brasier à peine refroidi. Comme un étendard de guerre, elle flotte dans l’esprit des badauds. Les voix se sont rassemblées au pied de la mairie. Sur l’estrade improvisée se dresse le chef de la brigade locale. Harry Bowen s’éponge le front, les yeux rivés sur son discours ? La déclaration méticuleuse qui devrait satisfaire le peuple sans trop éveiller les questions. Les journalistes du canard local traînent dans le coin, attendant tels des vautours qu’il se vautre, bute sur le moindre mot.

Les regards se font plus sombres. Des vieux du coin grognent plus fort que le reste. Déjà, ça gueule. Si Sinclair se faisait une raison, il aurait mieux à faire des fonds publics que de retrouver sa gosse déjà crevée.

Déjà fuguée, pour les plus optimistes. Si les flics avaient à moitié autant de compétences qu’ils le pensent, on lui aurait déjà remis la patte dessus à la môme. Les esprits s’entremêlent, s’entrechoquent, de plus en plus violemment. La foule vacille. Des enfants braillent, écarter par leurs parents.

Un incendie qui n’attend que la braise de trop. L’explosion définitive. « Concernant l’affaire Ruby Sinclair… » Voilà, Bowen a commencé à parler. Sa voix cabotine un rien. Pourvu que les recherches de Miller aboutissent dans la forêt. Qu’ils en finissent pour de bon.

« Nos équipes font tout ce qui est en leur pouvoir pour mettre à jour cette nouvelle piste.
- Et comment vous comptez vous y prendre cette fois ? Ça fait deux ans que cette affaire traîne ! Vous n’avez pas prévu de contacter les autorités des environs ?! »

Et voilà que la voix tremble plus encore. La joute verbale continue. Puis la braise, l’étincelle. Une canette lancée à la gueule du policier. Le liquide sucré s’étale, fout en l’air le discours. Le coupable est un visage anonyme de plus dans la foule. Un jeune enragé, un poivrot ivre peut-être.

Mais c’est ainsi que dégénère d’assemblée. Grand mouvement de foule. Les esprits s’échauffent, les voix portent, et déjà, les incidents commencent.




Hors RP



Et voici l'ouverture de votre situation ! Elle a été pensée pour être plus libre et tranquille que les deux autres, donc n'hésitez pas à prendre des libertés et interagir entre vous. Vous pouvez également faire agir les PNJ et la foule de manière générale. Nous sommes là pour vous adapter à votre jeu !

Vous avez jusqu’au 8 mars pour poster, interagir, et tout ce que vous souhaitez. Postez autant que vous voulez, dans l’ordre que vous souhaitez.
Suhail Aklah
Alsiylika
Suhail Aklah

Groupes de recherches

@L'Ancien & @Angus McKie

03.1994
tw : disparition
L’attroupement t’as intrigué, attiré, puis ravi de par sa grogne et les diverses rumeurs qui y circulent. Tu t’y es fondu, l’oreille traînante, l'œil attentif, glissant d’un groupe à l’autre, facilement oublié après un regard intrigué ici et là.

T’en a entendu parler un peu ici et là, de la poupée disparue et tu t’amuses toujours de la propension des humains à croire qu’ils vont retrouver ce qu’ils perdent. Quelle arrogance que de croire qu’ils pouvaient laisser quelque chose se perdre et penser qu’ils pourraient le retrouver d’un claquement de doigts. Comme si les ombres allaient sagement poser Rubis sur un rocher, en évidence, pour qu’on la trouve.

Oh, ce n’était pas exclu, bien sûr. Parce que ce serait amusant à faire et que tu n’avais aucune idée de qui ou quoi l’avait emporté, mais quand même. Faire de grandes déclarations face aux foules pour cette mioche montrait bien à quel point les humains avaient du temps à perdre et s’attachaient à ce que l’on pouvait penser d’eux.

Le policier essait de parler, sans grand succès, visiblement incapable d’avoir l’autorité et le respect qui lui permettrait de s’exprimer sans être incessament coupé. Tu sens la tension qui monte dans la foule. Le mécontentement. Et parfois c’est si facile.

Il y a ce type un peu imbibé, juste devant toi, canette à la main. Et tu la vois.

Les muscles qui tressaillent, le coude qui se contracte. Le mécontentement sur son visage. Tu retiens le petit sourire qui voudrait fleurir sur ton visage et te glisses dans son dos, murmurant, sussurant.

”Il l’mérite. Vas-y, fais-le.”

La cannette n’a pas le temps d’atteindre l’homme sur ton piédestal que tu t’es déjà fondu dans la foule, te délectant intérieurement de la scène et de la débandade qui s’en suit.  

C’est comme allumer une mèche. Avec du soda. L’effet est presque le même et tu évites une bousculade, butant légèrement contre une chaise roulante. Quelle idée de venir traîner au milieu de la grogne sans même l’usage de ses deux jambes, tu poses un regard curieux sur l'homme.
Angus McKie
Angus McKie

TW : violence

”Il l’mérite. Vas-y, fais-le.”

La voix d'velours. Elle résonne fort en toi. Elle s'insinue sous ton cuir, t'traverse l'myocarde et fait vibrer l'morveux perdu en toi, qui veut tant faire plaisir. Elle s'mélange dans ton hémoglobine pour danser avec l'éthanol ingurgité. Elle s'mêle aux cauchemars d'antan et aux images d'baston futures pour dessiner un carnaval des horreurs, dans ta cervelle. 



Foutu. Tout est foutu de toute façon. 

T'étais pas s'posé d'êt' là. T'étais s'posé d'êt' déjà en route avec le pseudo nouveau fiancé d'ta mère vers la presqu'île, avec l'chargement de denrées du mois. Les conserves de haricots, d'lait concentré, d'fèves au lard et d'tomates. L'whisky des célébrations. La farine, la moulée pour les bestiaux et c'te damnée perceuse qu'y t'fallait, pour finir l'toit des Jones. 



Tu devais ramener tout ça au bercail et oublier l'continent jusqu'à la prochaine rencontre avec la toubib. C'tait ça, l'plan. Rien d'autre. 



Mais t'as perdu l'contrôle, Angus. T'as perdu l'contrôle quand l'Jules de ta mère t'a posé une main sur l'épaule pour te parler d'homme à homme, dans la cabine de ton camion. L'volant a viré à droite et ton poing, lui, à viré à gauche. Sans hésitation, sans réflexion, sans retenue. Comme c'te fois, à la taverne. Comme c'te fois, où les policiers ont dû s'mettre à trois pour t'maîtriser.

T'as pas eu l'temps de l'achever. Ton véhicule a dérapé et vous vous êtes r'trouvé dans l'ravin avant qu'le pire arrive. C'est en s'tenant les côtes qu'il t'a juré, en pleurant, qu'y voulait pas mal faire.  Y voulait pas mal faire, tu comprends? Et tu l'crois.



Tu l'crois, Angus. C'est juste ta tête qui est sans dessus dessous. Comme ton putain d'camion qui est au garage. Cabossé, à la limite de l'irrécupérable.



Et l'Jules de ta mère, lui, attend sur un banc d'hopital. Y t'a juré qu'y porterait pas plainte. Parce qu'il s'doute bien, rien qu'à t'regarder que quequ'chose s'est passé. Qu'tout ça pouvait s'expliquer avec l'accident. Tu l'crois.



Mais ça enlève pas l'geste. Ça enlève pas l'fait qu'le pauvre vieux, y l'a pas mérité. Ça enlève pas les sombres avertissements de la doc. Est-ce que tu seras toujours une menace ambulante? Est-ce qu'on f'rait mieux de r'mettre en cage pour de bon et j'ter la clef?



T'étais pas capable de rester à l'hôpital. Ça t'rendait malade. Tu voyais rouge, tu voyais surtout noir. Tout noir. Tu voyais une femme courir après un gosse, comme ta mère avec son p'tit ange. Alors t'as laissé Jules sur son banc d'plastique et t'es parti traîner, l'whisky à la main, l'coca d'l'autre pour éponger tes angoisses. L'Whisky a été abandonné, à moitié plein sur l'bord d'la place. C't'encore heureux. Une gorgée d'cola, pour t'alourdir l'haleine. C'la haine qui t'attire vers les gens. La haine et les ennuis.



Rassemblement. Juste d'voir l'poulet caqueter son p'tit discours d'vant la basse-cour, ça t'met l'blues. Tes phalanges rougies s'crispent un peu plus sur la canette. Tu peux pas les blairer, ces flics de province. Tu peux pas les supporter. T'as encore leurs cris, au fond du crâne. Savent-ils c'qu'y font? Comprennent-ils les vies qu'y brisent, les familles qu'y séparent? SinClair, c'est ça?  Pauvre gosse. Tu l'sais c'que c'est, être adolescent et être mal dans sa peau. Tu sais c'que c'est, la fugue. Tu sais c'que c'est, la fuite. Tu sais c'que c'est la honte.



Bordel... tu la connais trop bien, la honte.



”Il l’mérite. Vas-y, fais-le.”



L' liquide brun fait d'jolies arabesques, dans l'air. La canette éclate juste aux pieds du bonhomme, dans une explosion d'produits artificiels et d'sucre. Il peut s'escompter heureux qu't'es perdu la main, avec l'alcool, normalement, tu vises mieux qu'ça.



Foutu, t'es foutu, Angus. T'es probablement mieux en prison.

Tu voudrais gueuler mais c'est la foule qui t'enterre. Tout part vers l'avant, d'un seul coup, en t'r'poussant vers l'arrière.



Dans un état hébété, tu vois les visions qui t'donnaient la migraine dans l'camion s'dérouler d'vant tes yeux au diapason.



Et derrière toi, deux hommes qui t'observent, indifférents à la marée humaine qui vomit. Un grand échalas et un hhomme en chaise roulante.



Qu'est-ce que t'as fait, Angus? Mais qu'est-ce que t'as fait?!

L'Ancien
L'Ancien
L’humidité de l’air traverse vaguement son écharpe, semble coller à ses cheveux blonds. Il attend dehors que Morel ait fini avec les courses et regrette déjà de s’être entêtée à la suivre pour voir ce village, découvrir la bibliothèque et se donner l’air vivant. S’il se l’avouait, il blâmerait Mateo – car, en vérité, c’est lui qu’il cherche à impressionner. Mais son fils n’est pas là – Augustine non plus – et le rassemblement s’intensifie devant la mairie. Ils sont de plus en plus nombreux autour de l’estrade, à gronder au sujet d’une disparition – une énième, qui fleurit dans les environs.

Lui en est déjà las. Las de la grogne, du mouvement. Moins du murmure, de la sensation soudaine de son espèce. Il fronce les sourcils sur son visage délicat, suit le mouvement de la canette qu’on lance. L’odeur du sucre, l’exclamation de la victime, la poussée qui fait grincer l’estrade.

L’escalade – feu d’artifice de pensées humaines écarlates qui lui donnent presque soif. Agressivité, peur, incompréhension. Il croise ses mains gantées sur ses cuisses, ne songe pas à reculer. Sait qu’il pourrait bien être bousculé mais son regard croise celui du lanceur et il penche la tête de côté. Croit reconnaitre du regret mais les émotions humaines ne sont pas son fort.

« Vous auriez pu trouver autre chose. Une pierre. Un couteau. » Ce n’est que du sucre, un geste imbécile, presque infantile. Mais rien de tout ça n’est de la faute d’Angus. « Une autre victime. » C’est à Suhail que ça s’adresse. « J’imagine que cela suffit toutefois. » Ils sont de plus en plus susceptibles, ces humains.
Le Phare
Porteur de lueur
Le Phare

Groupes de recherches

@L'Ancien, @Suhail Aklah, @Angus McKie

03.1994
tw : disparition
La cohue s’anime en une vague compacte et sans distinction. Ça gueule çà et là où l’on ne reconnaît aucune voix et aucun visage. Le mouvement de foule bouscule, fait chuter. Effleure peut-être le fauteuil roulant et l’autre fauteur de trouble au passage. Ils sont comme des roches que la marée ne pourrait emporter, comme si leur nature même poussait à la fuite. À l’évitement. Ce n’est pas le cas pour l’homme, bien et tristement humain, qui se fait peut-être emporter un instant. Comme une punition pour son geste. Instigateur de terreur.

Déjà, on tente d’encadrer la foule. Et le vieux qui braillent, s’offusquent ou s’amusent. Et les plus jeunes, les adolescents enragés qui profitent de l’instant pour foutre leur bordel avec joie. Les autorités sont bien maigres et le groupe trop dense. Pourtant, la silhouette malingre d’un flic froissé – quarante piges bien tassées, le genre à apprendre à son fils à être viril – qui se pointe, vient poser la main sur l’épaule du provocateur.

Parfois, à Malfearn, ils font aussi un peu de zèle. Comme si c’était le lieu et le moment. « Tu trouves ça marrant ? »

Il s’adresse à Angus comme à un môme qui mériterait une belle branlée. Coup d’œil aux deux énergumènes. Gueule de fouine, chaise roulante. Puis il reluque la dégaine de l’emmerdeur. « … T’es un de ces cinglés d’Awel ? Putain j’y crois pas, retourne sur ton caillou au lieu de venir faire chier ici ! »

Le rejet est immédiat. La réputation d’Awel précède ses habitants. Pour autant, il ne le relâche pas. Raffermis même sa prise. « Je t’embarque. Ça te fera les pieds. »

L’idée même d’approcher les deux autres ne lui dit trop rien.


Hors RP



Et voici la suite de votre situation !
Vous avez jusqu’au 29 mars pour poster, interagir, et tout ce que vous souhaitez. Postez autant que vous voulez, dans l’ordre que vous souhaitez.
Angus McKie
Angus McKie
I must've dreamed a thousand dreams
Been haunted by a million screams
But I can hear the marching feet
They're moving into the street

Now did you read the news today?
They say the danger's gone away
But I can see the fires still alight
They're burning into the night

There's too many men, too many people
Making too many problems
And not much love to go 'round
Can't you see this is a land of confusion?


Genesis - Land of Confusion (1986)


(Disturbed's version)


TW : accident, mort, violence

« Tu trouves ça marrant ? »



La main du poulet sur ton épaule comme une p'tain d'onde de choc. Les échos d'la foule qui s'échauffe s'perdent dans l'acouphène qui t'perce le crâne. Tout s'recouvre de ténèbres. Des lumières rouge et bleues t'grillent la rétine avant qu'tu puisses voir les ombres devant toi. Tu connais ça, pas vrai? Tu connais ça.



Tu préfèrerais cent fois te retrouver dans la cohue d'vant la mairie qu'ici, sur cette route noire. Qu'ici, d'vant ces ferrailles carbonisées et ces visages à jamais pétrifiés dans l'effroi.



L'verre craque sous tes doc martens. L'huile à moteur coule su'l'bitume et s'mélange à l'hémoglobine qui suinte des structures d'acier. Ça sent l'essence à t'carboniser les poumons. L'accident a été violent. L'auto d'patrouille roulait à 200km/h et il n'en reste plus grand chose qu'une flaque de lumières clignotantes et qu'un corps écrasé, à l'interieur d'l'habitacle. Un seul oeil pâle et vide t'fixe, au travers des relents d'vitre et de fer. L'même que celui d' c'te policier qui veut t'passer les menottes.



Mais c'pas l'pire.  L'pire, c'est pas toute cette essence, dans l'air. L'pire, c'est pas ces maudits girophares qui tournent encore et qui lancent des étincelles. Non.

L'pire, c'est c'qu'il y a dans l'aut' bagnole renversée. Les pleurs, les vagissements. L'pire.....

« Tu trouves ça marrant ? »



Tu t'retournes, pour fixer c't'iris bleu qui t'nargue. Un liquide chaud t'coule sur les lèvres et l'menton. T'as l'pif qui saigne, comme à chaque fois qu't'as ces damnées d'hallucinations. Cinglé, qu'y dit? Là, l'bas du visage en sang, y t'r'garde d'un air mauvais. L'culte du déluge, tu l'as maint'nant gravé dans l'font.



T'aurais envie d'rire. D'rire et rire encore, pour échapper aux pleurs d'l'enfant, coincé dans cette automobile de tes mirages. Coincé avec l'huile à moteur, les court-circuits des gyrophares et les cadavres de ses deux parents. Tu t'essuies l'nez du revers d'la manque pour faire un pas vers lui et l'regarder bien dans les yeux, c'te maudit poulet, l'haleine chargée d'ton whisky d't'à l'heure.



"Ouais, j'trouve ça marrant. C'est du coca, mec. Ça a jamais tué personne. Ton p'tain zèle, par contre... tu t'imagines quoi? Qu'y vont enfin voir son incompétence, à ton patron, là d'vant? Tu t'imagine quoi? Qu'tu vas avoir une médaille pour m'embarquer?"



Tu éclates d'un rire mauvais, l'carmin giclant des narines. Ouais, t'es cinglé, Gus, à r'mettre aux oubliettes pour de bon, loin d'ces maudites images, dans ta tête.



"Tu t'imagines quoi? Qu'on va t'donner les honneurs. pour matraquer queq' jeunôts, aujourd'hui ? Pour protéger l'aristo pis sa chaise roulante des vieux pas d'dents, là-bas? Tu t'imagine quoi? Qu'on va t'sacrer héros pour poursuivre un mec sur l'autoroute, à 200 km/h, toute sirène et lumières, sans voir qu'tu vas frapper la mauvaise voiture? Moi, j'te dis, sergent. Tout c'que tu laissera comme souv'nir, c'est d'l'essence et des corps carbonisés. Alors fais-le, ton boulot. Fais-le, ton p'tit exploit, au lieu d'essayer d'trouver la gamine perdue.  "



Tu tends tes mains tachées avec l'sourire fendu jusqu'aux z'oreilles.

"Tu vois l'aristo et l'grand échalas? Ce s'ront tes juges. L'monde et l'destin t'observent. Passe-moi les m'nottes, Superman. Ils attendent. "

Suhail Aklah
Alsiylika
Suhail Aklah
Tu sens à peine le mouvement autour de toi qui de toute façon, ne t’emporte pas, contrairement à ta victime du moment. Ton attention va plutôt sur l’infirme qui n’est pas moins qu’un djinn comme toi. Tu l’observes quelques secondes, penches légèrement la tête. C’est toujours dangereux de côtoyer ses semblables, mais pour le moment, tu estimes que rien ne se fera avec autant de regards pour vous voir. Quant bien même, tu te méfies, tout en restant juste à côté de ton semblable, observant l’humain et les soucis qui lui tombent sur le nez, puis le blond à tes côtés, quand il s’adresse à toi. Et tu oses lentement les épaules.

”L’intérêt est dans l’occasion.”

Et tu as apprécié l’image de ce jeune idiot lançant cette inofensive canette de soda aux pieds d’une flicaille en mauvaise posture, déclanchant ce joyeux chaos. Tout comme tu t’amuses de ce moment ou un poulet décide de traverser la tumulte pour mettre la main dessus. Mais c’est après que ça devient vraiment intéressant.

Quand son menton se tâche de rouge, qu’il commence à déblatérer sur le flic.

Soit il a perdu le cap, soit il fait partie de ces humains que tu préfères. Ceux qui voient des choses, entendent des choses, que les autres ne peuvent pas. C’est sans doute ce qui te pousse à t’adresser au policier.

”Tu t’contredis. T’veux qu’y retourne su’ son île ou pas ? J’suis sur qu’y fera chier avec les menottes.”

Tu as ce sourire sur le visage, un peu en décalage, un peu malaisant.

”Et pis conduisez pas si vite. C’dangereux, quand même.”
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